Concepts et Critiques des Modèles Éducatifs Modernes

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Concept de la Nouvelle École

Les idéaux qui ont inspiré la Nouvelle École sont synthétisés dans les sept principes de la Ligue Internationale de la Nouvelle École et dans les trente principes de l'Office International des Écoles Nouvelles.

  1. L'objectif principal de toute éducation est la suprématie de l'esprit.
  2. Il faut respecter l'individualité de l'enfant.
  3. Les études et l'apprentissage de la vie doivent donner libre cours aux intérêts innés des enfants.
  4. Chaque âge a son caractère propre. La discipline personnelle et collective doit être organisée par les enfants eux-mêmes, avec l'aide des enseignants.
  5. La compétition devrait disparaître de l'éducation et être remplacée par la coopération.
  6. La coéducation implique un partenariat qui permet à chaque sexe d'exercer librement une influence salutaire sur l'autre.
  7. L'éducation nouvelle prépare l'enfant non seulement à être un futur citoyen capable de s'acquitter de ses fonctions, mais aussi un être humain conscient de sa dignité.

Ferrière donne une définition des écoles nouvelles, agissant comme un « programme minimum », qui remplissent les conditions nécessaires pour synthétiser les 30 principes de l'Office International des Écoles Nouvelles :

« L'école nouvelle est avant tout une famille ou un internat situé à la campagne, où l'expérience personnelle des enfants est le fondement de l'enseignement intellectuel, en particulier par l'utilisation du travail manuel, ainsi que l'éducation morale par la pratique d'un système d'autonomie relative des élèves. »

Critique de la Nouvelle École

  • Expérience élitiste pour les enfants de groupes sociaux à fort pouvoir économique : dans de nombreux cas, les nouvelles écoles étaient privées et facturaient leurs enseignements.
  • Dévalorisation de la notion d'effort : le travail des sens est privilégié, mais pas la capacité de concentration.
  • Anti-intellectualisme : l'école se transforme en un centre de loisirs.
  • Éducation axée sur le plaisir et le jeu, indépendamment de la valeur éducative du travail et de l'effort.
  • Éducation libertaire qui oublie la valeur sociale de la discipline.
  • Éducation progressiste vue comme une improvisation non planifiée.
  • L'école n'est pas la vie, mais un microcosme artificiel sans lien avec la réalité.
  • L'enseignant devient le tuteur des enfants.
  • On oublie l'importance des exercices et tâches de routine, répétitifs mais essentiels.

L'Éducation Globale

En Angleterre, dans les années 50, apparaissent l'école globale (comprehensive school) et l'éducation globale. Ce mouvement d'enseignement secondaire pour tous s'est rapidement étendu à d'autres pays européens après la Seconde Guerre mondiale. Il visait à mettre fin au caractère sélectif de l'enseignement secondaire par la création d'une école intégrée, unique, polyvalente et complète.

En Espagne, en raison de la situation politique, ce modèle n'a pu être mis en œuvre qu'à la fin des années 80 avec la réforme socialiste approuvée en 1990 (LOGSE). L'ESO (Educación Secundaria Obligatoria) est devenue la deuxième étape de la scolarité obligatoire pour les élèves âgés de 12 à 16 ans.

L'Éducation comme Investissement

C'est dans la seconde moitié du XXe siècle que l'étude de la relation entre économie et éducation a connu le plus grand essor. L'influence de l'éducation sur le développement économique était considérée comme prouvée. Schultz est considéré comme l'initiateur de la théorie du capital humain, basée sur l'analyse de la croissance économique dans les pays industrialisés européens. L'homme était vu comme un facteur de productivité amélioré par l'éducation. Ainsi, le capital humain désignait la capacité de chaque personne accrue par son éducation. Comme il était entendu que l'éducation était un élément crucial pour sortir du sous-développement, les pays du Tiers-Monde devaient investir massivement dans l'éducation, avec un soutien international, dans la conviction que cela mènerait au développement. La crise économique de 1973, provoquée par la hausse des prix du pétrole, a entraîné le déclin de l'investissement dans les services publics.

Néolibéralisme et Éducation

Friedman est le représentant le plus éminent du néolibéralisme. Le néolibéralisme propose un système éducatif plus efficace, fondé sur le mérite et l'effort individuel. Il suggère la création d'organismes chargés de la surveillance et de l'évaluation de la qualité de l'éducation nationale. Dans la pratique, il n'existe aucune preuve que la privatisation ait amélioré la qualité de l'enseignement. Les secteurs néolibéraux sont plus intéressés par la productivité et l'efficacité que par d'autres variables sociales, politiques et humaines. La crise économique de 1973 a renforcé leur objectif de réduction des dépenses publiques d'éducation par l'amélioration de la gestion des ressources, la réduction du coût par élève, l'augmentation du nombre d'élèves par classe, l'encouragement de la compétitivité entre les enseignants et l'abaissement de leurs salaires.

Postmodernité et Éducation

Le postmodernisme est un courant de pensée, conséquence de la société technologique et alternative à la modernité. En matière d'éducation, la philosophie postmoderne, entendue comme anti-humaniste et individualiste, est caractérisée par la prédominance de la technologie, l'innovation constante, l'importance de connaître la société future et la mise en œuvre de l'approche systémique.

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