Le Cadre Juridique et le Fonctionnement des Coopératives

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Les Coopératives : Origine et Principes

Les coopératives trouvent leur origine au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord au XXe siècle, où ce mouvement était connu sous le nom de « mouvement de la coopération primitive ».

Une étape importante fut la fondation de l'association des « Pionniers Équitables de Rochdale ».

Les principes fondamentaux des coopératives

Selon la Section 1 de la DLF n° 5 du 25 septembre 2003, publiée au Journal officiel le 1er février 2004, les principes de la coopérative de droit commun sont :

  1. Contrôle démocratique de la coopérative (un vote par personne).
  2. Les partenaires ont les mêmes droits et obligations.
  3. L'adhésion et le retrait de l'association sont libres et volontaires.
  4. Un intérêt limité sur le capital.
  5. Répartition de l'excédent commercial proportionnelle au volume des transactions.
  6. Vente de marchandises au comptant et de bonne qualité.
  7. La neutralité politique et religieuse.
  8. La promotion de l'éducation coopérative.

Contexte national et évolution législative

Notre pays est cité comme précurseur des sociétés coopératives et mutualistes qui se sont formées au milieu du XXe siècle. La garantie des coopératives a été inscrite dans la Constitution de 1925 par la Loi n° 17398, publiée au Journal officiel le 9 janvier 1971.

Définition juridique des coopératives (Article 1 de la LGC)

Les coopératives sont des associations fondées sur le principe d'assistance mutuelle, visant à améliorer les conditions de vie de leurs membres.

Caractéristiques principales

  • Les partenaires ont les mêmes droits et obligations, avec un vote par personne, et leur retrait est volontaire.
  • Répartition de l'excédent commercial proportionnelle au volume des transactions de ses partenaires.
  • Neutralité politique et religieuse.

Le « principe de l'entraide » est une idée fondamentale, bien qu'elle puisse parfois conduire à confondre les coopératives avec les sociétés d'aide mutuelle, les organismes de bienfaisance ou d'autres entités. L'objectif est toujours d'« améliorer la vie de leurs partenaires ».

Catégories de coopératives (Chapitre II de la LGC)

Le Chapitre II de la LGC énonce les « dispositions particulières relatives aux différentes catégories de coopératives » :

  1. Coopératives de travail.
  2. Coopératives agricoles.
  3. Coopératives rurales et de pêche.
  4. Coopératives de services, sans que cette liste soit limitative.

Exemples de coopératives de services

  • Coopératives scolaires.
  • Coopératives d'approvisionnement et de distribution d'électricité et d'eau.
  • Coopératives d'habitation.
  • Coopératives de crédit.
  • Coopératives d'avantages pour les activités domestiques et communautaires.

Formalités de constitution des coopératives

La formation des coopératives comprend les étapes suivantes :

  1. Réduction en acte public des procès-verbaux de l'assemblée générale constitutive.
  2. Enregistrement d'un extrait de l'acte au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
  3. Publicité (une seule fois) dans le Journal officiel d'un extrait des statuts.

L'enregistrement et la publicité doivent être effectués dans les 60 jours suivant la date de l'acte.

L'Assemblée générale constitutive

L'Assemblée générale constitutive suit les étapes suivantes :

  1. Phase préparatoire : Bien que non expressément prévue par la loi, il est d'usage de former un comité d'organisation des coopératives. Ce comité établit les statuts provisoires et est composé d'individus intéressés par l'adoption de la structure juridique. Il nomme un président, un secrétaire et un trésorier.

  2. Tenue de l'Assemblée : L'Assemblée générale constitutive est convoquée par le comité d'organisation. La LGC n'impose pas de formalités spéciales pour cette réunion, se bornant à exiger que la constatation de ses performances soit réduite à un acte. Cet acte doit indiquer le nom, la profession ou l'activité, l'adresse et l'identité nationale des partenaires.

  3. Formalités juridiques : Cette étape consiste à accomplir les formalités juridiques : la réduction en document public du procès-verbal de l'assemblée générale de constitution, l'immatriculation au Registre du commerce et la publication unique d'un extrait de l'acte dans le Journal officiel.

