Analyse des Désamortissements de Mendizábal et Madoz et la Constitution de 1869
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Confiscation de Mendizábal : Aspects Politiques
Deux raisons principales ont incité au désamortissement : le soutien du clergé à la cause carliste et la nécessité pour les financiers d'intervenir. La confiscation fut l'une des mesures les plus révolutionnaires prises par le gouvernement libéral.
Dans l'Ancien Régime, certains secteurs de la société possédaient une masse de biens correspondant à leur rôle social : les nobles avaient lié leurs actifs économiques de manière à ce qu'ils ne puissent pas diviser la terre, mais la transmettre au premier-né. L'Église et les municipalités possédaient également des propriétés. L'objectif de la confiscation était de découpler ces terres de leurs propriétaires par une législation permettant leur vente, cession ou distribution. Ces mesures étaient cruciales, car elles visaient à priver les anciens domaines (noblesse et clergé privilégiés) de leur puissance économique, à donner des terres aux paysans démunis et à promouvoir un meilleur fonctionnement de la campagne espagnole.
Les mesures de désamortissement légitimées par Mendizábal impliquaient le découplage des héritages nobles et du clergé régulier, une initiative commencée par les Cortes de Cadix en 1812 et poursuivie durant le Triennat Libéral. Elles réclamaient la propriété nationale des biens immobiliers, des locations et des droits des communautés religieuses, dont les biens des couvents étaient mis aux enchères.
La Loi de Confiscation Générale (Loi Madoz de 1855)
La loi de confiscation générale, connue sous le nom de Loi Madoz de 1855, est venue compléter le travail de Mendizábal. Elle a particulièrement touché le clergé séculier et les biens municipaux. La vente de ces biens devait servir à rembourser la dette publique et à financer des travaux publics.
- La vente des biens de l'Église a entraîné la rupture des relations avec l'Église.
- La vente des propriétés municipales a rencontré une opposition forte, même de la part de certains membres progressistes.
Loi Générale des Chemins de Fer de 1855
La 1ère loi sur les chemins de fer réglementait leur construction et offrait des incitations aux entreprises pour qu'elles interviennent dans ce domaine.
Création des Banques et Crédit
La mise en place de barreaux bancaires ou de crédit marque le point de départ de l'expansion de la banque moderne.
La Constitution de 1869
Inspirée par celles de 1812 et 1837, et influencée par les gouvernements belge de 1831 et des États-Unis de 1787, la Constitution de 1869 est considérée comme la première constitution démocratique de notre histoire. Elle fut promulguée le 1er juillet 1869.
Caractéristiques Principales de la Constitution de 1869
Parmi ses 112 articles, on trouve les caractéristiques suivantes :
Accent sur les Droits Individuels
Son trait le plus distinctif est l'accent mis sur les droits individuels. Elle constitue le premier titre dédié à une déclaration complète et globale des droits, incluant certains non constatés antérieurement, tels que :
- L'inviolabilité de la correspondance.
- La liberté de travailler pour les étrangers.
Souveraineté Nationale et Pouvoirs
Reconnaissance de la souveraineté nationale émanant du peuple. Elle légitime le partage du pouvoir entre la monarchie administrative et la décentralisation politique, insistant sur le rôle central du Parlement (bicaméral, élu au suffrage universel) comme centre de pouvoir, assurant son indépendance de la Couronne.
Le roi exerçait le pouvoir exécutif par l'intermédiaire des ministres, responsables devant les Chambres pour l'exercice de leurs fonctions. La Constitution concevait une monarchie constitutionnelle.
Pouvoir Judiciaire et Administration Locale
Le pouvoir judiciaire résidait dans les tribunaux (qui exercent la fonction judiciaire), ainsi que dans les municipalités et les conseils de comté chargés de gérer les intérêts des villes et des provinces.
La Question Religieuse
La Constitution reconnaît le droit à la liberté de culte. L'article 21 garantit aux Espagnols et aux étrangers résidant en Espagne la liberté de professer une religion autre que catholique. Depuis 1869, la religion n'était plus un facteur d'intégration, mais une source de division civile et de discorde.