Le Châtiment de Phaéton : Course Folle et Mort Tragique
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Face à son fils
Son fils se lève, menaçant, le regard fier, sans changer de visage. Il hurle d'une voix tonnante: "Cette terreur vaine ne brise pas mon cœur, car vaincre des taureaux est une tâche que m'a léguée mon père". Aussitôt après, les chevaux, n'obéissant plus aux rênes, emportent le char et, se mettant à dévier de leur chemin, ils vont là où cette folle panique entraîne leur rage et s'élancent parmi les rochers. Mais lui, semblable au pilote qui sur une mer agitée empêche son bateau de virer et d'être pris de flanc en trompant avec art la vague, il gouverne ses coursiers emballés; tantôt il tire sur leurs bouches en serrant étroitement les rênes, tantôt pour les contenir il assène sur leur croupe une volée de coups de fouet.
La Poursuite du Monstre
Le monstre les suit, les accompagne sans cesse, tantôt il règle sur eux son allure, tantôt il vient leur faire barrage en provoquant une panique totale. Il ne leur est plus possible de fuir de là, car l'horrible animal marin cornu court barrer leur chemin de toute la largeur de sa gueule. Alors les coursiers, désemparés par la panique, refusent les ordres, luttent pour s'arranger à l'attelage, se cabrent et rejettent leur fardeau.
La Chute Fatale
Tombé tête la première, étendu à terre, dans sa chute il a emmêlé son corps parmi les rênes où il est prisonnier et, plus il bataille, plus il serre fort les courroies qui se nouent sur lui. Percevant ce qui se passe, les bêtes, leur char allégé, sans maître se précipitent où les pousse leur terreur. Ainsi au sein des airs, ne reconnaissant pas son fardeau habituel et s’indignant de voir le jour confié à un faux soleil, l’attelage précipita Phaéton de la partie du ciel où il s’était égaré.
La Mort Horrible
Il ensanglante les champs par larges flaques et sa tête fracassée rebondit sur les rochers; les buissons arrachent sa chevelure, la pierre dure ravage son noble visage: cette beauté maudite périt sous maintes blessures. Les roues entraînent dans leur course rapide son corps moribond: et finalement, tandis qu’il est emporté, un tronc à demi brûlé, sorte de pal, le retient de sa pointe plantée au milieu de son aine: le maître empalé, l’attelage s’arrête un moment. Les deux chevaux sont tenus immobiles par ce choc brutal, puis ils mettent en pièces d’un même coup l'entrave et leur maître. Alors les broussailles, les buissons hérissés de ronces acérées lancèrent l’agonisant et toute pièce de bois arrache un lambeau de ce corps.