Droit Constitutionnel Comparé : État, Censure et Confiance

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L'État de droit démocratique et social

Il ne s'agit pas seulement de la primauté du droit, ni simplement de l'État-providence, ni d'une démocratie neutre ou d'une démocratie comme méthode, mais de la manière dont chacune de ces composantes se déclare et nourrit l'autre. La notion de primauté du droit ne peut être non-démocratique, et la démocratie ne peut se passer de la primauté du droit. Elles ne peuvent être comprises séparément de l'État social démocratique.

L'égalité et la participation mettent fin à la séparation entre gouvernants et gouvernés, entre l'État et la société, en socialisant et en démocratisant l'État-providence pour en faire un véritable État démocratique. La limite à la performance de cet État social et démocratique est fixée précisément par la dimension de l'État de droit : le respect des procédures légales.

En conclusion, l'État social et démocratique de droit complet, plutôt qu'une réalité, est un concept fondamental. C'est un système de solidarité nationale, et dans les zones de croissance, il est géré par les pouvoirs publics avec la participation effective des citoyens et le respect de la primauté du droit et des droits de l'homme.

La motion de censure : droit comparé

C'est le processus de responsabilité politique du gouvernement, initié par le Parlement. Elle vise à provoquer un changement de l'équipe gouvernementale dans les démocraties partisanes actuelles, à mettre le gouvernement en difficulté, l'obligeant à défendre publiquement son programme et à attirer l'attention des électeurs sur les divergences programmatiques.

En France

  • Elle doit être soumise par au moins un dixième des membres de l'Assemblée nationale.
  • Elle ne peut être votée avant 48 heures après sa présentation.
  • Elle nécessite la majorité absolue de la Chambre.
  • Ses signataires ne peuvent pas déposer une autre motion de censure au cours de la même session.
  • Si elle est approuvée, le Premier ministre doit démissionner, ainsi que le Gouvernement, auprès du Président de la République.

Modèles allemand et espagnol

La Constitution allemande a instauré le vote de défiance constructive. Cette motion doit être déposée à la Chambre, avec la signature d'au moins un quart de ses membres. Ses signataires ne peuvent pas déposer une autre requête au cours de la même session. Elle est soumise aux conditions suivantes :

  • Elle doit incorporer un autre candidat au poste de Chancelier.
  • Il y a une période de négociation de 48 heures avant le vote.
  • Son approbation requiert une majorité absolue à la Chambre.

En outre, le Chancelier peut anticiper et poser à la Chambre une question de confiance. S'il la perd, il peut proposer au Président la dissolution de la Chambre ou la déclaration de l'état d'urgence législative pour une période de six mois, durant laquelle il intervient dans le processus législatif fédéral. Ceci ne peut être évité que si, avant le vote de confiance, l'opposition a présenté une motion de censure qui doit être approuvée.

Ce mécanisme a été repris par la Constitution espagnole (articles 113 et 114.2), avec deux variantes :

  • La proportion de membres requise est d'un dixième.
  • Le candidat proposé ne peut pas être le Chancelier en exercice.

La question de confiance

C'est un contrôle spécial du gouvernement par le Parlement, où le gouvernement prend lui-même l'initiative de soumettre sa continuité à l'approbation, que ce soit sur un projet de loi ou toute autre déclaration ou décision politique (une forme de pression du gouvernement sur le Parlement).

  • En France : Le Premier ministre français peut présenter une question de confiance sur le vote d'un projet de loi. Le texte est considéré comme approuvé et la confiance est accordée si l'opposition ne présente pas de motion de censure dans les 24 heures qui suivent.
  • En Allemagne : Le Chancelier peut la présenter sur un projet de loi, un amendement à son programme de gouvernement ou une déclaration de politique générale. Pour bénéficier de la confiance, il faut une majorité des membres de la Chambre. Si elle n'est pas approuvée, le Chancelier peut démissionner, proposer la dissolution de la Chambre ou proposer au Président fédéral la déclaration de l'état d'urgence législative.
  • En Espagne : Elle ne peut pas porter sur un projet de loi, mais uniquement sur le programme du gouvernement ou sur une déclaration de politique générale. Elle nécessite au moins la majorité relative au Congrès. Si cette majorité n'est pas obtenue, le Gouvernement est contraint de démissionner ; il ne peut pas dissoudre la Chambre pour organiser de nouvelles élections.

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