Civilisations Anciennes : Égypte, Mésopotamie et l'État
Classé dans Histoire
Écrit le en français avec une taille de 17,21 KB
Les Civilisations Anciennes de l'Orient et le Concept d'État
Ce document explore les empires antiques d'Orient : l'Égypte, la Mésopotamie et la Perse.
Caractéristiques Communes des Civilisations Antiques
- L'économie était essentiellement agricole, mais avec un grand développement du commerce et de l'artisanat. Elle reposait sur une main-d'œuvre servile, représentée par les esclaves.
- Leur système politique était une monarchie théocratique, ce qui signifie que le roi (ou Pharaon en Égypte) exerçait son pouvoir comme un dieu. Il était considéré comme propriétaire de l'ensemble du territoire et était aidé par des collaborateurs (nobles, scribes, etc.) pour exercer ce pouvoir.
- La société était hiérarchisée, avec différents groupes sociaux possédant des pouvoirs économiques distincts. Le groupe le plus important était formé par les esclaves et les paysans très pauvres.
- La religion était animiste (c'est-à-dire qu'elle personnifiait les forces de la nature, comme le soleil) et polythéiste (croyant en plusieurs dieux), offrant une explication religieuse aux différentes saisons de l'année ou au changement du jour et de la nuit. Ces religions croyaient en l'existence de l'âme et en sa persistance après la mort.
- Les créations artistiques sont un témoignage de cette préoccupation spirituelle et reflètent l'énorme pouvoir des monarques, notamment les pyramides d'Égypte.
Mésopotamie : Civilisation et Empires (3000-539 av. J.-C.)
La Mésopotamie a connu plusieurs étapes historiques et caractéristiques distinctes :
Grandes Périodes Mésopotamiennes
- Sumériens
- Empire Akkadien
- Période Néo-Sumérienne
- Empire Assyrien
- Empire Babylonien
Caractéristiques Générales
- Direction centrale
- Sociétés urbaines : Ur, Eridu, Sumer, Babylone, etc.
- Écriture cunéiforme
- Législation élaborée : le Code d'Hammourabi
- Architecture palatiale (Khorsabad) et religieuse (importance de la ziggourat)
1. Les Sumériens (vers 3000 av. J.-C.)
Les Sumériens s'installent vers l'an 3000 av. J.-C., depuis les territoires de l'actuelle Inde et du Caucase, dans une région au fort potentiel agricole et déjà habitée. Ils s'établissent en cités-États, indépendantes les unes des autres mais partageant un substrat culturel commun. Ces cités sont gouvernées par des rois qui sont à la fois des représentants des dieux et des seigneurs de la ville. Ils reçoivent les titres d'« ENSI », de « LUGAL » ou de « PATESI », et exercent un fort pouvoir centralisé permettant le contrôle de l'eau pour l'agriculture et la création d'un vaste réseau de canaux d'irrigation. Ces villes connaissent des luttes persistantes entre elles pour le contrôle de l'ensemble du territoire.
2. L'Empire Akkadien (vers 2340 av. J.-C.)
Vers 2340 av. J.-C., un conflit militaire éclate entre les cités-États sumériennes et un soulèvement des prêtres contre le roi d'Uruk, Lugalzagesi. Cette situation est exploitée par un autre groupe de personnes, au grand potentiel guerrier, sous le commandement de Sargon, qui conquiert Uruk et fonde la ville d'Akkad, d'où le nom « Akkadien ».
3. La Période Néo-Sumérienne
Après la défaite des Akkadiens, la ville d'Ur domine et unifie l'ensemble du territoire, inaugurant une période de paix, de prospérité économique et un retour à la culture sumérienne, notamment dans les villes de Lagash, Uruk et Ur. À Lagash, durant les années 2144 à 2124 av. J.-C., le roi Gudea fait reconstruire les temples détruits ; plus de trente de ses sculptures, le représentant comme un roi pieux, ont été conservées.
4. L'Empire Assyrien
Les Assyriens étaient un groupe de nomades qui s'étendait à travers une région au nord de la Mésopotamie, l'Assyrie, consacrée au commerce. Ils établissent des enclaves commerciales dans certaines parties de la Turquie moderne. Profitant des luttes internes dans le Nord, ils réussissent à pénétrer le territoire sumérien.
