La Conscience en Philosophie : Perspectives et Types

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La Conscience et la Connaissance : Perspectives Philosophiques

Emmanuel Kant : Dissociation Conscience et Connaissance

Emmanuel Kant marque un point d’inflexion dans cette équivalence. Il effectue une dissociation entre conscience et connaissance. La conscience de soi rend possible la connaissance de moi-même, mais pas une connaissance complète, car on ne peut pas comprendre le « Je » complètement, puisqu'il y a des zones d’ombre. On se fait une représentation vide de la conscience : « La conscience est la plus pauvre des représentations ». Le « je pense » est la condition de possibilité de la connaissance, mais celle-ci n’est elle-même pas connaissable. Elle ne peut donc pas être considérée comme une substance ; elle n’est que pensable, car on n’a pas accès à ce « Je ».

Sigmund Freud : L'Inconscient et les Zones d'Ombre

Sigmund Freud affirme qu’on ne peut pas réduire l'esprit à la conscience. Une partie de nous-mêmes échappe à notre conscience (la conscience n'est qu'une partie de l'« iceberg »), ce qui crée des zones d’ombre (contrairement à ce que dit Descartes) dans notre esprit et rend la vérité incertaine.

Freud démontre que l'inconscient existe et qu'il représente la partie immergée d'un iceberg.

L’homme n’est plus capable de liberté absolue, car sa conscience n’est pas totalement transparente puisqu’elle cache un inconscient qui agit sur nos pensées, nos croyances, nos habitudes, etc. L’homme est donc influencé par les déterminismes et les conditionnements.

Friedrich Nietzsche : Le Cogito comme Épiphénomène

Nietzsche dit que le cogito n’est ni connaissable, ni la source ultime des pensées. Le cogito n’est pas transparent à lui-même, car la conscience est la retranscription de phénomènes, de ce qui se passe au fond du corps. La conscience est donc un épiphénomène. La conscience n’est plus séparée du corps, il la lie au corps.

Conscience de soi et Connaissance de soi : Questions Clés

Conscience de soi implique-t-elle connaissance de soi ?

Ceci nous mène aux questions suivantes :

  • Avoir conscience de soi, est-ce prendre connaissance ?
  • Ces deux termes sont-ils équivalents ?

Il faut remarquer que la connaissance de soi renvoie à la conscience ; c'est un axe essentiel et primordial dans la philosophie. Comme le disait Socrate : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les Dieux ».

La méthode introspective n'est donc pas suffisante pour se comprendre soi-même. Cet inconscient est en fait l'ensemble de ces intentions et désirs qui ne se manifestent pas, car ils ont été censurés pour être moralement et socialement inacceptables (selon Freud).

Il n'est pas possible d'arriver à se connaître complètement de façon transparente. Cependant, il est vrai qu'on ne peut pas parler de connaissance sans conscience. Celle-ci est la voie royale pour arriver à la connaissance ; nonobstant, il y a une différence entre conscience et connaissance.

Conscience Morale et Conscience Psychologique

La Conscience Morale

Capacité de juger du bien ou du mal, d'évaluer ses actions, de juger en son for intérieur ce qui est moralement acceptable ou inacceptable. À partir des valeurs et principes moraux, on peut discerner le bien du mal dans les actions ou les dires.

La Conscience Psychologique

Capacité de se rendre compte de ce qui se passe hors de soi et en soi.

La conscience psychologique est formée par :

  • Conscience Immédiate

    Être capable de percevoir le monde environnant afin de pouvoir agir avec lui. Elle implique toujours une forme de mémoire (retenir le passé et anticiper le futur).

  • Conscience Réfléchie

    Se percevoir soi-même en percevant le monde environnant. Par le biais de la conscience réfléchie, l'homme peut prendre du recul par rapport à soi-même, faire un dédoublement réflexif et s'observer de l'extérieur.

Complémentarité des Consciences

La conscience immédiate et la conscience réfléchie sont deux facettes constitutives, complémentaires et inséparables de la conscience psychologique, propres à l'homme et à l'être humain. On peut opposer deux parties indissolubles : il ne peut y avoir de conscience morale sans conscience psychologique, le lien étant la mise à distance par rapport à soi. Le dédoublement réflexif permet donc à l'homme de se prendre comme un objet de questionnement et de se remettre en cause. Le sujet se dédouble et se considère comme un objet critique. À partir du dédoublement réflexif, l'homme peut atteindre un processus de libération. Plus on apprend à se connaître, plus on gagne en liberté. Chaque individu a son propre spectre de liberté.

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