L'Autorité Parentale : Droits, Devoirs et Extinction

Classé dans Droit et jurisprudence

Écrit le en français avec une taille de 8,31 KB

L'Autorité Parentale

L'autorité parentale est une institution de protection exercée par les parents, au bénéfice des enfants, et englobant à la fois des droits et des obligations.

Caractéristiques de l'autorité parentale

  • Intransmissibilité

    L'autorité parentale est hors du commerce juridique et n'est donc pas cessible. Les droits qui en découlent ne peuvent être délégués à un tiers déterminé.

  • Non-renonciation

    Il n'y a pas de renonciation possible, car elle serait toujours prononcée au détriment de tiers, notamment de l'enfant, et altérerait la libération des droits imposés de garde.

  • Imprescriptibilité

    Le manque d'exercice effectif peut entraîner d'autres conséquences, mais ne conduit jamais à son extinction par négligence ou par abandon volontaire.

Personnes soumises à l'autorité parentale

Sont soumis à l'autorité parentale :

  • Les enfants issus du mariage, à condition qu'ils ne soient pas émancipés.
  • Les enfants handicapés dans le cadre de l'extension et de la réhabilitation de l'autorité parentale.
  • Pour la filiation hors mariage, les enfants sont sous la garde des deux parents ou d'un seul, selon qu'ils ont été reconnus par les deux ou par un seul.
  • En cas d'adoption, les enfants adoptifs non émancipés sont soumis à la garde de leurs parents adoptifs.

Exercice de l'autorité parentale

L'autorité parentale est structurée comme une double fonction, de sorte que chacun des parents a une autorité légitime sur son enfant. Il y a un partage dans l'exercice de celle-ci.

  • L'article 156 prévoit la possibilité de désaccord entre les parents. L'un ou l'autre peut faire appel au juge qui, après avoir entendu l'enfant (s'il a suffisamment de discernement et est âgé de plus de 12 ans), attribuera le pouvoir de décision au père ou à la mère.
  • L'article 159 prévoit que si les parents décident de vivre séparément et ne parviennent pas à un accord, le juge décidera, toujours au bénéfice des enfants.
  • En cas d'annulation, de séparation ou de divorce, le juge statuera comme il le jugera approprié, et le cas échéant, sur la garde des enfants, qui pourra être exercée entièrement ou partiellement par chacun des époux, ou confiée à l'un ou l'autre, en s'efforçant de ne pas séparer les frères et sœurs.

L'autorité parentale doit toujours être exercée au profit des enfants, selon leur personnalité. S'ils ont suffisamment de discernement, ils devraient être entendus avant que des décisions les concernant ne soient prises.

Pouvoirs et devoirs des parents

La mission générale des parents est de veiller sur leurs enfants. L'article 39.3 de la Constitution espagnole (CE) stipule qu'ils doivent fournir une assistance aux enfants nés dans ou hors mariage, durant leur minorité et lorsque cela est juridiquement approprié.

Par ailleurs, l'article 154 du Code Civil (CC) détermine les devoirs et pouvoirs des parents :

  • Veiller sur leurs enfants.
  • Les accompagner.
  • Les nourrir.
  • Les éduquer et leur fournir une formation complète.
  • Représenter et gérer leurs biens.

La représentation légale des enfants

L'attribution aux parents de représenter leurs enfants mineurs est due à la capacité limitée de ces derniers à agir. Si un enfant est frappé d'incapacité, la représentation légale reviendra à son tuteur, sauf s'il s'agit d'un cas d'autorité parentale prolongée ou réhabilitée.

Les parents ont également la représentation de l'enfant conçu et à naître, car les dons qui leur sont faits peuvent être acceptés par les personnes habilitées à les représenter, sous réserve de la vérification de sa naissance.

En ce qui concerne la portée de la représentation juridique pour les mineurs, nous devons affirmer qu'elle comprend tous les documents judiciaires et extrajudiciaires qui concernent le mineur et qu'il ne peut pas accomplir seul. L'article 162 stipule que les parents qui détiennent l'autorité parentale ont la représentation légale de leurs enfants mineurs non émancipés.