5. L'Empire Babylonien (vers 2200 av. J.-C.)
Autour de l'an 2200 av. J.-C., profitant de la défaite des Sumériens et de la décomposition du royaume d'Ur, un groupe de nomades, venus de zones désertiques, dominent, parfois pacifiquement, parfois violemment, les villes du sud de la Mésopotamie (Isin, Larsa et Babylone, entre autres) et s'y installent, prenant le pouvoir. Dans ces villes, leurs rois obtiennent le statut de dieux et adoptent les caractéristiques sumériennes.
L'Égypte Ancienne : Civilisation du Nil (2700-1087 av. J.-C.)
Caractéristiques de l'Égypte Antique
- Traditionnellement, l'Égypte est considérée comme un « don du Nil ».
- Structure de pouvoir centralisé : le Pharaon.
- Périodes de stabilité et d'instabilité.
- Art religieux et funéraire prédominant.
Périodes Historiques de l'Égypte Ancienne
La longue période historique de près de trois mille ans, durant laquelle l'Empire égyptien s'est développé, est divisée pour son étude en cinq phases :
- L'Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C.)
- La Première Période Intermédiaire (2200-2052 av. J.-C.)
- L'Empire du Milieu (2052-1786 av. J.-C.)
- La Deuxième Période Intermédiaire (1786-1575 av. J.-C.)
- Le Nouvel Empire (1575-1087 av. J.-C.)
À ce stade, on parle ensuite d'ère post-impériale, jusqu'au IVe siècle av. J.-C., lorsque l'Égypte fut conquise par Alexandre le Grand, et même jusqu'à sa conquête par Rome au Ier siècle av. J.-C., après la mort de Cléopâtre.
1. L'Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C.)
Vers 3100 av. J.-C., un fait fondamental se produit : l'unification de la Haute et de la Basse Égypte sous le règne de Ménès, qui fonde la première dynastie et établit la capitale à Memphis. Cependant, le terme « Ancien Empire » désigne les IIIe à VIe dynasties.
2. La Première Période Intermédiaire (2200-2052 av. J.-C.)
Cette période est caractérisée par la perte du pouvoir central. Les causes sont multiples, incluant les luttes au sein de la famille royale pour accéder au pouvoir et celles causées par les nomarques. Les nomarques, gouverneurs de province, prennent progressivement de l'autonomie, leur poste devenant héréditaire, et s'affrontent. En conséquence, le pays est divisé en deux : un État au nord avec sa capitale à Héracléopolis et un autre au sud, avec sa capitale à Thèbes.
3. L'Empire du Milieu (2052-1768 av. J.-C.)
Le roi de Thèbes, Mentouhotep II, parvient à reprendre le contrôle de l'ensemble de l'Égypte et à réunifier tous les territoires. Cette reprise du pouvoir central implique la suppression des nomarques, le renforcement de certaines frontières pour empêcher les invasions étrangères, la protection du commerce pour accroître la richesse de l'État et permet aux Pharaons d'étendre leurs domaines à d'autres régions comme le sud de la Nubie, riche en mines d'or.
4. La Deuxième Période Intermédiaire (1786-1575 av. J.-C.)
Cette période est marquée par l'irruption d'un nouveau groupe, les Hyksos, qui possédaient de meilleures compétences militaires, notamment le char tiré par des chevaux et des archers. Ils dominent le nord de l'Égypte, profitant de la perte du pouvoir central, et établissent leur capitale à Avaris, dans le delta.
5. Le Nouvel Empire (1575-1087 av. J.-C.)
Le pharaon Ahmosis expulse les Hyksos et fonde le Nouvel Empire, avec un retour de la capitale à Thèbes. Tout au long de cette période, l'Égypte parvient à étendre ses frontières, atteignant certaines régions d'Asie ou d'Afrique du Nord (Phénicie).
Caractéristiques Communes (Égypte et Mésopotamie)
- Religion polythéiste, qui met en scène les cycles de la nature.
- Croyance en l'au-delà, avec des tombeaux et des demeures pour l'après-mort.
- Écritures : hiératique, démotique et hiéroglyphes.
