Droit et Religion en Al-Andalus : Musulmans, Chrétiens, Juifs

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Caractéristiques de la loi islamique en Al-Andalus

Sources juridiques et lien avec la religion

Liant intrinsèquement le droit à la religion, la loi islamique se distingue de la mixité culturelle qui caractérisait Al-Andalus. Il n'y eut, dans le domaine juridique, ni symbiose ni métissage. Cette particularité découle du lien étroit entre religion et droit dans le monde musulman : un texte unique, le Coran, informe à la fois les pratiques religieuses, morales et juridiques.

Application et immutabilité

La loi musulmane ne s'applique pas spécifiquement à un territoire ou à un peuple bénéficiant d'un privilège. Elle concerne ceux qui appartiennent à la communauté musulmane par conversion. L'accès au droit musulman passe obligatoirement par la conversion religieuse.

Ce mariage intime entre religion et droit a engendré des complexités tant sur le plan public que privé et a limité les développements juridiques innovants. La loi étant une partie de la religion, l'immutabilité des principes religieux s'étend au domaine juridique, lui conférant une unité à travers le temps et l'espace. Cela exclut les changements fondamentaux, n'admettant que des particularités régionales mineures. La science du droit, le Fiqh, possède ainsi une double composante : juridique et théologique.

Imposition du système juridique musulman

Comparaison avec les systèmes romain et wisigoth

La rencontre entre musulmans et Hispano-Wisigoths fut une confrontation de peuples, de cultures et de droits. L'introduction du nouveau cadre juridique musulman différait des systèmes précédents :

  • Le système juridique romain s'était étendu par l'octroi de la citoyenneté du vainqueur au vaincu.
  • Le système juridique wisigothique fut mis en œuvre par imposition.
  • L'expansion du système juridique musulman s'est faite par la conversion de l'élément vaincu.

Articulation juridique et appartenance religieuse

L'état religieux du sujet déterminait son statut juridique. Il existait donc un droit pour la communauté musulmane d'Al-Andalus et des droits distincts pour les communautés monothéistes chrétienne et juive, considérées comme les « Gens du Livre ».

Les croyants (Musulmans)

Il s'agit de la communauté des croyants en un Dieu unique (Allah) et en Son Prophète (Mahomet), formant une communauté (Al-Jama'a) à la fois religieuse et politique. Ses membres incluent les musulmans d'origine et les convertis ultérieurs (Muladíes).

Les infidèles

L'expansion de l'islam étant une obligation religieuse (Jihâd), les conquêtes rapides ont placé un nombre important d'infidèles sous domination musulmane. On distinguait deux catégories :

  1. Les idolâtres ou polythéistes : Ils niaient l'existence d'un Dieu unique.
  2. Les Gens du Livre : Chrétiens et Juifs, monothéistes qui, bien que ne reconnaissant pas la révélation à Mahomet, partageaient certains points communs avec les musulmans. Ils bénéficiaient d'une certaine tolérance.
Statut des communautés monothéistes (Gens du Livre)

Le statut de ces populations (Chrétiens et Juifs) dépendait de leur attitude lors de la conquête. Ceux qui résistaient par les armes et étaient soumis par la force devenaient esclaves, leurs biens constituant un butin de guerre. Ceux qui acceptaient volontairement la domination musulmane passaient sous sa protection, acquérant le statut de protégés (dhimmis) selon les termes d'un pacte ('ahd). Les relations entre musulmans et dhimmis impliquaient pour ces derniers des obligations, des droits et des interdictions.

