L'Art et l'Architecture de la Rome Antique
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La Maison du Poète Tragique à Pompéi
La Maison du Poète Tragique (domus) à Pompéi possédait deux étages, mais seul le rez-de-chaussée a été conservé. Elle comprenait :
- Deux grandes chambres ;
- Une cour fermée (atrium) ;
- Une cour entourée d'un portique à colonnes (peristylum).
De chaque côté, deux entrées s'ouvraient sur l'extérieur (tabernae). On pénètre dans la domus par un couloir (vestibule) menant à la cour, laquelle présente une ouverture au toit (compluvium) surplombant un bassin rectangulaire au sol pour recueillir l'eau (impluvium). Autour de la cour se trouvent les chambres pour les invités (cubicula).
Structure et style de la domus
L'atrium et le péristyle sont reliés par un couloir (tablinum), servant de salle pour les visiteurs. Autour du péristyle se trouvent les pièces de vie (triclinium) et, à une extrémité, un autel pour le culte des dieux protecteurs de la maison (lararium), où se trouvaient les Lares. La maison disposait de peu de meubles, avec des murs ornés de grands tableaux et de mosaïques. Il n'y avait pas de fenêtres donnant sur l'extérieur ; l'atrium et le péristyle servaient à aérer la demeure. Ce style romain dérive des maisons grecques.
Contexte historique et découvertes
Pompéi fut une ville fondée par les Osci, importante pour le commerce et prisée comme villégiature estivale. Elle fut détruite par un volcan et la plupart de ses habitants périrent. Au XVIIIe siècle, les fouilles ont permis de dégager les cendres et de découvrir des objets magnifiquement préservés.
Contenu artistique et symbolisme
Cette maison est célèbre pour ses mosaïques, suggérant qu'elle appartenait à une famille de la classe moyenne supérieure. À l'entrée, une mosaïque hellénistique représente un chien attentif (Cave Canem), symbole des protecteurs de la maison figés par le volcan. On y trouve également des peintures du sacrifice d'Iphigénie, épisode de la guerre de Troie : pour apaiser une déesse irritée par la mort d'un cerf et permettre à la flotte de partir sauver Hélène, le coupable dut sacrifier sa propre fille.
Le Sarcophage des Époux : Art Étrusque
Description et composition
Ce sarcophage présente un couple allongé sur un triclinium. Composition : deux figures dont les corps sont soulevés presque à angle droit sur un axe horizontal. Les formes sont synthétisées et les volumes définis, sans que l'anatomie ne soit utilisée pour souligner les masses. L'ensemble n'est pas symétrique mais équilibré. Les époux sont disposés en parallèle, dégageant stabilité et harmonie.
Rythme, expressivité et style
Le rythme naît du contraste entre le statisme des corps et le mouvement des mains. L'œuvre exprime un désir d'éternité, semblant nous saluer depuis l'au-delà. Le style étrusque se manifeste par le sourire archaïque, le détail des yeux et l'ornementation des mains. La recherche de sens prime sur la perfection formelle.
Fonction et contexte social
L'œuvre montre un couple conversant, illustrant la croyance étrusque en une vie après la mort. Elle témoigne aussi de la participation active des femmes à la vie sociale. Ce sarcophage servait à déposer les cendres des défunts. La civilisation étrusque, marquée par un intérêt pour la richesse matérielle et la beauté, accordait une liberté considérable aux femmes et construisait d'immenses nécropoles sous influence grecque.
L'Ara Pacis : L'Autel de la Paix d'Auguste
Description architecturale
L'Ara Pacis est un bâtiment carré sur un podium surélevé, doté de deux portes (Est et Ouest). L'intérieur et l'extérieur sont ornés de reliefs : une zone inférieure de feuilles d'acanthe et une zone supérieure avec des figures humaines, séparées par une frise grecque.
Composition et style classique
La composition suit un schéma linéaire où les personnages sont structurés selon des axes verticaux parallèles. Les proportions sont hellénistiques. Les membres de la famille impériale sont représentés avec dignité et élégance. La gestion des divers plans montre avec maîtrise la position des figures, créant rythme et mouvement dans un cadre équilibré. Le style est classique romain, avec une forte hellénisation.
Signification et fonction politique
L'œuvre présente les caractères naturels de la famille impériale dans une posture normale, tout en suggérant l'éternité et le pouvoir. Les murs représentent les participants à la cérémonie de la paix et des divinités. On y trouve le Numen, Romulus, Rémus et une procession dirigée par Auguste. Sa fonction était de commémorer les victoires d'Auguste en Hispanie et en Gaule.
La Colonne Trajane : Récit d'une Victoire
Description de la colonne
Cette colonne relate le triomphe de l'empereur Trajan en Dacie. Elle repose sur une base en forme de dé supportant un fût cylindrique composé de tambours en marbre de Carrare. Le sommet, orné d'un chapiteau dorique, portait autrefois une statue de bronze de l'empereur. Les cendres de Trajan furent déposées à sa base, décorée de reliefs d'armes ennemies vaincues.
Style et narration visuelle
L'histoire s'enroule autour du fût, les scènes se chevauchant sans séparation nette. Bien que lisibles, elles ne suivent pas toujours une logique visuelle proportionnée, privilégiant le réalisme narratif et conceptuel. C'est un exemple majeur du style classique romain, racontant une épopée sans pause.
Interprétation et fonction commémorative
Dédié à l'empereur, ce monument détaille les luttes entre Romains et Daces. Les reliefs expriment des sentiments profonds : énergie morale, douleur des vaincus, pleurs et émotions. Cette œuvre très humanisée avait pour fonction de commémorer le triomphe des armées romaines lors des deux guerres daciques.