Dictature de Primo de Rivera : Causes et Conséquences

Opposition Patriotique à la Dictature de Primo de Rivera

L'opposition à la dictature s'est manifestée de plusieurs manières. Les critiques portaient sur la durée excessive du régime et l'implication de plusieurs dirigeants militaires dans des complots, comme celui de la "Sanjuanada" en 1926. La dictature a cherché à contrôler étroitement les intellectuels et les universitaires par la censure et la limitation de leur liberté, allant jusqu'à fermer des universités. Ortega y Gasset et Blasco Ibáñez, entre autres, ont signé un manifeste contre la politique culturelle du régime. Unamuno a été exilé et Blasco Ibáñez s'est installé à l'étranger.

Conflit Politique en Catalogne

Le conflit politique s'est intensifié en Catalogne. Les mesures prises par Primo de Rivera, telles que la dissolution de la Mancomunitat et l'interdiction de l'usage public du catalan et de la sardane, ont été perçues comme anti-catalanes et ont provoqué un important *distanciamiento*.

La CNT (Confédération Nationale du Travail) s'est opposée au régime, ce qui a exacerbé la confrontation entre les partisans de la violence et les positions plus radicales.

La Chute du Dictateur

Le roi Alphonse XIII a finalement retiré sa confiance à Primo de Rivera, qui a démissionné. Le général Berenguer a été chargé de le remplacer avec pour mission d'organiser des élections qui permettraient le retour à la normalité constitutionnelle, une période surnommée la "Dictablanda". L'opposition s'est organisée : les républicains, la gauche catalane et le PSOE ont signé le Pacte de San Sebastián. Berenguer, incapable de préparer les élections, a été remplacé par un gouvernement dirigé par l'amiral Aznar, qui a proposé trois types d'élections : municipales, provinciales et législatives. Le gouvernement a décidé de tenir en premier lieu les élections municipales.

Causes du Coup d'État de Primo de Rivera

Le coup d'État militaire de Primo de Rivera fut une stratégie politique pour prendre le pouvoir par la force. Il se déroula en deux phases :

• Phase 1 (Militaire) : Un commandant militaire lit un manifeste pour obtenir l'adhésion des forces armées et renverser le gouvernement constitutionnel.
• Phase 2 (Politique) : Les autorités civiles libérales sont remplacées par des juntes civiques, instaurant un régime absolutiste.

Les raisons du coup d'État sont multiples :

• Instabilité et blocage du système politique parlementaire.
• Peur de l'élite économique face à une possible révolution sociale.
• Influence croissante du républicanisme et des nationalismes périphériques.
• Mécontentement de l'armée après le désastre d'Anoual.

Dans son manifeste inaugural, Primo de Rivera a annoncé sa détermination à débarrasser le pays des caciques et du banditisme politique, à mettre fin à l'indiscipline sociale et aux menaces contre l'unité nationale. Certains historiens suggèrent que Primo de Rivera cherchait à empêcher une possible démocratisation du régime. Le dernier gouvernement de García Prieto avait proposé une réforme de la Constitution, de la loi électorale, du système des partis et des relations professionnelles. La dictature apparaît donc comme une solution anticonstitutionnelle pour empêcher une réforme qui aurait pu menacer certains secteurs privilégiés.