Conflits Sociaux et Changement Social
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La Vision de Marx
Pour Karl Marx, c'est le conflit qui est le moteur de l'histoire. Comme dans les modes de production qui se sont succédé auparavant, le mode de production capitaliste est caractérisé par un conflit déterminant entre deux groupes sociaux fondamentalement opposés : les capitalistes et les prolétaires.
La lutte des classes entre les capitalistes (qui possèdent les moyens de production) et les prolétaires (qui ne possèdent que leur force de travail) est, selon lui, le moteur du changement social, à travers un processus révolutionnaire. Le système capitaliste est en effet miné par l'exploitation dont sont victimes les prolétaires. Mais dès lors que ces prolétaires sont rassemblés dans des fabriques, ils prennent conscience de leur communauté de situation et de l'exploitation dont ils sont victimes. Ils peuvent alors s'organiser collectivement et politiquement pour y mettre fin, devenant une classe « pour soi ». Dans cette logique, on le voit, le conflit des classes est bien à l'origine d'un changement social révolutionnaire.
Pourtant, les prédictions de Marx ne se sont guère réalisées. Au contraire, les salariés ont obtenu de haute lutte d'être reconnus comme des partenaires sociaux et ils ont gagné de nombreuses conquêtes sociales.
- Ont conduit à mieux prendre en compte les revendications et à faire évoluer les mentalités.
Le Conflit : un Frein au Changement Social
Protéger des Situations Acquises
Des actions collectives peuvent aussi avoir pour but de résister à un changement social. Ressentant un sentiment de déclassement, voire d'exclusion sociale, un groupe social cherche à se mobiliser pour préserver sa place au sein de la société. Ainsi les artisans et les petits commerçants ont mené des luttes défensives contre l'hégémonie de la grande industrie et de la grande distribution. De leur côté, les salariés ont eu aussi à se battre de plus en plus durement pour tenter de préserver les acquis sociaux qu'ils avaient obtenus lors des négociations précédentes, notamment lors de remises en cause de l'âge de la retraite ou des conditions de travail.
S'opposer aux Dégâts du Progrès
Les Anglo-Saxons ont inventé le terme « NIMBY » (Not In My Backyard) à propos des citoyens qui se mobilisent pour empêcher des travaux d'envergure qui pourraient nuire à leur confort personnel (construction d'autoroutes, lignes de TGV, etc.). Le plus souvent, il s'agit moins de résister au progrès que de protester contre les excès d'un mode de développement productiviste qui ne se préoccupe guère des conséquences, notamment écologistes, sur nos conditions de vie. Plus récemment, on peut évoquer les résistances des « zadistes » (ZAD pour Zones À Défendre) autour de la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou du barrage de Sivens, alertant sur le peu de cas que l'on fait des habitants de ces zones et de leurs activités.
Le conflit manifeste donc bien la volonté de résister au changement, que ce soit au nom d'intérêts individuels ou collectifs.