Droit et Psychologie : Complémentarité et Différences
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Pourquoi ces deux domaines semblent-ils si différents ?
- Il n'y a pas l'ombre d'un doute que les différences entre ces deux domaines de connaissances sont extrêmement importantes et, à première vue, semblent insurmontables :
- Droit : Science positive et rationnelle. Traite des faits juridiques et de la réalité objective. C'est l'ensemble des règles visant à réglementer le comportement humain, les habitudes de prescription et les moyens de résolution des conflits, incluant l'interrogatoire et les témoignages.
- Psychologie : Science empirique. Elle traite du drame de l'homme et de la réalité de la subjectivité. Elle est obsédée par la compréhension des clés du comportement humain, utilisant des entrevues et des tests.
- Droit : Peu d'emphase sur la fantaisie, l'imagination et le désir. Se concentre sur le monde extérieur, la culpabilité et l'intention consciente. Il est tourné vers le monde du « devoir-être », légiférant sur ce qui est bien ou mal pour la coexistence humaine.
- Psychologie : Trop d'accent sur la fantaisie, l'imagination et le désir. Étudie le monde extérieur et le monde intérieur, la culpabilité inconsciente et la culpabilité consciente. Elle est dédiée au monde de l'« être », étudiant les processus qui guident la nature humaine.
- Droit : Ignorance des principes de base du fonctionnement de l'esprit. Difficulté à partager et à accepter la critique. Tendance à l'hégémonie.
- Psychologie : Manque de principes juridiques et de fondations en droit. Procédures sédimentées et insuffisamment critiques ou contradictoires. La pratique est toujours en quête d'identité.
- Droit : Structuration rigide et moins perméable aux autres branches du savoir. Dogmatisme. Tradition millénaire (droit romain).
- Psychologie : Affirmation de la preuve scientifique dans le processus. Relativisme. La psychologie scientifique est née au XXe siècle.
Points communs justifiant la rencontre de ces deux domaines
- L'intérêt pour la conduite des êtres humains.
- Le fait que l'homme est un citoyen des deux mondes, appartenant à la sphère de l'« être » et du « devoir-être ».
Contribution générale de la psychologie
- Elle permet à l'homme de mieux connaître la réalité, les autres et lui-même.
- Elle peut aider à comprendre l'homo juridicus et à l'améliorer.
- Elle peut aider à comprendre les lois et leurs conflits (les « conflictualités »), en particulier les institutions juridiques, et à les améliorer.
- Il est juste de conclure qu'il est nécessaire de construire des ponts entre ces disciplines, qui ne sont pas opposées mais complémentaires, afin de créer un territoire transdisciplinaire.
Comment la psychologie peut-elle améliorer la justice ?
- Faire des « lectures » de l'instance sous-jacente (l'inconscient, la subjectivité).
- Donner un sens aux nouvelles urgences sociales, notamment concernant les nouveaux modèles familiaux et les questions éthiques émergentes :
- Nouvelles formes de reproduction.
- Paternité socio-affective.
- Parents homosexuels.
- Le droit à l'identité sociale des personnes transsexuelles, parmi d'autres faits.
Quand le juge reconnaît l'expertise psychologique, il admet :
- L'existence de l'inconscient, ce qui n'est pas toujours révélé. Il sait que derrière les actes, le discours peut être déterminé par des facteurs inconscients latents pour une raison inconnue.
- La présence de la subjectivité de l'individu dans les dossiers. Cela préfigure un nouveau paysage en cours de cartographie dans le système juridique, se concentrant sur les aspects sociaux et émotionnels des relations humaines.
Les psychoses fonctionnelles
Caractéristiques
- Décompensation sévère de la personnalité.
- Déformation marquée de la réalité.
- Perte de contact avec la réalité.
- Liens d'invalidité de longue durée.
- Incapacité fonctionnelle.
- Nécessité d'une hospitalisation.
Comparaison entre la névrose et la psychose
Névroses
- Faible degré de dissociation de la personnalité.
- Contact maintenu avec la réalité.
- Contact social peu menacé.
Psychoses
- Haut degré de dissociation de la personnalité.
- Contact avec la réalité gravement affecté.
- Action sociale impossible.
Névroses (suite)
- Large éventail de symptômes psychologiques et somatiques, mais sans hallucinations ou autres écarts extrêmes dans les pensées, les sentiments et les actions.
- Patients orientés.
- Une certaine compréhension de la nature de leur comportement.
- Comportement rarement dangereux ou nuisible.
- Exige rarement l'hospitalisation.
Psychoses (suite)
- Large gamme de symptômes : délires, hallucinations, émoussement émotionnel et autres comportements tout à fait anormaux.
- Perte fréquente de l'orientation dans l'environnement.
- Comprend rarement la nature de sa conduite.
- Comportement souvent nuisible pour soi-même et pour les autres, nécessitant régulièrement une hospitalisation.