Dictature de Primo de Rivera : Le Directoire Militaire (1923-1925)

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Le Directoire Militaire de Primo de Rivera (1923-1925)

Accueil et opposition au régime

  • La majorité de la population espagnole désirait voir rétablis l'ordre, la paix et l'autorité perdus. La Dictature fut donc bien accueillie à ses débuts par les partis dynastiques suspendus (les Conservateurs et les Libéraux), avec l'acceptation de la *Lliga* (et de la bourgeoisie catalane) et de quelques républicains.
  • Les seuls opposants dès le début furent les membres du **Parti communiste (PCE)** et les anarchistes de la **CNT**. Leurs dirigeants furent arrêtés et leurs organisations déclarées illégales.
  • Cependant, le Parti socialiste espagnol et l'UGT n'opposèrent pas de résistance, ce qui leur permit de maintenir leurs journaux et leurs organisations.

Mesures dictatoriales et réformes administratives

  • Les premières mesures adoptées par le Directoire Militaire ont rapidement montré son caractère dictatorial : la suspension du régime constitutionnel, la dissolution des chambres législatives, le renvoi des autorités civiles, l'interdiction des activités des partis politiques et des syndicats, etc.
  • Tout cela fut accompagné par la militarisation de l'ordre public et la répression de l'ouvriérisme le plus radical (*cenetistas* et communistes).
  • Afin d'en finir avec le *caciquisme*, un Statut Municipal et un Statut Provincial furent élaborés. Les Conseils municipaux furent également dissous.

L'Union Patriotique : Appui social à la Dictature

  • Le régime défendait une nouvelle approche politique. Pour accomplir cette tâche, un nouveau parti fut créé : l'**Union Patriotique**.
  • Il s'agissait d'un parti gouvernemental, sans programme idéologique défini, dont la mission primordiale était de fournir un appui social à la Dictature et de suivre les ordres des supérieurs.
  • Les affiliés provenaient surtout du catholicisme, des fonctionnaires des administrations et des caciques ruraux.

Rétablissement de l'ordre et essor économique

  • Le désordre social, les grèves et le terrorisme prirent fin lorsque tous les gouverneurs civils furent remplacés par des gouverneurs militaires. Ces derniers, avec une main de fer, réprimèrent toute manifestation ou grève considérée comme opposée au régime et aux intérêts de la nation.
  • Le retour à l'ordre et à la tranquillité politique favorisa le développement des activités agraires et industrielles. Grâce à la bonne conjoncture économique internationale et à une politique protectionniste, l'Espagne réussit à sortir de la stagnation économique.

Le problème catalan et la fin du Directoire Militaire

  • L'un des problèmes les plus graves de la Dictature fut celui de la Catalogne. Bien qu'il ait promis au début de respecter la langue, le drapeau et les institutions catalanes (*Mancomunitat*), Primo de Rivera changea d'avis.
  • Dès 1923, l'usage du drapeau et de la langue catalane fut interdit lors des actes officiels, ce qui exacerba les tensions en Catalogne. Dès lors, 90 % des Catalans se manifestèrent contre le général.
  • Primo de Rivera résolut le problème du Maroc grâce au **débarquement d'Alhucemas**, qui permit de soumettre les *Rifains* en septembre 1925.
  • Fort de ce succès, il décida de maintenir la dictature et se limita à substituer le Directoire Militaire par un **Directoire Civil**, cherchant à créer une nouvelle organisation politique pour l'État.

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