Analyse des Pyramides Égyptiennes
1. Analyse du Matériau
Nous avons ici une œuvre d'architecture. Le matériau de construction est la pierre. La pierre provient de la carrière et est travaillée à la main, donnant une base régulière, comme un parallélépipède. Chacun de ces blocs de pierre est appelé sillar. Il existait également un revêtement de pierre, comme le montre la photo, couvrant l'ensemble de la construction.
2. Analyse Formelle
L'œuvre architecturale est de forme pyramidale. Ainsi, avec quatre plans inclinés convergeant vers un sommet, elle donne une impression d'élévation, de verticalité. La forme de la pyramide sert de transition entre la terre et le ciel. Un autre aspect de l'œuvre que nous analysons est sa taille extraordinaire, son caractère colossal. Seule sa contemplation nous rappelle le temps et les efforts qui ont pu être investis dans sa construction et son ampleur qui dépasse l'échelle humaine.
3. Analyse Symbolique et Significative
Ces pyramides ont une signification symbolique claire. Leur caractère intrinsèque indique la nature religieuse de l'œuvre et son objectif de durabilité. En outre, leur magnificence colossale indique la puissance du pouvoir qui a rendu leur construction possible.
Examen des Grandes Pyramides d'Égypte
Par l'analyse ci-dessus, on en déduit que l'image représente les Grandes Pyramides d'Égypte. Ces pyramides ont été construites au cours du troisième millénaire, durant l'Ancien Empire. Les pharaons qui ont ordonné la construction des Grandes Pyramides sont connus sous les noms de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Les aspects les plus importants à discuter sont :
1. Caractéristiques de l'Architecture Égyptienne Antique
- L'utilisation de la pierre comme matériau de construction fondamental, travaillée sous forme de blocs. Le matériau de construction est choisi pour sa plus grande durabilité, car plus résistante dans le temps, dans un pays dont le climat, aride et sec, produit une forte érosion qui détruit les matériaux tendres.
- Il s'agit d'une architecture à linteau ou architecture droite, caractérisée par l'emploi d'éléments plans recouverts de matériaux de construction. Cette fonctionnalité améliore le caractère de solennité et la grandeur de l'architecture égyptienne.
- La taille colossale des bâtiments, qui sont un signe de la puissance du Pharaon, propriétaire de l'Égypte, et de la déification du Nil.
- Le caractère religieux des bâtiments, qui sont fondamentalement des sépultures et des représentations de temples. Ce caractère est le résultat de la formulation de base de la religion égyptienne, c'est-à-dire la croyance en un au-delà, après la mort.
2. Structure de la Pyramide
La pyramide est le lieu de sépulture des pharaons égyptiens, mais faisait partie d'un complexe funéraire dont les éléments, en général, ont été perdus. Quand le pharaon mourait, son corps était embaumé et momifié, puis placé dans un cercueil et descendu en bateau sur le Nil, jusqu'à l'endroit où la pyramide avait été construite. Le cercueil était reçu à un quai où un édifice religieux avait été construit pour l'enterrement. De là, une procession solennelle se déplaçait vers la pyramide. Pour faciliter cette cérémonie, une route était construite. Dans ce complexe, des sculptures funéraires étaient installées, ayant un caractère apotropaïque, c'est-à-dire destinées à éloigner les mauvais esprits ou les forces négatives qui entraveraient le repos du pharaon. La pyramide était construite avec de multiples chambres pour les offrandes et la demeure du Pharaon, ainsi que différentes entrées. Une fausse entrée pour tromper les pilleurs de tombes, qui existaient depuis les temps anciens pour trouver les trésors qui y étaient contenus. D'autres entrées permettaient d'accéder à la chambre des offrandes et à l'âme de se tourner vers l'extérieur, pour voir le pays et ses sujets. La chambre funéraire était creusée dans le sol.
3. Types de Constructions Architecturales Égyptiennes
Dans l'Égypte ancienne, il existe deux principaux types de bâtiments :
3.1. Les Sépultures
Elles apparaissent en réponse à la nécessité d'un abri pour le corps et l'âme, dans l'espoir que l'esprit puisse être jugé par les dieux. Les principaux types d'inhumation sont les suivants :
- Le Mastaba : Il est de forme pyramidale tronquée. Il comprenait une chambre avec des fonctions religieuses et un puits menant à la chambre funéraire, où était installé le sarcophage du défunt. Les mastabas étaient utilisés pour les sépultures des nobles et des hauts fonctionnaires de l'Ancien Empire et se concentraient dans des nécropoles, comme à Gizeh, dans le nord de l'Égypte.