Obligations des dhimmis
  • Reconnaissance de la supériorité politique musulmane.
  • Respect de l'islam.
  • Paiement d'impôts spécifiques (Jizya et Kharaj).
Droits et garanties des dhimmis
  • Protection de leurs personnes et de leurs biens.
  • Droit de propriété (sauf sur les esclaves musulmans et les exemplaires du Coran).
  • Capacité de contracter (entre eux ou avec des musulmans).
  • Reconnaissance de leur propre droit matrimonial.
  • Liberté de disposition testamentaire.
  • Autonomie judiciaire (civile et pénale), avec possibilité de recourir aux tribunaux musulmans.
  • Liberté de culte (avec restrictions).
  • Organisation communautaire propre.
Interdictions pour les dhimmis
  • Accéder à des charges politiques ou militaires importantes.
  • Exercer une tutelle sur des musulmans.
  • Témoigner dans des procès impliquant des musulmans contre d'autres musulmans.
  • Épouser des femmes musulmanes (les hommes musulmans pouvaient épouser des femmes dhimmies).
  • Hériter de musulmans.
  • Porter des vêtements similaires aux musulmans ou utiliser un turban.
  • Construire de nouveaux lieux de culte ou réparer ostensiblement les anciens.
  • Manifester publiquement leur culte (processions, son de cloches).
Conséquences du non-respect du statut

En cas de manquement grave aux obligations ou de violation des interdictions, le statut de protégé pouvait être retiré. L'individu pouvait alors être condamné à mort ou réduit en esclavage, et ses biens confisqués.

Conception de la loi et devoir d'obéissance

Dieu étant le chef de la communauté, la loi est l'expression de Sa volonté. Le respect de la loi est donc un devoir social et un précepte de foi. La loi est vue comme un acte de miséricorde divine visant à guider les hommes. Quiconque la viole transgresse non seulement l'ordre juridique mais aussi l'ordre religieux. Cependant, l'islam n'est pas une religion purement ascétique ; il invite le croyant à jouir des bonnes choses de la vie. Les directives divines concernent la vie spirituelle et la vie sociale. Ainsi, le droit distingue les devoirs de l'homme envers Dieu (droits de Dieu : prière, pèlerinage...) et les devoirs entre les hommes (droits des hommes).

Sources du droit musulman

Le Coran

Le Coran (récitation) est considéré comme la parole de Dieu révélée à Mahomet par l'archange Gabriel. Conservée dans un archétype céleste, elle fut transmise oralement au Prophète à La Mecque et à Médine. Mahomet répétait la révélation, la proclamant publiquement. Ses compagnons mémorisèrent ces récitations durant les 23 ans de sa prédication.

La mise par écrit du Coran n'eut lieu qu'après la mort de Mahomet. Des fragments furent transcrits sur divers supports. Sous le calife Abu Bakr, une première compilation fut réalisée. Face à l'apparition de versions divergentes, le calife Uthman chargea Zayd ibn Thabit, secrétaire de Mahomet, d'établir une version authentique et officielle.

Le texte est divisé en 114 chapitres (sourates) composés de versets (ayat). Seule une partie (environ un dixième, principalement de la période médinoise) a un caractère juridique explicite. Le Coran n'est pas un code de lois systématisé, mais une collection de préceptes moraux, d'exhortations, de récits, etc., d'où découlent des dispositions légales. Il constitue la source première et absolue du droit islamique.

La Sunna

La Sunna (pratique, tradition) complète le Coran. Elle représente le comportement et les paroles du Prophète Mahomet, considérés comme exemplaires. Elle se manifeste de trois manières :

  • Ce que Mahomet a dit (non rapporté dans le Coran).
  • Ce qu'il a fait (sa conduite exemplaire).
  • Ce qu'il a approuvé tacitement (son silence ou son absence d'objection face à certaines pratiques).

Si le Coran est la révélation explicite, la Sunna est considérée comme une révélation implicite ou montrée par l'exemple. Initialement transmise oralement par les compagnons (sahaba) du Prophète, chaque récit (hadith) devait comporter une chaîne de transmetteurs fiables (isnad) remontant jusqu'à un témoin direct, ainsi que le contenu du récit lui-même (matn).

Pour éviter les altérations et les faux, les hadiths furent progressivement mis par écrit. Bien qu'il n'y ait pas eu d'encodage officiel unique, certaines collections acquirent une grande autorité, comme celles d'Al-Bukhari (m. 870) et de Muslim (m. 875). La science du hadith développa une critique historique rigoureuse pour vérifier l'authenticité des récits. La Sunna authentifiée a une valeur juridique égale à celle du Coran, car elle en fournit l'interprétation pratique et complète ses préceptes (par exemple, les modalités de la prière ou du pèlerinage).

