La conception freudienne de l'inconscient et la psychanalyse
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Conception freudienne de l'inconscient
La conception freudienne n'est qu'une hypothèse, car l'inconscient ne se manifeste pas en tant que tel. De plus, les recherches se présentent sous forme d'une interprétation ou herméneutique. La manifestation du désir se fait à travers des signes, l'objet qu'il faut interpréter (un élément dont la particularité est de renvoyer à autre chose que lui-même). L'interprétation met en lumière la réalité à laquelle renvoie le signe en question. On peut aussi les appeler des symptômes de l'activité inconsciente du psychisme, une réalisation travestie de désirs, souhaits et pulsions.
Les grandes catégories de signes de l'inconscient
- Rêves : la « via regia », voie royale d'accès à l'inconscient.
- Actes manqués ou lapsus : oublis, erreurs de langage, etc.
- Névroses : pathologies mentales (comme les phobies ou les dépressions). Elles altèrent le rapport de l'individu au monde, mais ne menacent pas la conscience.
Le rôle des rêves dans la manifestation de l'inconscient
Lors d'un état de sommeil, la conscience se relâche, et les mécanismes de censure se relâchent eux aussi. L'inconscient laisse alors libre cours à ses désirs et pulsions, ces derniers profitant de cet état de sommeil. Il faut rappeler que le rêve est la réalisation d'un souhait inconscient. Le rêve étant la réalisation travestie d'un désir inconscient, souvent socialement mal vu, le but de l'analyse est de découvrir le contenu latent, et donc le désir refoulé de la personne.
Les rêves ne sont pas explicites dans leurs propos ; ils sont surréalistes, car même si les mécanismes de censure se relâchent, cela ne justifie pas leur disparition. Les rêves n'échappent pas entièrement à ces mécanismes.
Dans les rêves, il y a un travail de codification ; il est donc essentiel de mettre en lumière les grandes lois qui régissent le monde onirique. Celles-ci sont les ruses que mettent en place les rêves pour détourner la censure. Elles déguisent le contenu latent. Plus le désir est puissant, plus le travail de codification est élaboré.
Lois de formation onirique
- Condensation : capacité d'exprimer de très nombreux contenus psychiques en peu d'images.
- Déplacement : le désir, dans le scénario onirique, n'occupe pas la place centrale ; il est marginalisé.
- Métaphore : associer à l'objet du désir un objet qui lui ressemble.
- Métonymie : même principe que la métaphore, mais le rapport de ressemblance n'est pas établi ; il y a contiguïté ou dissemblance.
Les actes manqués et les névroses
Les actes manqués marquent la répétition et s'appliquent aux lapsus et aux oublis. Ils ne s'expliquent pas par une simple fatigue ; s'il y a répétition, c'est qu'un désir cherche à se manifester à tout prix. C'est souvent parce que nous réprimons nos désirs que nous les répétons.
Les névroses sont le symptôme par excellence du caractère dynamique de l'inconscient. C'est une affection psychique qui perturbe la vie sociale et la personnalité de l'individu. Une névrose n'est pas à mettre au compte d'un dysfonctionnement psychologique. C'est un ensemble de résidus d'expériences émotives vécues inconsciemment comme des traumatismes, ou un ensemble de réminiscences liées à l'existence de désirs puissants et refoulés.
La cure psychanalytique et ses objectifs
La cure ne passe pas seulement par une prise de conscience du désir, mais surtout par une prise de conscience de ce désir refoulé et par sa compréhension émotionnelle. C'est le principe de la catharsis (l'épuration des passions, la transformation des affects en expressions rhétoriques ou esthétiques, etc.).
La psychanalyse se présente donc comme une « cure de l'âme » ; elle a une portée médicale. Elle se présente comme une « cure par la parole » (la fameuse « talking cure »).
Le psychanalyste travaille sur la libre association ; il étudie les pensées, les idées, les états d'âme du patient. Il adopte une démarche orientée vers le patient : c'est au patient de trouver et d'accepter consciemment le trouble psychique, car il doit ressentir une purge affective liée au trouble. Dans la libre association, les mécanismes de censure ne doivent pas être impliqués ; c'est pourquoi le psychanalyste ne doit pas émettre de jugements d'ordre moral. De cette façon, on accède plus facilement au trouble psychique, et le patient s'achemine petit à petit vers le complexe inconscient réprimé afin d'en prendre conscience et de se purger émotionnellement.