Droits de l'Homme : Fondements Philosophiques et Constitutionnels

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Les Doctrines de la Loi Naturelle

Selon l'argument de la loi naturelle, la nature rationnelle contient en elle-même certaines tendances ou dynamiques de fonctionnement qui lui sont inhérentes et inaliénables. Ces tendances ou dynamiques sont soumises aux pouvoirs potentiels ou naturels d'action au sein de l'organisation sociale. Ainsi, selon cette conception des droits de l'homme, ceux-ci se trouvent dans chaque individu comme des exigences immédiates de leur manière particulière d'être humains. Les hommes peuvent ainsi avoir des preuves rationnelles que les droits qui leur sont dus s'imposent par leur propre nature intrinsèque et non par une concession positive de la société politiquement organisée dont ils sont membres.

Il est clair, cependant, que tous les droits de l'homme existants sont des droits personnels et d'origine primaire, c'est-à-dire de sens naturel. Certaines de ces fonctions peuvent être dérivées de leurs droits essentiels, indirectement et avec l'aide de certaines hypothèses historiques. Mais les véritables droits de l'homme (naturels ou propres) doivent être considérés comme ceux qui correspondent aux hommes dans toutes les circonstances et situations et ne peuvent donc jamais être niés.

L'attrait, la cohérence et la force de persuasion de cette doctrine ont été si forts que de nombreux auteurs n'ont pas hésité à affirmer que le fondement de la loi naturelle semble être la dernière chance de toute tentative de parvenir à une justification rationnelle des droits de l'homme, surtout lorsqu'il s'agit de trouver un point d'appui, du point de vue logico-ontologique, qui précède l'histoire du droit. Cependant, il faut reconnaître qu'il n'est pas toujours facile de savoir où commencent et où finissent les fondements propres à la loi naturelle, car certaines des versions qui se considèrent comme relevant de la loi naturelle maintiennent des différences profondes, du moins en apparence, typiques des approches du droit naturel.

Les Doctrines du Iuspositivisme

Selon la vision du positivisme juridique strict, les individus n'ont des droits fondamentaux que dans la mesure où la loi de l'État les a reconnus à ses citoyens. Il est évident, si l'on considère qu'il n'y a pas d'autres droits que ceux prévus par la loi, que les droits dits naturels de l'homme ne sont que des entités fictives, des mots vides, des illusions qui mènent au chaos social et à l'anarchie. Le fondement des droits de l'homme réside donc dans la loi qui les reconnaît et les protège.

Cependant, tel qu'interprété par le positivisme historiciste, même traditionnel, la possession des droits par les citoyens trouve son soutien dans la tradition juridique nationale, et non dans des principes abstraits de la raison que l'on prétend être originaires du droit naturel. Seuls les droits historiques ont une réalité ; parler de droits naturels de l'homme, c'est parler de quelque chose qui n'a pas d'existence.

Mais, pour le positivisme sociologique, la reconnaissance et la protection des droits de l'homme ont un fondement plus que suffisant dans leur incorporation effective dans les pratiques de la vie sociale, par l'action de plusieurs mécanismes convergents.

Droits Fondamentaux et Constitutions Modernes

Il est devenu un cliché de rappeler le vieux principe établi par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, qui proclame en son article 16 que « toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs établie, n'a point de Constitution. »

En effet, la puissance de ce principe, combinée à la conviction que l'objectif premier et le plus important de la Constitution est de protéger les droits individuels, a permis aux déclarations des droits de devenir non seulement le fondement de la primauté du droit, mais aussi le premier élément de la structure interne des nouvelles constitutions.

Un processus de réception s'est ouvert et a pris de l'ampleur avec le passage du temps, conduisant à la consécration généralisée de la catégorie des « droits fondamentaux ».

Le terme « droits fondamentaux » peut véhiculer deux sens désormais clairement distincts :

  • L'utilisation originale désignant les droits reconnus par les lois fondamentales du système juridique.
  • Le sens plus évolué et intrinsèque des droits fondamentaux que tous les individus possèdent en vertu de leur dignité personnelle, naturellement inhérente à leur être.

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