Concepts Fondamentaux du Droit Civil : Personnalité et Contrats
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Les Attributs de la Personnalité
Qu'est-ce que l'attribut de la personnalité : le nom ?
Le nom désigne le prénom et le patronyme (nom de famille). C'est la désignation utilisée pour identifier une personne dans la vie sociale et juridique. Il possède des caractéristiques extra-économiques : il est indivisible, inaliénable, imprescriptible, intransmissible, irrévocable et en principe immuable.
L'attribut de la personnalité : la nationalité
La nationalité est le lien qui unit une personne à un État donné et qui établit les droits et obligations réciproques entre l'État et l'individu.
Selon l'Art. 56 de la Constitution chilienne : « Sont Chiliens ceux que la Constitution déclare tels. Les autres sont des étrangers. »
L'Art. 10 de la Constitution met en évidence les moyens d'acquérir la nationalité chilienne :
Comment acquérir la nationalité ?
La nationalité est acquise par :
- La naissance sur le territoire chilien (droit du sol ou ius soli).
- Filiation, si l'on est enfant d'un fonctionnaire au service de la République né à l'étranger (droit du sang ou ius sanguinis).
- Lettre de naturalisation.
- Une loi de naturalisation spéciale (grâce spéciale).
L'attribut de la personnalité : la capacité juridique
La capacité est l'aptitude à être titulaire de droits et d'obligations, et à les exercer.
On distingue la capacité de jouissance (aptitude à être titulaire de droits) et la capacité d'exercice (aptitude à exercer ces droits soi-même).
La capacité est la règle générale, et l'incapacité est l'exception.
Les incapacités juridiques
Les incapacités peuvent être absolues ou relatives.
Sont frappés d'incapacité absolue :
- Les déments.
- Les impubères (moins de 14 ans pour les hommes, moins de 12 ans pour les femmes).
- Les sourds-muets qui ne peuvent s'exprimer par écrit.
Sont frappés d'incapacité relative :
- Les mineurs adultes (ou majeurs protégés).
- Les prodigues sous interdiction de gérer leurs biens.
Qu'est-ce que le domicile ?
Le domicile est le siège légal d'une personne pour l'exercice de ses droits et l'exécution de ses obligations. Il se caractérise par une résidence (réelle ou présumée) et l'intention d'y demeurer (Art. 59 CC).
Il se divise en :
- Domicile politique : Pour les Chiliens, c'est le Chili ; pour les étrangers, c'est le fait de résider au Chili.
- Domicile civil : Lieu précis (ex: 550, rue des Grottes).
Toute personne ayant un domicile civil au Chili a nécessairement un domicile politique au Chili.
Qu'est-ce que l'état civil ?
Selon l'Article 304 du Code Civil : « L'état civil est la qualité d'un individu qui lui permet d'exercer certains droits ou de contracter certaines obligations de caractère civil. »
Autre définition : « C'est la qualité constante qu'une personne occupe dans la société, résultant principalement de relations familiales. »
Quelles sont les sources de l'état civil ?
Les sources de l'état civil sont :
- Les faits juridiques : la naissance, l'âge et la mort.
- Les actes juridiques : mariage, légitimation, reconnaissance volontaire d'enfants naturels.
- Les jugements des tribunaux : décret de nullité de mariage, reconnaissance forcée d'enfant illégitime.
Les Actes Juridiques
Qu'est-ce qu'un acte juridique ?
Les actes juridiques sont des manifestations de volonté conscientes et volontaires de l'homme, destinées à produire des effets juridiques et voulues par leurs auteurs. Ils peuvent être unilatéraux ou bilatéraux.
Classification des actes juridiques
Les actes juridiques peuvent être classifiés selon plusieurs critères :
1. Selon le moment où ils produisent leurs effets :
- Entre vifs : Ne dépendent pas de la mort de leur auteur pour produire leurs effets (ex: contrat de location).
- À cause de mort : La mort est la condition pour produire des effets (ex: testament).
2. Selon l'immédiateté de leurs effets :
- Instantanés : Tous leurs effets prennent effet immédiatement (ex: vente).
- Successifs : Leurs effets se produisent dans le temps (ex: bail).
3. Selon la nature de l'acte :
- Réels : Dont la perfection exige la tradition (remise) de la chose objet du contrat.
- Solennels : Dont la perfection est soumise à des formalités spécifiques.
