Compétences et Procédures de Contrôle de Constitutionnalité

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Compétences en Matière de Contrôle de Constitutionnalité

Nous nous référons aux articles 161 de la Constitution Espagnole (CE) et 21 de la Loi Organique de la Cour Constitutionnelle (OLCC). Nous devons différencier les pouvoirs constitutionnels de l'attention sur les rôles qui leur sont assignés.

1. Compétences visant à défendre la suprématie normative de la Constitution

Les procédures pour la déclaration des pouvoirs constitutionnels en matière de contrôle d'inconstitutionnalité des lois ou règlements ayant force de loi, de l'État et des Communautés Autonomes. Cette compétence se manifeste dans leur connaissance du recours en inconstitutionnalité et de la question d'inconstitutionnalité.

A. Recours en inconstitutionnalité

La compétence constitutionnelle pour entendre un recours en inconstitutionnalité contre les lois et règlements ayant force de loi.

Caractéristiques
  • Il s'agit d'une action directe visant à déterminer si une loi ou un règlement est incompatible avec la Constitution, indépendamment de la procédure judiciaire.
  • C'est une ressource ex-ante, hors objectif ou subjectif.
  • Il ne s'agit pas d'évaluer le degré d'opportunité politique d'une règle ou l'exactitude de son contenu, mais de vérifier son respect de la Constitution.
  • C'est une ressource publique, car seuls les individus et les organismes publics sont habilités à l'initier, la légitimité des particuliers n'étant pas reconnue.
Objet

Les lois et règlements ayant force de loi.

Légitimité

Seuls le Premier Ministre, le Médiateur, 50 députés, 50 sénateurs, l'organe exécutif des Communautés Autonomes ou leurs assemblées respectives ont le droit d'intenter une telle action. Il ne s'agit pas d'une action publique, mais d'une légitimité privée visant à assurer la suprématie de la Constitution.

Procédure
  • Délai pour le dépôt du recours : dans les trois mois à compter de la publication de la règle dans un journal officiel, soit de l'État, soit de la région. Ce délai peut être étendu à neuf mois contre les lois, règlements ou les actes ayant force de loi à l'égard desquels, et afin d'éviter une procédure, les conditions suivantes sont remplies :
  • 1. Une réunion de la Commission bilatérale de coopération entre le gouvernement central et la Communauté Autonome concernée peut demander à son appel ou l'autre des deux administrations.
  • 2. C'est au cœur de cette commission bilatérale qu'a été adopté un accord sur le lancement des négociations pour résoudre les divergences, pouvant demander une modification du texte réglementaire.
  • 3. Que l'accord soit communiqué à la Cour Constitutionnelle par les organismes précités dans les trois mois suivant la publication de la loi.
  • Présentation du recours : par application de la Constitution, en précisant les circonstances des personnes ou organismes exerçant l'action, en particulier la loi en tout ou en partie, et en déterminant la disposition constitutionnelle présumée enfreinte.
  • Admission du recours : pas de recueil par l'OLCC.
  • Notification de la demande et des pièces : une fois la requête déclarée recevable, la Cour Constitutionnelle la transmet au Congrès et au Sénat, par leurs présidents, au Gouvernement, au Ministère de la Justice et aux branches législatives et exécutives de la Communauté Autonome concernée, afin qu'ils puissent présenter des observations. Un délai de quinze jours est accordé.
  • Arrêt : la Cour doit prononcer une sentence en dix jours, sauf si elle estime nécessaire une période plus longue ne dépassant pas 30 jours.
Effets
  • Effets préventifs : l'acceptation d'une requête constitutionnelle ne suspend pas la validité ou l'application de la loi, sauf si le gouvernement l'invoque comme le prévoit l'article 161.2 de la CE. Dans ce cas, le défi entraînera la suspension de la disposition ou de la décision, mais la Cour doit ratifier ou lever la suspension dans un délai ne dépassant pas cinq mois, à moins qu'elle n'ait précédemment statué.
  • Effets définitifs :
  • 1. Décisions faisant droit au recours : elles lient toutes les personnes, sauf si la décision en dispose autrement. La loi restera en vigueur dans la partie non affectée par l'inconstitutionnalité. Lorsque la sentence déclare l'inconstitutionnalité, elle déclare également l'annulation des dispositions attaquées et, le cas échéant, des autres dispositions de la même loi, disposition ou acte ayant force de loi, par connexion ou par conséquence. Aucune procédure de révision n'est possible contre une décision passée en force de chose jugée, sauf dans le cas de poursuites pénales ou administratives relatives aux poursuites en raison de la nullité de la règle appliquée, conduisant à une réduction de peine ou une sanction ou d'exclusion, d'exemption ou la limitation de la responsabilité.
  • 2. Décisions rejetant le recours : elles empêchent tout recours ultérieur sur la question, de quelque manière que ce soit.

