Création monétaire et rôle de la Banque Centrale

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Comment la monnaie est-elle créée ?

Rôle des banques commerciales dans la création monétaire

La masse monétaire représente la quantité de monnaie en circulation dans une économie. Elle est classée par agrégats en fonction du degré de liquidité (plus ou moins grande disponibilité) de la monnaie. Elle augmente à l’occasion de la création de monnaie et diminue lors de sa destruction.

La création de monnaie est assurée par trois agents :

  • La banque centrale crée la monnaie fiduciaire (billets) et une partie de la monnaie scripturale (monnaie centrale).
  • Les banques de second rang (banques commerciales) créent uniquement de la monnaie scripturale.
  • Le Trésor Public (le banquier de l’État) crée la monnaie divisionnaire (rôle marginal).

Comme la plus grande partie de la masse monétaire est constituée de monnaie scripturale, ce sont les banques commerciales qui sont la principale source de création de la monnaie. Aujourd’hui, contrairement à une idée répandue, les dépôts de monnaie dans les banques (épargne) n’alimentent pas les crédits. En revanche, les crédits font les dépôts : quand une banque commerciale accorde un crédit à un ménage ou à une entreprise, elle crée simultanément et « ex-nihilo » (à partir de rien) de la monnaie en inscrivant la somme du crédit sur le compte du ménage, mais aussi la contrepartie, c’est-à-dire le titre de créance que la banque possède sur son client. Cette monnaie créée par le crédit est dépensée et circule ensuite dans notre économie.

Le remboursement du crédit par le client à sa banque va réduire la créance que la banque possède sur son client, entraînant à la fois une diminution de son actif et de son passif. La monnaie scripturale est donc détruite lorsque le client rembourse son crédit.

Rôle de la banque centrale dans la politique monétaire

Les banques commerciales ont donc le pouvoir de créer l’essentiel de la monnaie en circulation dans l’économie. Mais ce pouvoir est limité par la Banque Centrale, la « banque des banques », qui a pour rôle de réguler la liquidité monétaire sur le marché monétaire dont fait partie le marché interbancaire.

Ce dernier sert au refinancement qui consiste, pour les banques commerciales, à se procurer la monnaie (billets, pièces et dépôts à vue des banques) auprès de la Banque centrale. Toutes les banques ont un compte à la banque centrale sur lequel elles réalisent des opérations interbancaires. Les encaisses en billets et avoirs qu’elles détiennent sur ce compte sont constituées de « monnaie centrale ». Les banques commerciales ont besoin de monnaie centrale pour faire face aux demandes de leurs clients (billets) ou pour régler les soldes de compensation (tous les agents n’ont pas leur compte dans la même banque).

Pour se refinancer (obtenir de la monnaie centrale), elles peuvent emprunter sur le marché monétaire auprès d'autres banques qui disposent d'un compte créditeur à la banque centrale. Chacune doit en effet respecter un ratio de réserves obligatoires (prudentiel) : les banques doivent y maintenir en monnaie centrale une certaine proportion de leurs dépôts à vue (ceux des clients), ce qui limite leur pouvoir de création monétaire.

Il est en effet fondamental, pour limiter l’inflation, de contrôler la monnaie en circulation dans notre économie pour qu’elle s’ajuste à la quantité de produits que celle-ci est capable d’offrir : s’il y a trop de monnaie, la demande de biens et services dépasse l’offre, ce qui entraîne une hausse des prix. C’est le rôle de la politique monétaire qui, via les crédits accordés par les banques, peut réguler la création de monnaie.

En effet, lorsqu’une banque a besoin de liquidités, elle fait appel à la banque centrale qui lui prête à un taux d’intérêt, appelé taux directeur. Ce taux se répercute directement sur les taux d’intérêt des crédits. Tous les mois, la banque centrale dirige donc la politique monétaire en réajustant son taux directeur en fonction de l’inflation, pour réguler au mieux notre économie.

  • Plus les taux d’intérêt sont faibles, plus la demande de crédits est importante : les banques injectent alors plus de monnaie dans l’économie et financent l’investissement et la consommation, ce qui stimule la croissance : on parle de politique monétaire expansionniste.
  • À l’inverse, plus ils sont élevés, plus la demande de crédits est faible : les banques injectent alors moins de monnaie dans l’économie, ce qui freine la croissance mais limite l’inflation : on parle de politique monétaire restrictive.

Enfin, la banque centrale assure la stabilité du système financier car elle est prêteur en dernier ressort. C’est elle qui fournit les liquidités lorsqu’elles viennent à manquer, pour refinancer les banques. Soit parce qu’elles ne se font plus confiance et ne se prêtent plus, soit dans le cas où tous les épargnants souhaiteraient retirer leur argent de la banque sous forme d’espèces. Cela entraînerait une panique bancaire et la faillite du système financier à l’origine d’une crise financière.

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