Classification et Exemples des Sophismes Logiques

Classé dans Langue et de philologie

Écrit le en français avec une taille de 4,83 KB

Les Sophismes Logiques : Classification et Exemples

I. Sophismes Formels (Erreurs de Syllogisme)

Sophisme du Moyen Terme Non Distribué

Ce sophisme est commis lorsque le moyen terme (le terme commun aux deux prémisses) n'est pas distribué dans au moins l'une des prémisses.

Exemple :

  • Prémisse 1 : Tous les chiens sont des mammifères.
  • Prémisse 2 : Tous les hommes sont des mammifères.
  • Conclusion (Invalide) : Donc, tous les hommes sont des chiens.

Sophisme de la Conclusion Affirmative à partir d'une Prémisse Négative

Ceci est commis lorsqu'une conclusion positive est tirée alors qu'au moins l'une des prémisses est négative. Selon les règles du syllogisme, si une prémisse est négative, la conclusion doit être négative.

Exemple :

  • Prémisse 1 : Aucun criminel n'est un homme honnête.
  • Prémisse 2 : Certains hommes honnêtes sont riches.
  • Conclusion (Invalide) : Donc, certains riches sont des criminels.

II. Sophismes Informels (Non Formels)

Les sophismes informels sont utilisés dans l'intention de montrer une vérité apparente ou de tromper, souvent en contournant la logique pour atteindre un but. Par exemple, il est fallacieux d'utiliser des ambiguïtés, c'est-à-dire donner un double sens aux mots pour induire l'interlocuteur en erreur.

Sophismes de Pertinence (Fallacies of Relevance)

Ces sophismes sont engagés lorsque les prémisses utilisées ne sont pas pertinentes par rapport à la conclusion logique et, par conséquent, n'établissent pas la vérité. Il existe une variété de sophismes de pertinence, dont :

  1. Sophisme de la Question Complexe

    Cette erreur est commise en posant une question comme si elle était simple, nécessitant une réponse par OUI ou par NON. C'est une sorte de question piège qui présuppose que l'interlocuteur a déjà donné une réponse définitive à une autre question non formulée.

    Exemple : « N'avez-vous pas perdu vos cornes ? » Ce n'est pas une question simple et elle suppose que vous avez répondu « oui » à la question non dite : « Votre femme vous a-t-elle trompé ? »

    L'avocat doit être familier avec ce type de sophisme, car il peut piéger un client. Par exemple : « Dites-vous que ce document est caché à cet endroit ? » Ou « Dites-vous où est cachée l'arme du crime ? »

  2. Sophisme de la Fausse Cause (Post hoc ergo propter hoc)

    Ce sophisme consiste à prendre pour cause d'un phénomène ce qui n'est qu'un antécédent, en considérant qu'une chose en amène une autre simplement parce qu'elle la précède dans le temps.

    Exemple : Après l'apparition de la comète de Halley, il y a eu des épidémies, des conflits politiques, des problèmes économiques, des séismes et des inondations. On conclut alors que ces calamités sont l'effet de l'apparition de la comète.

    Note : Bien que la cause précède l'effet, tout ce qui précède un effet n'est pas nécessairement sa cause.

Sophismes d'Ambiguïté

Ces erreurs se retrouvent dans des arguments contenant des mots ou des phrases ambiguës dont le sens peut varier au cours du raisonnement, rendant ainsi la conclusion fausse. Il s'agit notamment de :

  1. Sophisme d'Équivocation

    Il consiste à utiliser un mot dans deux sens différents au sein du même raisonnement.

    Exemple :

    • Ce qui est rare est cher.
    • Une voiture peu chère est rare (dans le sens de peu fréquente).
    • Conclusion (Invalide) : Donc, une voiture peu chère est chère.
  2. Sophisme d'Amphibologie

    Ce sophisme est engagé lorsque l'argument repose sur des prémisses dont la formulation grammaticale est ambiguë, permettant deux interprétations différentes.

    Exemple :

    • Ce livre est à Amalia.
    • Conclusion (Invalide) : Donc, Amalia est un écrivain.
  3. Sophisme de l'Accentuation

    Ce sophisme consiste à changer le sens d'une phrase en mettant l'accent sur un mot spécifique, modifiant ainsi l'intention ou la portée de la déclaration.

    Exemple : « Nous ne devrions pas critiquer nos dirigeants. »

    Si l'on accentue le mot « nos », on peut conclure que nous sommes libres de critiquer d'autres dirigeants. Si l'on accentue le mot « critiquer », on peut conclure que nous sommes libres de faire autre chose (comme les destituer).

Entrées associées :