Le Consensus (Ijma)

L'Ijma désigne le consensus de la communauté musulmane sur une question juridique ou théologique non explicitement tranchée par le Coran ou la Sunna. Sa légitimité repose sur des hadiths tels que : « Ma communauté ne s'accordera jamais sur une erreur ». L'Ijma est considéré comme une troisième source du droit, reflétant une forme d'infaillibilité collective.

La définition de la « communauté » dont le consensus fait loi a varié :

  • Les compagnons de Mahomet.
  • Les savants (docteurs de la loi, oulémas).
  • Parfois, le consensus des habitants de Médine (pour l'école malikite).

L'Ijma doit être unanime et continu parmi les autorités compétentes (les juristes qualifiés). Il a joué un rôle crucial pour intégrer de nouveaux concepts, confirmer l'authenticité de certains hadiths, établir des institutions comme le califat, et fixer l'interprétation de la loi.

L'Analogie (Qiyas)

Le Qiyas est un raisonnement par analogie utilisé pour résoudre des cas nouveaux non prévus par le Coran, la Sunna ou l'Ijma. Le juriste cherche une règle existante appliquée à un cas similaire et l'étend au nouveau cas si la raison d'être ('illa) de la règle est la même. Contrairement aux trois premières sources, le Qiyas repose sur l'effort intellectuel humain (ijtihad) et la logique inductive, et non sur une infaillibilité divine directe.

Sa validité a été débattue, notamment par les écoles les plus traditionalistes. Cependant, des écoles comme l'école hanafite l'ont largement accepté et développé, ce qui leur a valu le qualificatif de « rationalistes ».

La Coutume (Urf, 'Ada)

La coutume ('Urf ou 'Ada) est une source controversée. Son statut varie selon les écoles juridiques :

  • Certains Hanafites la considèrent comme une forme d'Ijma tacite.
  • D'autres (Malikites, Shafiites, et certains Hanafites) distinguent :
    • La coutume générale : Reconnue partout, elle peut être une source de droit.
    • La coutume locale : Applicable uniquement dans un lieu et une époque donnés, elle ne peut être généralisée mais peut être prise en compte par le juge (qadi) comme source subsidiaire.

Initialement, les tribunaux des qadis dans les pays conquis ont pu tenir compte des coutumes locales. Avec le temps, la coutume a été admise comme source subsidiaire, à condition de ne pas contredire le Coran et la Sunna.

Règles subsidiaires (Ijtihad)

En l'absence de règle applicable issue des sources précédentes ou par analogie, le juriste peut recourir à l'Ijtihad, un effort personnel de réflexion pour trouver une solution fondée sur sa conscience juridique éclairée et une méditation profonde sur les principes généraux de la loi islamique. Ce n'est pas une opinion subjective arbitraire.

Plusieurs principes peuvent guider l'Ijtihad :

  • L'intérêt général (Maslaha Mursala) : Particulièrement important pour l'école malikite, ce principe permet de légiférer pour le bien commun, même sans précédent direct, tant que cela ne contredit pas les sources primaires.
  • La préférence juridique (Istihsan) : Principalement utilisée par l'école hanafite, elle permet au juge d'écarter une solution issue de l'analogie (Qiyas) si elle mène à une conséquence jugée inéquitable ou préjudiciable, au profit d'une autre solution considérée comme meilleure ou plus juste. Ce principe, proche de l'équité, a été critiqué par d'autres écoles (comme les Shafiites) pour son caractère potentiellement subjectif.

Le droit de la communauté chrétienne (Mozarabe)

La communauté chrétienne hispano-wisigothe (appelée Mozarabe, c'est-à-dire « arabisée ») a subsisté sous la domination islamique en Al-Andalus, tout en étant influencée par la culture et les coutumes musulmanes. Son droit est resté largement celui qui était en vigueur au moment de la conquête musulmane, c'est-à-dire le droit wisigothique, mais il s'est fossilisé faute d'institutions capables de le faire évoluer.