Sont exclus de la représentation :

  • Les actes de droits personnels ou autres que l'enfant peut accomplir seul.
  • Ceux dans lesquels il y a un conflit d'intérêts entre le parent et l'enfant.
  • Ceux relatifs aux biens qui sont exclus de l'administration des parents.

Gestion des biens des enfants

La responsabilité de la gestion des biens incombe aux deux parents sur un pied d'égalité. Ils devraient faire un inventaire des actifs à gérer et rendre compte de leur gestion une fois celle-ci achevée. La responsabilité de la gestion des biens prend fin avec l'extinction de l'autorité parentale ou pour d'autres causes affectant spécifiquement l'administration.

L'action en reddition de comptes se prescrit après trois ans.

Exceptions au droit des parents à gérer les biens

Les parents ne gèrent pas :

  • Les biens acquis à titre gratuit lorsque leur administration a été explicitement exclue par le donateur, qui a exprimé sa volonté quant à leur gestion et à la destination de leurs fruits.
  • Les biens acquis par succession lorsque le père, la mère ou les deux ont été déshérités ou n'ont pas hérité en raison d'une indignité. Ces biens seront administrés par la personne désignée par le défunt et, à défaut, par l'autre parent ou un séquestre nommé.
  • Les biens que l'enfant de plus de seize ans a acquis par son travail ou son industrie, pour lesquels il a besoin du consentement des parents pour les actes qui excèdent la simple administration.

Privation, reprise et extinction de l'autorité parentale

Les modes d'extinction de l'autorité parentale comprennent :

  • Modes absolus d'extinction

    Ils surviennent lorsque l'autorité parentale s'éteint par manque de sujet pouvant l'exercer. Ce sont :

    • La mort ou la déclaration de décès des parents.
    • La mort ou la déclaration de décès de l'enfant.
    • L'émancipation de l'enfant ou l'atteinte de l'âge de la majorité.
  • Modes relatifs d'extinction

    Ils sont légaux et prévoient que le parent peut être totalement ou partiellement privé de l'autorité parentale par :

    • Une peine fondée sur la violation des devoirs qui s'y rattachent.
    • Une décision dans une affaire pénale ou une décision extrajudiciaire matrimoniale.
    • La perte de la garde lorsque les enfants sont adoptés par une autre personne, l'autorité parentale passant alors à l'adoptant(s).

La privation

La privation peut être totale ou partielle. Les tribunaux peuvent accorder le rétablissement de l'autorité parentale, par ordonnance du tribunal, lorsque la cause ayant conduit à la privation a cessé ou, en cas d'adoption, si cela est recommandé comme étant le meilleur pour l'enfant. Les parents reprendront alors la garde avec les mêmes droits et obligations en vertu de la loi sur la reprise.

La suspension

La suspension est une privation temporaire de l'exercice de l'autorité parentale, causée par des désaccords parentaux répétés, la nullité du mariage ou la séparation, la nécessité d'éviter de nuire aux mineurs, ou en cas d'absence ou de handicap des parents.

L'exclusion

L'exclusion empêche l'exercice des droits parentaux par les parents. Les causes qui la motivent surviennent lorsque les relations familiales ont conduit à une situation où l'autorité parentale ne peut plus être exercée.

Extension et réhabilitation de l'autorité parentale

L'autorité parentale sur un enfant qui a été frappé d'incapacité doit être prolongée par la loi, même s'il atteint l'âge adulte. Si un enfant adulte célibataire qui vivait avec ses parents (ou l'un d'eux) est frappé d'incapacité, l'autorité parentale sera restaurée et devra être exercée par ceux qui en auraient eu la charge si l'enfant était mineur. L'autorité parentale prolongée doit être exercée sous réserve des dispositions particulières de la résolution d'invalidité et des règles de ce titre.

Entrées associées :