Comprendre les Groupes Sociaux : Dynamique et Typologie
Classé dans Sport et éducation physique
Écrit le en français avec une taille de 9,25 KB
Quand nous disons que l'interaction est interdépendante, nous entendons qu'elle a lieu lorsque les messages d'une personne sont interdépendants de ceux des autres messages émis antérieurement. Selon l'interaction établie entre l'émetteur et le récepteur, différents messages sont envoyés (par exemple, pas les mêmes à un inconnu qu'à un collègue, etc.). Ce n'est que lorsqu'il y a une influence mutuelle, où la réponse de chaque personne dépend de ce qui a été dit précédemment, que l'interaction a lieu.
Un groupe se définit comme deux personnes ou plus qui sont en interaction entre elles, de sorte que chaque personne influence et est influencée par les autres membres.
L'analyse montre comment, dans la dynamique de groupe, lorsque les gens continuent d'interagir pendant de longues périodes, leur comportement est modélisé et la probabilité qu'un message soit suivi par d'autres augmente. Dans ce processus, les messages et les rituels tendent à s'automatiser : les manières habituelles d'exprimer la colère, de saluer, de dire au revoir...
« Un groupe est un ensemble de personnes dont le comportement s'organise en une structure de communication répétée selon un modèle prévisible. »
La dimension structurelle
Lorsque les interactions entre les membres du groupe sont fréquentes, un modèle s'établit, qui constitue sa structure. Au fil du temps, les positions tenues par les membres du groupe sont définies comme « normales », voire « correctes et attendues », consolidant ainsi la structure du groupe en tant que telle.
Quand un groupe partage les attentes et les évaluations sur une période, de nouvelles normes émergent, et chaque membre a son rôle au sein du groupe. Les règles et les rôles interagissent, ainsi, lorsqu'une personne joue un rôle au sein du groupe, elle est appelée à agir en fonction de certaines règles.
Le point de vue structurel met l'accent sur ces deux types de structures :
- La structure des normes : formée par les règles, qui sont des attentes communes et des évaluations élaborées par le groupe au fil du temps.
- La structure des rôles : chaque membre a un rôle, qui est étroitement liée aux autres rôles, ceux-ci étant complémentaires les uns aux autres.
En adoptant un rôle particulier, chacun s'acquitte de ce rôle en conformité avec certaines normes. Par exemple, celui qui joue un rôle de leadership va se comporter selon un ensemble de règles propres à ce rôle. Ainsi, les rôles et les normes agissent de concert sur la dynamique de groupe. « Ce qui distingue un groupe, c'est que ses membres partagent des normes, y compris, nécessairement, les règles concernant les rôles des membres du groupe, rôles qui sont interdépendants et définis en termes de réciprocité. »
La dimension fonctionnelle
Elle prend comme point de départ l'analyse des objectifs vers lesquels tous les groupes dirigent leurs actions. Les théories regroupées dans cette perspective cherchent à déterminer pourquoi, une fois un objectif fixé dans un groupe, certains processus se mettent en place et d'autres non.
Puisque le groupe est conçu comme un système social, pour atteindre ses objectifs, il doit développer des caractéristiques qui lui permettent de s'acquitter de ses fonctions de base.
« Un groupe social est un système organisé de deux ou plusieurs individus qui sont interdépendants de sorte que le système puisse remplir une certaine fonction ; le groupe a également des relations de rôles établies entre eux, et un système de règles qui régulent la fonction du groupe et de chacun de ses membres. »
La dimension de la motivation
Le comportement au sein du groupe s'explique en termes de motivation qui pousse ses membres à agir de certaines façons.