B. La Question d'Inconstitutionnalité

Lorsque le tribunal conclut que la norme de droit dont la validité dépend de la décision peut être contraire à la Constitution, il soulève la question auprès de la Cour Constitutionnelle.

Raison d'être et objectif

Le fond de la question d'inconstitutionnalité est clair : il s'agit de concilier le monopole du rejet des lois contraires à la Constitution par la Cour Constitutionnelle et de travailler avec elle pour les juges et les tribunaux. L'objectif est de défendre la Constitution et d'assurer sa suprématie contre les lois et règlements ayant force de loi.

Objet

La question de constitutionnalité est soulevée contre les lois et règlements ayant force de loi.

Caractéristiques
  • Il s'agit, indirectement, d'un processus constitutionnel, car l'examen fait suite à un procès antérieur lorsque le juge estime que la règle applicable en l'espèce pour statuer peut être inconstitutionnelle.
  • Les normes de contrôle spécifiques (doctrine allemande) : sa résolution dépend de la décision du juge ordinaire sur le litige avant la présentation.
  • C'est un mécanisme alternatif à utiliser lorsque le même sujet a déjà fait l'objet d'un recours en inconstitutionnalité.
  • Elle a un caractère dynamique, car elle implique la coopération des juges ordinaires.
  • Elle peut avoir une finalité subjective potentielle, car les parties au procès antérieur peuvent inciter le juge à présenter une question constitutionnelle, la défense ne cherchant pas l'objectif de la Constitution, mais la garantie de leur propre droit.
Légitimité

Basée uniquement sur les juges et les tribunaux, y compris ceux de la juridiction militaire.

Procédure

Il n'y a pas de délai pour le dépôt de la question d'inconstitutionnalité à compter de la publication de la décision attaquée.

  • Disposition : elle peut être faite d'office ou sur demande du tribunal.
  • Audience préalable : elle doit précéder la présentation de la question pertinente du procès. Le juge doit motiver le cas où il doit s'adresser à la Cour Constitutionnelle et justifier dans quelle mesure la décision antérieure de la procédure judiciaire dépend de la validité de la règle en question.
A) Poser la question
  • Forme : la résolution judiciaire à cet effet doit prendre la forme d'une ordonnance.
  • Exigences de fond ou matérielles : trois conditions :
  • C'est une norme dont dépend la décision.
  • La règle s'applique au cas d'espèce.
  • La validité de cette règle est mise en doute.
  • Exigences de forme ou de procédure :
  • Moment de la présentation : la question ne peut être soulevée qu'une fois la procédure close et avant l'expiration du délai pour prononcer la sentence.
  • Audience des parties : dans les trois jours suivant le processus d'audience, avant de prendre la décision de soulever la question d'inconstitutionnalité, le tribunal doit entendre les parties et le ministère public et, dans un délai non renouvelable de dix jours, leur demander ce qu'ils souhaitent sur la pertinence de soulever la question.
B) Traitement par la Cour Constitutionnelle
  • Procédure d'admission : la Cour peut, par ordonnance et avec la seule audience du Procureur Général, rejeter une question si les conditions de procédure ne sont pas remplies ou si elle est manifestement infondée. Cette décision est motivée.
  • Notification de la question et comparution des parties prenantes : la Cour Constitutionnelle doit la transmettre au Congrès et au Sénat, par leurs présidents, au Procureur Général, au Gouvernement par le Ministère de la Justice. Ceux-ci peuvent participer et présenter des observations sur la question dans un délai maximum de quinze jours.
  • Arrêt : il doit être rendu dans les quinze jours suivant la procédure précédente.
Effets

Ils sont presque les mêmes que ceux qui se produisent dans le cas du recours en inconstitutionnalité. Dans le cas des décisions en matière constitutionnelle, la Cour Constitutionnelle doit en informer immédiatement la juridiction compétente pour le processus de décision.

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