Clément Marot et le lyrisme poétique français

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Les poètes de cour : Clément Marot

Clément Marot est le fils d'un poète de cour, Jean Marot, qui s'est formé comme grand rhétoriqueur. Il fut poète au service du roi François Ier. Il compose des œuvres amoureuses et poétiques, comme l'Épître à Maguelonne. Son père lui enseigne les thèmes inspirés de Pétrarque.

Entre 1519 et 1526, Clément Marot est nommé valet de chambre de Marguerite de Navarre. Il a toujours eu avec la reine une relation personnelle. Cette condition de poète de cour lui vaut la faveur du roi lorsqu'il aura certains problèmes avec la justice, notamment lors de plusieurs affaires :

  • En 1526, il est accusé d'avoir rompu le jeûne pendant le Carême et il est incarcéré au Châtelet. Plus tard, il est secouru par Marguerite de Navarre. Il va aussi écrire L'Enfer, une satire atroce contre la justice française.
  • En 1527, il est accusé d'avoir secouru un prisonnier. Pendant cette période, il écrit l'Épître pour se libérer. Il y fait l'éloge du roi et de la justice royale, et utilise sa principale arme : la poésie.
  • En 1534, un autre problème avec la justice survient après l'affaire des Placards. Il accompagne alors Marguerite de Navarre à la cour de Nérac, à la cour de Ferrare, puis à celle de Venise.

L'invention de formes nouvelles

Entre 1527 et 1534, Clément Marot est le poète officiel de la cour. C'est pendant cette période que le poète se consacre à l'invention de genres nouveaux. L'épître est un genre classique, qu'il adapte à la langue française. Ses œuvres de cette période célèbrent en général les principaux événements de la vie de cour.

L'épître est une lettre en vers. Dans ses épîtres, Marot déploie toutes les facettes de son talent. Les plus connues sont des requêtes dont la finalité est de piquer la curiosité du lecteur, de le séduire, de l'amuser et de disposer favorablement le destinataire.

Le lyrisme poétique : courtois et bourgeois

Le lyrisme courtois

Le courant courtois a été illustré au XIIe ou XIVe siècle par le développement d'une poésie lyrique en langue occitane. Cette poésie est consacrée exclusivement à chanter l'amour profane. Il s'agit d'une poésie aristocratique et raffinée dans ses formes et dans son contenu. Elle est encouragée par de grands seigneurs, poètes et mécènes, dont la richesse favorise une vie de cour luxueuse.

Les motivations culturelles et esthétiques sont fortes : la chanson lyrique, le rôle des femmes à la cour, la jouissance du désir et la quête du « joï ». Le thème principal est le désir de jouir de l'amour d'une dame inaccessible. Les principaux motifs sont l'amour de loin, le regard de la dame, etc. La fin'amor courtoise des troubadours formule cette quête poétique à travers une nouvelle représentation de l'amour, qui est un amour adultère. Le poète se veut courtois, fidèle et loyal, avec pour seule finalité que l'éloge de la dame soit d'autant plus précieux.

Le lyrisme bourgeois

Il y a certaines différences entre le lyrisme bourgeois et le lyrisme courtois. Le lyrisme bourgeois néglige l'amour sacré, préférant l'amour profane. D'autre part, il aborde la satire des mœurs et peint avec réalisme les sentiments des poètes.

Rutebeuf

C'est un poète qui prend part aux controverses de son temps. Ses œuvres présentent un double aspect : d'un côté satirique, et de l'autre lyrique.

Dans ses productions satiriques, il attaque violemment la corruption :

  • des chevaliers
  • du clergé
  • des moines
  • de la bourgeoisie
  • du peuple

Seuls les étudiants sont respectés. Dans sa production lyrique, on constate comment sa haine contre les mauvais moines s'allie à une pitié profonde. Fervent chrétien, il écrit des poèmes de propagande en faveur des projets de croisades, mais aussi des poèmes destinés à célébrer la Vierge.

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