Les textes juridiques fondamentaux restèrent :

  • Le Liber Iudiciorum (dans sa version Vulgate, mise à jour par des juristes privés) pour le droit civil et pénal.
  • La Collectio Canonum Hispana (collection de droit canonique initiée par Saint Isidore de Séville) pour le droit ecclésiastique.

Certaines institutions durent s'adapter au statut de dhimmi imposé par le droit musulman :

  • Droit de la propriété : Les préceptes wisigothiques furent globalement maintenus, mais adaptés aux nouvelles réalités foncières.
  • Droit de la famille : Le mariage entre hommes mozarabes et femmes musulmanes était interdit.
  • Droit successoral : La succession entre dhimmis et musulmans était interdite.

La validité de ce droit mozarabe diminua progressivement en raison des conversions à l'islam (Muladíes) et de l'émigration continue des Mozarabes vers les royaumes chrétiens du nord. Paradoxalement, ce droit influença ensuite les droits (fueros) de ces royaumes chrétiens.

La condition des chrétiens, initialement tolérable, se détériora lors des périodes de rigorisme religieux (notamment sous les dynasties Almoravide et Almohade), en partie à cause des tensions avec les royaumes chrétiens du nord. L'intransigeance religieuse s'accrut, menant à des persécutions. Par exemple, après une conspiration avec Alphonse Ier d'Aragon, l'émir almoravide Ali ben Youssef ordonna l'expulsion de nombreux chrétiens vers l'Afrique du Nord en 1126.

Le droit de la communauté juive en Al-Andalus

Nature, validité et sources

Comme pour l'islam, droit et religion étaient intimement liés chez les Juifs. Leurs normes juridiques et religieuses se trouvaient mêlées dans leurs textes sacrés. La présence juive en Espagne est ancienne, renforcée après la destruction du Temple de Jérusalem (70 ap. J.-C.) et les persécutions sous l'empereur Hadrien (135 ap. J.-C.), qui provoquèrent la diaspora.

Sous les Wisigoths, après une période de relative tolérance, leur situation se dégrada considérablement avec des législations discriminatoires. Lors de la conquête musulmane, les Juifs accueillirent souvent favorablement les nouveaux maîtres et obtinrent le statut de dhimmis. Ils formèrent des communautés importantes dans les grandes villes (Cordoue, Lucena, Grenade, Tolède...), jouant parfois un rôle économique et culturel majeur, notamment durant le Califat de Cordoue.

Le droit juif est fondé sur la révélation divine, transmise par une tradition écrite et orale.

La Torah

La source écrite fondamentale est la Torah (la Loi), qui désigne les cinq premiers livres de la Bible hébraïque (Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome). Elle est considérée comme la loi dictée par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï. S'y ajoutent les Livres des Prophètes et d'autres écrits (Hagiographes), qui contiennent également des éléments normatifs.

La Tradition Orale (Mishna, Gemara, Talmud)

L'étude et l'interprétation de la Torah ont donné naissance à une vaste tradition orale transmise de génération en génération. Cette interprétation était souvent littérale, formaliste et casuistique. Deux tendances principales émergèrent durant la période du Second Temple :

  • Les Sadducéens (principalement issus de l'aristocratie sacerdotale) : Adhérents stricts à la Torah écrite.
  • Les Pharisiens (érudits et scribes) : Reconnaissaient à la tradition orale une autorité égale à celle de la Loi écrite, cherchant à adapter la Torah à la vie quotidienne.

Le travail des interprètes de la loi, les rabbins, fut d'abord transmis oralement. La destruction du Temple (70), la fin de l'autonomie politique et la dispersion (diaspora) rendirent nécessaire la mise par écrit de cette tradition orale pour la préserver. Ce processus aboutit, au début du IIIe siècle ap. J.-C., à la compilation de la Mishna (enseignement, répétition) par le rabbin Yehudah ha-Nasi. La Mishna est la première grande codification de la loi orale juive, organisée thématiquement, et devint un texte d'autorité.

