Le Boom Latino-Américain : Auteurs et Œuvres Majeures
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Le Boom Latino-Américain : Contexte et Évolution
Trois facteurs majeurs se sont combinés dans les années soixante pour favoriser l'émergence du « Boom » latino-américain :
- Premièrement, la peinture, la poésie et les romans avaient préparé un public latino-américain avide et une sensibilisation accrue à la culture du continent.
- Deuxièmement, la gauche politique a gagné une grande force dans de nombreux pays latino-américains.
- Troisièmement, les éditeurs européens ont stimulé la publication d'œuvres latino-américaines en raison de l'intérêt du public pour les processus de changement en Amérique latine après la Révolution cubaine.
Ernesto Sabato (Argentine, né en 1911)
Ernesto Sabato a commencé en tant que scientifique pur, avant de quitter sa brillante carrière pour se consacrer à la littérature. Seuls trois romans, largement espacés chronologiquement, lui ont conféré une place unique. Sabato se révèle être un « intellectuel-romancier », à la fois par la rigueur de la construction de ses œuvres et par la densité des problèmes qu'elles soulèvent. Ses œuvres intègrent des éléments d'essai, parfaitement fondus dans le récit.
- Sur les héros et les tombes (1961) est une vision étonnante et apocalyptique de notre monde.
- Dans Abaddon le destructeur (1974), il atteint une complexité maximale en fusionnant autobiographie et fiction, réalité et cauchemar, récit essayistique et réflexions sur la civilisation contemporaine.
Julio Cortázar (Argentine, 1914-1984)
Julio Cortázar a conçu son roman Rayuela comme une série de chapitres qui pouvaient être lus consécutivement, comme si l'on jouait à la marelle, en sautant d'un chapitre à l'autre. Cependant, cette technique audacieuse et expérimentale ne cache pas la profondeur humaine, souvent poignante, de ses personnages et de leurs aventures. C'était un conteur intelligent et un rénovateur exceptionnel, qui s'inscrivait dans la lignée de Borges.
L'évolution du « Boom »
Vers le milieu des années 1970, la répression militaire est devenue plus brutale dans la région, le gouvernement de Fidel Castro a perdu sa crédibilité, et l'enthousiasme révolutionnaire a été atténué. Les auteurs du « Boom » se sont alors plongés dans des sujets historiques et la figure du dictateur. Dès les années quatre-vingt, l'ère de l'expérimentalisme littéraire et des grandes métaphores collectives a pris fin, et tous ces écrivains ont adopté une approche plus réaliste et facile à lire, en conformité avec les exigences commerciales de l'époque globale.
Gabriel García Márquez (Colombie, né en 1928)
Gabriel García Márquez et son œuvre Cent ans de solitude se situent au premier plan du « Boom ». C'est en grande partie grâce à lui que l'attention critique mondiale s'est portée sur le roman latino-américain. Cette attention a pris de telles proportions qu'elle a finalement pris corps dans le prodigieux roman Cent ans de solitude (1967). Sa publication fut l'un des grands événements du roman en langue espagnole. Le roman raconte l'histoire de la famille Buendía et de son monde. L'œuvre est une synthèse de tous les éléments qui ont marqué la fiction latino-américaine : la nature, la politique, les problèmes sociaux, les réalités humaines fondamentales, mais en même temps, tout y semble transpercé par des forces surnaturelles, où le vent de la magie et de l'humour alterne avec le souffle tragique et la force vitale du lyrisme.
- En 1981, il publie un nouveau chef-d'œuvre : le court et parfait Chronique d'une mort annoncée.
- L'année suivante, il a reçu le prix Nobel (1982).
- En 1985, il publia le roman délicieux et long L'Amour aux temps du choléra.