Aristote contexte
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c) Désirer est-ce nécessairement souffrir ?
On remet en question la tendance d’envisager le désir comme un manque ou une carence. Si le désir se présente comme un objet inaccessible, il est vécu comme une souffrance car c’est l’expression d’un manque ???? conception négative.
À la négativité de cette souffrance correspond l’espoir de pouvoir y mettre en terme la satisfaction du désir en l’obtention de celui-ci. Mais le risque est l’idéalisation de l’objet désiré, car cette satisfaction de l’objet une fois obtenu n’est que partielle puisqu’on désire également le style de vie qui est rattaché à l’objet. C’est en fait une conception avancée par Giles Deleuze : « Désirer c’est faire l’amour avec des mondes » par exemple avec le marketing et la publicité la mise en scène nous trompe et c’est pourquoi on tombe dans l’idéalisation.
Continuant dans la conception négative, le désir est rarement porteur de satisfaction donc on s’expose à la désillusion donc le désir est la source perpétuelle de frustration. Notamment Schopenhauer s’ajoute à cette conception, il nous dit que c’est une source continuelle de malheur, et que sa quintessence est la sexualité et le malheur. Il faut donc renoncer à ses désirs afin d’accéder à un état de nirvana (détachement du monde). Nous sommes condamnés à souffrir.
Spinoza, va finalement offrir une vision positive du désir. Il ne faut pas le voir comme un manque mais le comprendre comme une force créatrice, d’énergie productrice source de satisfaction et de joie. Il renonce donc à la conception platonicienne, l’homme à travers le désir peut inventer sans cesse de nombreux objets qui lui permettent d’accroitre sa joie ≠ à une personne dépressive pour qui son sentiment d’exister s’étoile marqué par la tristesse.
La valeur du désir n’est plus extrinsèque, elle ne réside pas dans l’objet ni dans la satisfaction promise par celui-ci. La valeur du désir repose dans sa force intrinsèque, qui invente ses propres objets desquels on tire un plus de joie.
Spinoza définit le désir comme la puissance d’affirmation de la vie, plus grand est le désir et plus grand est le sentiment d’exister. LE DÉSIR EST LE NOYAU DUR DE L’EXISTENCE HUMAINE. Le désir en investissant les objets du monde les désirables. Ce n’est donc pas l’objet lui-même qui est désirable. Le désir est la source de désirabilité. Ceci inverse la façon dont on conçoit le désir car on renverse la relation de causalité : nous ne désirons pas une chose car elle est bonne, elle est bonne parce qu’on la désire ≠Aristote qui nous dit qu’on désire une chose car on juge qu’elle est bonne.