- Consensuels : Dont la perfection résulte du simple consentement.
4. Selon leur autonomie :
- Principaux : N'ont pas besoin d'un autre contrat pour exister.
- Accessoires : N'existent qu'en lien avec un autre acte principal (ex: un cautionnement).
5. Selon la réciprocité des avantages :
- Gracieux (ou à titre gratuit) : Une seule partie s'engage envers l'autre (ex: donation).
- À titre onéreux : Les deux parties s'engagent mutuellement (ex: contrat de vente).
Quels sont les éléments de l'acte juridique ?
Les éléments de l'acte juridique sont essentiels, naturels et accidentels.
- Essentiels : Ce sont ceux sans lesquels l'acte juridique n'existe pas ou dégénère en un autre acte.
- Naturels : Ce sont ceux qui, sans être essentiels, font naturellement partie de l'acte sans qu'une clause spéciale soit nécessaire (ex: les obligations du vendeur).
- Accidentels : Ce sont ceux qui ne sont ni indispensables ni n'appartiennent naturellement à l'acte, et qui y sont ajoutés par des dispositions spéciales.
Conditions d'existence et de validité des actes juridiques
La doctrine distingue les conditions d'existence et de validité. Sans les premières, l'acte n'existerait pas ; sans les secondes, il serait frappé de nullité.
Conditions d'existence :
- Volonté (ou Consentement)
- Objet
- Cause
- Formalités, dans les cas où la loi l'exige.
Conditions de validité (Art. 1445 CC) :
- Capacité des parties.
- Consentement exempt de vices (erreur, violence, dol).
- Objet licite et certain.
- Cause licite.
Les Contrats
Quels sont les principes généraux des contrats ?
Les principes généraux contractuels sont :
- La liberté contractuelle, principe général consacré par les articles 12, 1445, 1437, 1450, 1444, etc., du Code Civil.
- La bonne foi contractuelle, consacrée par l'article 1546.
- L'interdiction de l'enrichissement sans cause (Art. 1578).
- La responsabilité contractuelle.
Qu'est-ce qu'un contrat ?
- Un accord de volontés visant à créer des obligations.
- Notion juridique : Selon l'Art. 1438 du Code Civil : « Le contrat ou convention est un acte par lequel une partie s'oblige envers une autre à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Une partie peut être une ou plusieurs personnes. »
Quelle est la différence entre convention et contrat ?
La convention et le contrat ne sont pas synonymes. La différence réside dans le fait que la convention peut créer, modifier ou éteindre une obligation (par exemple, la modification d'un terme contractuel), tandis que le contrat a pour seul but de créer des obligations. Exemples de contrats : bail, assurance, etc.
Comment les contrats sont-ils classifiés ?
Ils peuvent être classifiés comme suit :
- Unilatéraux et bilatéraux.
- À titre gratuit et à titre onéreux.
- Commutatifs et aléatoires.
- Principaux et accessoires.
- Nommés et innommés.
- Réels, consensuels et solennels.
Qu'est-ce qu'un contrat unilatéral et bilatéral ?
Le contrat est unilatéral lorsqu'une seule partie s'engage envers l'autre (par exemple, un prêt, une donation). Il est bilatéral lorsque les parties s'engagent mutuellement (par exemple, vente, location, partenariat).
Qu'est-ce qu'un contrat principal ou accessoire ?
Le contrat principal est celui qui existe indépendamment, sans nécessiter une autre convention. Le contrat accessoire est celui dont l'existence dépend d'une obligation principale, et qui ne peut survivre sans elle, suivant son destin. Exemples de contrats accessoires : une hypothèque, un cautionnement, et plus généralement toute sûreté.
Qu'est-ce qu'un contrat réel, consensuel et solennel ?
- Un contrat est consensuel lorsqu'il est formé par le simple échange des consentements des parties.
- Il est solennel lorsque sa perfection exige l'accomplissement de formalités spécifiques (par exemple, un écrit publié pour la vente immobilière, ou la célébration officielle du mariage civil).
- Et il est réel lorsque sa perfection exige la remise de la chose objet du contrat.
Quel est le principe suprême en matière d'interprétation des contrats ?
La primauté de la volonté réelle sur la volonté déclarée. « Lorsque l'intention des parties est clairement connue, il faut s'attacher à cette intention plutôt qu'au sens littéral des mots. »