Contenu obligatoire des statuts

Les statuts des coopératives doivent contenir :

  • Le nom, l'adresse et la durée de la coopérative (si la durée n'est pas précisée, elle est réputée indéterminée). L'adresse indiquée est celle du lieu de résidence mentionné dans l'acte notarié.
  • L'objet ou l'objectif spécifique.
  • Le capital initial souscrit et versé, les modalités et le calendrier de versement. Lorsque le capital est divisé en actions, celles-ci doivent être multipliées par cent. Les indications concernant la récupération de toute contribution qui ne consiste pas en argent doivent être précisées.
  • Les conditions d'admission en tant que partenaire : droits et devoirs, et les motifs d'exclusion.
  • Les règles de fonctionnement.

L'extrait de l'acte social et sa publicité

L'extrait de la Charte est un résumé de l'acte social autorisé par un notaire public. Il doit être inscrit au Registre du commerce et des sociétés (RCS) et publié une seule fois dans le Journal officiel. L'extrait doit mentionner :

  • Le nom de la coopérative.
  • L'adresse et la durée de la coopérative.
  • L'objectif.
  • Le nombre de membres ayant participé à sa création.
  • Le capital souscrit et versé.
  • Le nom et l'adresse du notaire qui a réduit le procès-verbal en acte public, ainsi que la date de la rédaction.

L'enregistrement et la publication doivent être effectués dans les 60 jours suivant la date de la réduction en acte public du procès-verbal de l'assemblée générale constitutive.

Sanctions pour violation des formalités

La violation des formalités donne lieu à deux types de nullités : la nullité relative (sanable) et la nullité absolue.

  • Nullité relative (sanable) : Selon l'Art. 9 de la LGC, la charte ou l'acte constitutif des coopératives qui omet le nom, l'adresse, l'identité des partenaires (Art. 7 A, B et C) ou la Section 6 Inc. 2 est frappée de nullité, sans préjudice de l'assainissement approprié par la loi.

  • Nullité absolue : Selon l'Art. 10 de la LGC, la coopérative qui ne parvient pas à prouver l'existence de l'acte scellé ou de l'instrument réduit en extrait, ou dont l'extrait n'a pas été enregistré ou publié, est nulle et non avenue. Cet acte ne peut pas être régularisé.

Fonctionnement et organes de gestion

Les coopératives, en tant qu'entités juridiques, sont dotées de différents organes pour assurer les fonctions de gestion, d'administration, d'exploitation et de surveillance, tels que :

  • L'Assemblée générale.
  • Le Conseil d'administration.
  • Le Gérant.
  • Le Comité de surveillance.

L'Assemblée générale (Art. 21 LGC)

L'Assemblée générale est composée des membres inscrits au registre social et adopte les accords. Chaque partenaire a droit à une voix et peut participer à l'élection des personnes ainsi qu'à l'adoption des accords soumis, sauf dans les cas où l'assistance au Conseil est personnelle et non acceptée.

Les statuts de la coopérative peuvent prévoir que l'Assemblée générale soit tenue par des délégués élus, dans les cas suivants :

  • Lorsque les établissements de la coopérative sont situés dans différentes parties du pays.
  • Lorsque la coopérative compte plus de deux mille membres.

Les partenaires se réunissent et décident sur les sujets suivants :

  • La dissolution de la coopérative.
  • La réforme des statuts.
  • La transformation, la fusion ou la scission de la coopérative.
  • La vente de 50 % ou plus des actifs ou de la totalité de son passif.
  • La fourniture de garanties ou de cautions à des tiers, sauf pour les obligations des entités affiliées à des organisations coopératives contrôlées directement ou par une autre personne physique ou morale.
  • La modification de l'objet social.
  • Les changements dans la manière d'intégrer les organes de coopération et leurs pouvoirs.

Le Conseil d'administration

Le Conseil d'administration est un organe élu par l'Assemblée générale des membres. Il est en charge de la haute direction de l'entreprise et la représente judiciairement et extrajudiciairement.

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