Décryptage d'Œuvres Majeures : Féminisme, Surréalisme et Identité Antillaise

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Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir

La célèbre citation de Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme : on le devient », est au cœur de son œuvre majeure, Le Deuxième Sexe. Elle y affirme qu'aucun destin biologique, psychique ou économique ne définit la figure que revêt, au sein de la société, la femelle humaine. Seule la médiation d'autrui peut constituer un individu comme un Autre, et dès ses premières années, sa vocation lui est impérieusement insufflée.

La femme est vouée à l'immortalité parce que la morale consiste pour elle à incarner une entité inhumaine : la femme forte, la mère admirable, l'honnête femme, etc.

Analyse de "Un Chien Andalou"

Un Chien Andalou est un court-métrage surréaliste emblématique, fruit de la collaboration entre Salvador Dalí et Luis Buñuel. Sa genèse repose sur deux rêves marquants des auteurs : des fourmis grouillant dans la main et un œil coupé. Le processus d'écriture se voulait dénué de tout raisonnement logique, et les créateurs s'étaient accordés sur l'absence d'interdictions, ne retenant que les éléments qu'ils n'aimaient pas.

"Le Cœur à rire et à pleurer" de Maryse Condé

Portrait de famille et identité guadeloupéenne

Dans Le Cœur à rire et à pleurer, Maryse Condé dresse un portrait intime de sa famille. Elle vivait sur l'île de Guadeloupe, dans le quartier de "La Pointe" (une île française située aux Antilles). Malgré cela, ses parents se sentaient profondément français. Ils ne se souciaient guère de l'occupation forcée de leur territoire, leur admiration pour la France étant gigantesque. Cette dévotion se manifeste notamment dans leur perception de la Seconde Guerre mondiale, qu'ils décrivaient comme « la période la plus sobre qu'ils n'aient jamais connue ». Ce qui les affectait le plus durant cette période était la privation de leurs voyages en France, dont ils bénéficiaient grâce à des congés en tant que fonctionnaires du gouvernement français (le père étant retraité).

La famille était composée de :

  1. Maryse Condé : une enfant outrageusement gâtée.
  2. Les parents : des fonctionnaires cultivés et très instruits. Ils pensaient que grâce à leurs bonnes manières et à leurs études, ils étaient plus français que certains Français de souche.
  3. Les sept frères de Maryse Condé : majoritairement adolescents, dont un étudiant en première année de médecine. Son frère Alex s'était rebaptisé Sandrino, trouvant ce prénom plus américain.

Sandrino affirmait que ses parents étaient deux aliénés : des personnes qui cherchent à être ce qu'elles ne peuvent pas être, car elles n'aiment pas être ce qu'elles sont. Maryse Condé, à son tour, envisagea de devenir une aliénée.

Lutte des classes et éducation

Lorsque Maryse Condé était petite, il n'y avait ni maternelles ni jardins d'enfants dans son quartier. La plus prestigieuse des écoles était celle des sœurs Rama, Valérie et Adélaïde. L'école se trouvait dans une petite rue paisible, à proximité de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Les sœurs Rama étaient très cultivées, imprégnées des œuvres de Victor Hugo, Balzac et Émile Zola.

Le problème était que tous les parents partaient travailler tôt et ne pouvaient donc pas emmener leurs enfants à l'école. Les parents d'élèves se sont donc réunis en assemblée pour désigner une femme de ménage chargée de conduire les enfants à l'école.

Madonna, la femme de ménage de Maryse, fut finalement élue. Madonna avait six enfants ; c'était une femme grande et triste d'une cinquantaine d'années. Tout le monde était satisfait de Madonna, jusqu'à ce qu'une tragédie se produise : sa fille tomba gravement malade. Elle manqua alors son travail, ce qui poussa la mère de Maryse Condé à la licencier (une situation très controversée parmi les parents des autres enfants). C'est la sœur de Maryse Condé qui emmena les enfants à l'école après le licenciement de Madonna.

Un matin, sur le chemin de l'école, Maryse croisa un garçon massif et de grande taille. Cet enfant harcelait Maryse tous les matins pendant longtemps, lui faisant les grimaces les plus horribles et les gestes les plus obscènes. Il n'était pas réprimandé chez lui, car il mentait tout le temps. Cependant, une des directrices de l'école fut témoin de la situation, et les parents de Maryse commencèrent à la croire. À partir de ce jour, le père commença à l'accompagner à l'école. Au fil du temps, l'enfant disparut, et les conclusions des membres de la famille commencèrent à affluer :

  1. Les parents : Pour eux, le monde se divisait en deux classes : la classe des enfants bien habillés et la classe des scélérats et des envieux qui ne cherchaient qu'à leur nuire. Cet enfant appartenait à la deuxième classe.
  2. Sandrino : Il pensait que l'enfant était un fils de Madonna qui, en raison de la mort de sa sœur, avait décidé de se venger sur le membre le plus vulnérable de la famille : Maryse.

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