Après la Mishna, le travail d'interprétation et de commentaire continua dans les académies rabbiniques de Palestine et de Babylonie. Ces discussions et analyses de la Mishna et d'autres traditions orales furent compilées dans la Gemara (complément, achèvement). Il existe deux versions de la Gemara :

  • La Gemara de Palestine (ou de Jérusalem), achevée vers le IVe siècle.
  • La Gemara de Babylone, plus volumineuse et considérée comme plus faisant autorité, achevée entre le Ve et le VIIe siècle.

L'ensemble Mishna + Gemara forme le Talmud. Il existe donc un Talmud de Jérusalem et un Talmud de Babylone (le plus étudié). Le Talmud est une œuvre monumentale contenant des discussions juridiques, éthiques, théologiques, des récits et des légendes, représentant le cœur de la tradition rabbinique.

Évolution et contribution andalouse

En Al-Andalus, comme ailleurs dans la diaspora, le droit juif continua d'être appliqué au sein des communautés (aljamas) comme un droit personnel et confessionnel. Faute d'autorité centrale, l'évolution du droit dépendait largement de l'activité des rabbins et des académies locales.

Jusqu'au XIe siècle, les centres intellectuels majeurs du judaïsme se trouvaient en Babylonie (Irak). Par la suite, Al-Andalus devint un centre florissant d'études juives, avant que ce rôle ne passe à l'Espagne chrétienne (XIIIe-XIVe siècles) puis à d'autres régions.

Rôle des rabbins et commentaires

Le rôle des rabbins évolua : moins créateurs de loi par interprétation directe de la Torah, ils devinrent davantage des commentateurs et des synthétiseurs du Talmud. Leurs commentaires, résumés et codes acquirent une grande autorité pratique, devenant parfois plus consultés que le Talmud lui-même en raison de sa complexité.

Écoles rabbiniques et figures clés (Maïmonide)

Des écoles rabbiniques prospérèrent en Al-Andalus du Xe siècle jusqu'à l'invasion almohade (milieu du XIIe siècle), qui mit fin à cette période dorée par son intransigeance religieuse. Une figure majeure de cette époque est Moïse Maïmonide (Moshé ben Maïmon, ou Rambam), né à Cordoue en 1138 et mort en Égypte en 1204. Philosophe, médecin et juriste exceptionnel, il tenta de systématiser le droit juif en utilisant la logique aristotélicienne.

Ses œuvres majeures comprennent :

  • Un commentaire sur la Mishna.
  • Le Sefer ha-Mitsvot (Livre des Commandements).
  • Son chef-d'œuvre juridique, le Mishneh Torah (Répétition de la Loi), un code monumental qui organise de manière systématique l'ensemble de la loi juive (Halakha).
  • Son œuvre philosophique majeure, le Guide des Égarés.

Maïmonide écrivit en arabe et en hébreu et eut une influence considérable sur le judaïsme et au-delà.

Responsa

Un autre genre juridique important était les Responsa (She'elot u-Teshuvot, questions et réponses). Il s'agissait de consultations écrites adressées à des autorités rabbiniques reconnues sur des points de droit ou de rituel par des individus, des tribunaux rabbiniques (Beth Din) ou des communautés. Les réponses, fondées sur les sources traditionnelles, étaient très pratiques et furent souvent collectées, devenant une source importante de jurisprudence.

Taqqanot (Ordonnances locales)

L'autonomie administrative dont jouissaient les communautés juives (aljamas) leur permettait d'édicter leurs propres règlements internes, appelés Taqqanot (sing. Taqqanah). Ces ordonnances portaient sur l'organisation communautaire, la fiscalité, la vie sociale et religieuse. Certaines étaient purement locales, d'autres pouvaient être adoptées par plusieurs communautés, voire par des assemblées régionales de représentants communautaires.

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