- La Pyramide à Degrés : Elle résulte d'un empilement de mastabas, donnant un bâtiment avec de nombreux parallèles avec la ziggourat mésopotamienne, dans le sens d'une architecture ascendante. La plus connue est celle construite par Imhotep pour le pharaon Djéser (2668-2649 av. J.-C.) à Saqqarah.
- Les Grandes Pyramides : Elles représentent l'exemple ultime de l'expression de la puissance et du prestige du Pharaon. Les trois grandes pyramides portent les noms de trois pharaons de l'Égypte antique : Khéops (2589-2566 av. J.-C.), Khéphren (2558-2532 av. J.-C.) et Mykérinos (2532-2504 av. J.-C.).
- Les Hypogées : Il s'agit de tombes creusées dans la roche. Ce type de sépulture est caractéristique du Nouvel Empire, dans la seconde moitié du deuxième millénaire (1554-1080 av. J.-C.). Elles sont construites près de la ville de Thèbes, formant des nécropoles communes, connues sous les noms de Vallée des Rois, Vallée des Reines et Vallée des Nobles.
3.2. Les Temples
Ils étaient également des monuments importants pour les Égyptiens et représentent l'énorme pouvoir des prêtres dans la civilisation de l'Égypte antique. Selon leur type, ils sont divisés en deux groupes principaux :
3.2.1. Les Grands Temples
Leur structure se compose d'une avenue de sphinx, d'une esplanade avec obélisques, de pylônes, de salles hypostyles et du sanctuaire. La chambre centrale est celle où se trouvait la statue de la divinité. Des exemples représentatifs sont les temples dédiés au dieu Amon dans les villes de Louxor et de Karnak, près de Thèbes. Ils ont été construits durant le Nouvel Empire, notamment sous le pharaon Amenhotep III (1403-1365 av. J.-C.).
3.2.2. Les Temples Rupestres
Ces temples ont également été construits durant le Nouvel Empire et ont la particularité d'être taillés dans la roche, comme ceux de la reine Hatchepsout, de Ramsès II ou de Néfertari.
4. Caractéristiques de la Civilisation Égyptienne Antique
Les grandes pyramides sont les témoins d'une civilisation antique hautement développée qui présente les caractéristiques suivantes :
- Un système politique à caractère théocratique, où le roi détient un pouvoir maximal en tant que représentation de la divinité.
- Une société très hiérarchisée, dont le sommet est le roi, et où les prêtres, nobles, haute hiérarchie militaire et hauts fonctionnaires occupent des niveaux élevés de pouvoir politique et économique. Un niveau intermédiaire de cette pyramide sociale est occupé par les commerçants, artisans, scribes et petits propriétaires fonciers, tandis que la base est composée de la masse des paysans et des esclaves.
- La religion était polythéiste et animiste. Elle était contrôlée par des prêtres et se fondait sur la croyance en la vie après la mort, où l'esprit du défunt subissait un jugement pour être fixé, puis, avec l'âme et le corps, pour atteindre le ciel dans la barque solaire.
- Les anciens Égyptiens possédaient des connaissances scientifiques extraordinaires. La nécessité de contrôler les crues du Nil, pour féconder la terre, les a amenés à mesurer le cadran de la Terre et à observer l'univers, découvrant un grand nombre de corps célestes. D'autre part, le rituel d'embaumement des corps leur a permis une pleine connaissance du corps humain et un développement extraordinaire de la médecine. On connaît, par exemple, la pratique de la trépanation, une intervention sur le système nerveux central par l'ouverture du crâne.
Conclusion
En conclusion, nous notons que les pyramides ont atteint l'un des objectifs fixés par les pharaons : plus de quatre mille ans plus tard, nous admirons encore ces œuvres extraordinaires et nous nous souvenons des noms de ceux qui, grâce à elles, voulaient passer à la postérité.