Les gens forment des groupes lorsqu'ils peuvent offrir un certain degré de satisfaction (par exemple, former un groupe pour rouler le week-end, ce qui leur procurera un plaisir considérable en exerçant une activité) ou les aider à éviter la douleur ou un préjudice quelconque (par exemple, rejoindre un groupe de personnes qui ont perdu un proche dans un accident de voiture). Dans cette perspective, on peut définir un groupe comme : « un groupe de personnes dont l'existence même leur est une récompense. »
Ces motivations sont importantes car elles répondent à des besoins de base, tels que le besoin d'accomplissement, le besoin d'affiliation et le besoin de pouvoir. Selon leur intensité, elles peuvent expliquer le comportement des membres du groupe. Mais les motivations peuvent être importantes sans être liées à un besoin fondamental ; il suffit qu'elles servent un objectif temporaire poursuivi, qui est atteint et se termine. En ce sens, on peut définir un groupe comme : « des unités composées de deux personnes ou plus qui entrent en contact dans un but précis. »
La dimension cognitive et de perception
Les groupes peuvent être analysés dans la mesure où ils caractérisent et créent chez leurs membres une manière commune de percevoir, une certaine structure cognitive qui les amène à analyser leur propre identité et le monde qui les entoure.
Un rassemblement de personnes peut être défini comme un groupe dès l'instant où elles se perçoivent comme un groupe.
Le groupe est une unité composée d'un « ensemble de personnes qui ont une perception collective de l'unité. »
La différence entre petits et grands groupes serait définie par l'existence de points de vue communs entre les membres, à partir desquels se développe une relation personnelle ou impersonnelle.
« Un petit groupe est un ensemble de personnes engagées dans une interaction unique les unes avec les autres, où chaque membre peut interagir avec les autres en tant qu'individus, et où la mémoire de l'autre personne est présente. »
Types de groupes
La sociabilité est un facteur important expliquant la survie de notre espèce, qui est parvenue à dominer l'environnement et à survivre avec succès grâce à sa sociabilité. L'intelligence, la sociabilité et le langage sont à la base de notre propre identité.
Dans le processus par lequel l'interaction entre différentes personnes génère un groupe, on peut observer trois caractéristiques :
- Interdépendance : C'est ce qui fait qu'un ensemble de personnes devient un groupe, à savoir qu'elles sont dépendantes les unes des autres pour atteindre certains objectifs. Ce processus comporte deux aspects : la motivation à l'appartenance au groupe, et la poursuite des objectifs. Un bon indicateur du succès du groupe sera la concordance entre les objectifs individuels et ceux du groupe.
- Interaction : C'est le moteur du groupe. Grâce à elle, la structure du groupe verra le jour, conduisant à la différenciation des rôles et des statuts. Elle favorise la création de normes de groupe, augmente le degré de cohésion, etc. De l'interaction dépendent la satisfaction des membres et le niveau de performance approprié.
- Identité : C'est ce que nous appelons la « conscience collective ». Le partage de caractéristiques considérées comme pertinentes à un moment donné (même si les gens ne se connaissent pas) permet de développer une identité commune, et d'être perçus et définis comme un groupe.
Ces caractéristiques ne se produisent pas toujours simultanément. Bien que les types et les classifications des groupes soient très nombreux, on peut notamment citer :
Groupes primaires et secondaires
Un groupe primaire est une unité interactive qui est perçue comme telle par les personnes qui l'entourent. Elle est caractérisée par des interactions en face-à-face, intimes et personnelles, avec une communication continue. Les rôles et statuts établis au sein du groupe sont informels et durables. Les règles au sein de ces groupes sont élaborées, respectées et renforcées, comme c'est le cas de la famille. Les groupes primaires influencent chaque personne dans la formation et le développement de son caractère social, qui est composé des sentiments et attitudes sociales primaires (la conscience de soi par rapport aux autres, le besoin d'approbation, le rejet, etc.).
Les groupes secondaires sont basés sur une relation fonctionnelle liée à un intérêt spécifique, et leur dissolution survient lorsque cet intérêt est perdu ou prend fin.
L'adhésion et la participation à des groupes primaires sont valorisées et récompensées en soi, et ont donc tendance à persister dans le temps. Les membres interagissent en tant qu'individus, plutôt que de dépendre uniquement du rôle qu'ils jouent au sein du groupe. Ils sont une source essentielle de soutien et de procurer une satisfaction sociale et affective. La participation à ces groupes est essentielle pour le bien-être psychologique et émotionnel de l'individu.