A. Julien Issu d’une famille d’industriels de Lille, élevé dans un milieu à l’abri de tout souci matériel, habitué à être toujours le premier de la classe, Julien Quentin est un garçon sûr de lui qui a une certaine autorité sur ses camarades. Mais cette position l’isole des autres. Il souffre de l’éloignement de sa mère, et peut-être encore plus de celui de son père. Il est très intrigué par un des nouveaux élèves, Bonnet, pas seulement parce que ce nouveau venu risque de lui faire perdre sa place de premier de la classe : Bonnet se démarque des autres. Très sensible, Julien comprend vite que leur rencontre - et leur amitié qui en découlera - sera une expérience exceptionnelle.
B. Bonnet Bonnet est un garçon intelligent et très réservé. La situation qui l’oblige à être recueilli dans cette institution catholique, où l’on pratique une religion qui n’est pas la sienne, va le rendre encore plus réservé : il sait qu’il doit être sur ses gardes, que toute personne peut être un ennemi pour lui. Cette réserve va faire de lui une victime parce qu’il ne peut pas dévoiler ni sa religion, ni son origine sans se trahir et mettre sa vie en danger. Les autres ne le comprennent pas, le trouvent bizarre et en font leur souffre-douleur.
C. Joseph Joseph est le garçon de cuisine, l’homme à tout faire. Physiquement marqué par une infirmité, il est issu d’un milieu modeste et obligé de faire un travail ingrat. Il voit que d’autres qui ont pratiquement le même âge que lui bénéficient d’une éducation qui fera d’eux des privilégiés comme leurs parents. Cela ne peut qu’augmenter son mécontentement et son insatisfaction. Il fait du marché noir pour améliorer son quotidien, jusqu’au jour où il est renvoyé. Il suppose qu’il a été dénoncé et dénoncera à son tour les trois pensionnaires juifs que cache le Père Jean.
D. Le Père Jean Le Père Jean incarne la figure paternelle, cruellement absente pour tous les enfants de ce pensionnat, tout particulièrement pour Julien et Bonnet. Il est le représentant d’une religion qui prêche la solidarité et le partage. Il vit sa religion et la met en pratique. En recueillant trois enfants juifs, il va jusqu’à mettre sa vie en danger.
E. Madame Quentin La mère de Julien est une belle femme, très soucieuse de son apparence, qui a un rôle à tenir dans la société bourgeoise. Ce rôle l’amène à négliger en partie ses enfants. François, le frère aîné de Julien, semble en avoir pris son parti. Julien ne voit que très rarement son père qui semble avoir des sympathies pour Pétain. Julien souffre de l'absence de ses parents.