Concepts Philosophiques : Vérité, Essence et Cohérence

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Vérité et ses contraires : le mensonge et la fausseté

Par vérité, nous entendons une sorte d'accord ou de correspondance entre ce que nous pensons et ce que nous disons.

Le mensonge est le manque ou l'absence d'accord ou de correspondance entre ce que nous pensons et ce que nous disons.

La fausseté consiste à transmettre consciemment de fausses informations pour tromper. Le mensonge est une question sociale et il est toujours commis avec un objectif, qu'il soit bon ou mauvais.

La certitude et le doute

La certitude est l'état d'esprit où l'on est certain que ce que l'on pense et dit est vrai.

Le doute est l'incertitude quant à la vérité de ce que l'on pense et dit.

L'essence et sa définition

Par essence, nous désignons la ou les notes, les caractéristiques ou les fonctions qui constituent une chose en tant que telle, et qui, par conséquent, la différencient des autres. Cette essence peut être celle d'un particulier, d'une espèce, d'un genre... Il est parfois facile de déterminer la caractéristique essentielle de quelque chose, d'autres fois non. Un tableau de Vélasquez a une caractéristique essentielle, et une seule : il est peint par Vélasquez.

Nature et classification de l'essence

L'essence est un concept ontologique fondamental ; elle comprend les caractéristiques qui font qu'une chose est ce qu'elle est, et nous permet ainsi de la différencier des autres.

L'essence universelle est la même pour tous les êtres de même nature. Par conséquent, nous l'utilisons pour classer les choses dans notre expérience. C'est-à-dire, pour distinguer les choses les unes des autres en nous basant sur un certain modèle présent dans notre raison, en vertu duquel nous classons les objets de notre expérience quotidienne.

L'existence de l'essence : Platon et Ockham

Platon reprend un schéma similaire, tiré de la théorie juive pré-chrétienne. Dans l'esprit divin se trouvent les modèles selon lesquels Dieu a créé le monde. Ce monde de modèles est la première création de Dieu, et dans la théorie juive, il était appelé le Logos de Dieu. Ainsi, la notion classique chrétienne sur le sujet est claire : Dieu a créé les premières formes ou modèles, puis a construit le monde selon ces modèles. C'est-à-dire, Platon affirme l'existence réelle d'idéaux auxquels la réalité doit se conformer.

Cependant, Guillaume d'Ockham a nié ce qui suit :

  • L'existence d'une essence partagée par tous les individus qui appartiennent au même genre de choses, c'est-à-dire les universaux naturels.
  • L'existence d'idéaux – qu'Ockham appelle « copies idéales » – auxquels les différentes personnes devraient se conformer pour déterminer leur degré d'authenticité.

Pour Ockham, nous ne pouvons pas parler de la vérité comme authenticité, car chaque chose ou personne est ce qu'elle est. Elle n'a pas de caractéristiques qu'elle partagerait avec toutes les choses du même nom, et il n'existe pas d'idéal qui serait le modèle auquel la chose ou la personne devrait ressembler autant que possible. Toutes les choses individuelles sont également authentiques, car nous ne pouvons pas les comparer à des idéaux qui seraient au-delà de leur contrôle.

Ockham renforce la dignité des individus. Cette réévaluation des individus du monde physique provoque l'apparition de la méthode expérimentale. Mais la vraie raison pour laquelle Ockham nie l'existence de modèles est que si de tels modèles existaient, Dieu serait lié par eux dans l'acte de création, ce qui contredirait l'attribut divin ou la qualité considérée comme la plus importante par Ockham : la toute-puissance.

La théorie de l'adéquation de la vérité

La théorie de l'adéquation de la vérité est d'origine platonicienne et fondamentale pour le christianisme. Elle nous dit que la vérité est la correspondance entre l'essence réelle et l'essence pensée. Cette correspondance est une adéquation. Elle nous dit que nous sommes dans la vérité lorsque nos idées concordent avec les idées divines selon lesquelles Dieu a créé le monde. Cette théorie ne parvient pas à convaincre ceux qui remettent en question l'existence de réalités métaphysiques.

Les deux significations de la cohérence

Absence de contradiction entre le sujet et le prédicat d'une proposition, et absence de contradiction entre deux propositions. C'est le sens de la non-contradiction. Il est cohérent de dire « Les Bushmen sont gentils » parce qu'il n'y a pas de contradiction entre « Bushman » et « gentil ». Il n'est pas cohérent de dire que les gens de Zamora sont Andalous, ou qu'ils sont blonds ou noirs, car il y a une contradiction entre le sujet et le prédicat.

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