Concepts Fondamentaux et Écoles de Pensée en Droit
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Définitions juridiques clés
Les faits
Tout événement de la vie, quelle que soit sa forme.
Le fait juridique
Tout fait de la vie produisant des conséquences en droit.
L'acte juridique
L'exercice de la volonté ayant pour objectif immédiat de créer, modifier ou éteindre le droit.
Pôle actif (le créancier)
Détient des droits.
Pôle passif (le débiteur)
A des obligations.
L'herméneutique juridique
L'art d'interpréter le droit. Ses principales méthodes sont :
- Littérale (Exégèse) : interprétation stricte du texte.
- Téléologique : prend en compte les finalités de la norme.
- Historique : considère le contexte temporel de création de la norme.
- Sociologique : analyse l'impact social et les réalités de la société.
- Systématique : recherche la cohérence logique au sein du système juridique (évite les antinomies).
Les branches du droit
Le droit public
Le droit public protège l'intérêt général. Il régit les relations avec le gouvernement et les administrations. Principe : tout ce qui n'est pas expressément autorisé est interdit.
Le droit privé
Le droit privé protège l'intérêt des individus. Il régit les relations privées. Principe : tout ce qui n'est pas expressément interdit est autorisé. L'élément central est le contrat.
Le droit international
Le droit international vise à coordonner les relations et les situations juridiques impliquant des États souverains. Son but est de créer une communauté internationale. Les nations souveraines, parties à ce droit, sont placées sur un pied d'égalité. Sa fonction est de protéger l'identité nationale au sein de la communauté internationale. Il concerne la production des affaires étrangères.
Le droit interne
Le droit interne regroupe le droit public et le droit privé. Il s'applique uniquement dans un pays donné et concerne la production juridique intérieure.
Les grandes écoles de pensée juridique
L'École de l'Exégèse
L'Exégèse prône le culte de la loi, le « code de forme ». Elle identifie la loi à la volonté générale et au principe de légalité. Elle est issue des Lumières et de l'inspiration rationaliste jusnaturaliste. Elle met l'accent sur le principe de sécurité juridique. Pour l'Exégèse, il n'y a pas de droit au-delà du texte de loi.
L'École historique du droit
L'École historique considère le droit comme une création spontanée de chaque peuple, se développant à travers l'histoire. Elle met en avant la coutume, l'esprit du peuple (Volksgeist) et la conviction commune.
Thibaut et la codification
Thibaut a défendu la nécessité d'un code civil en Allemagne, inspiré par le Code civil français (Code Napoléon) et la rationalité. Son objectif était l'unification de l'Allemagne et la suppression des ambiguïtés des lois existantes.
Savigny et l'opposition à la codification
Savigny s'est opposé à la codification. Selon lui, le juriste doit saisir le droit propre à chaque peuple, car il est déjà latent dans la vie sociale. C'est un droit vivant que le législateur peut exprimer et intégrer, mais qu'il ne peut créer de manière arbitraire. La codification irait à l'encontre des traditions historiques et de la conviction commune du peuple.
Puchta et le positivisme juridique
Puchta a développé une approche scientifique du droit, en se basant sur le droit coutumier et le rôle du législateur (qui adopte les lois). Sa méthode se concentre sur le rationalisme, la science et la priorité à la construction systématique du droit, sans toujours tenir compte des sources historiques et sociales du droit. Cela relève du positivisme juridique et du formalisme scientifique.
Jhering et le droit comme lutte d'intérêts
Jhering a soutenu que l'origine du droit réside dans la lutte pour les intérêts. Le droit a pour rôle de protéger ces intérêts. La loi est imprégnée de valeurs et n'est pas un univers neutre, contrairement à la vision de Puchta. La lutte entre les individus et les groupes sociaux est une source fondamentale du droit.