L'Éducation en Espagne: Ferdinand VII et Isabelle II (1812-1857)

Classé dans Enseignement

Écrit le en français avec une taille de 22,56 KB

Ferdinand VII et les Réformes Éducatives

Les Cortes de Cadix et l'Éducation Publique

La nouvelle Constitution spécifie la création d'une éducation publique accessible à tous, dans le but de former des citoyens capables de remplir leur rôle dans la nouvelle société démocratique. Ceci s'applique à tous les niveaux de l'éducation, proposant la création de nombreuses écoles, universités, etc., selon les besoins.

Les libéraux sont essentiels à cet égard, préconisant l'européanisation de l'Espagne et un renouveau national.

Les municipalités avaient une obligation de diligence envers les écoles et les institutions créées par des fonds publics, sous le contrôle des provinces. Elles avaient également la charge d'une évaluation professionnelle des enseignants jusqu'à la constitution de la nouvelle Direction générale de l'Instruction publique. À ce niveau, le titre de professeur serait délivré gratuitement et contresigné par le secrétaire du conseil qui l'avait examiné.

Pour mettre en œuvre de tels systèmes, la Loi sur l'éducation de 1813, proposée par Quintana, fut présentée. Sa principale caractéristique est l'uniformité et la centralisation. Elle stipule que l'éducation doit être universelle, accessible à tous et couvrant tous les domaines, ainsi qu'uniforme, publique, gratuite et libre.

Elle prévoit également l'ouverture d'écoles primaires dans chaque village et une pour chaque 500 habitants dans les villes.

Cette idéologie fut mise en œuvre presque exactement en 1814.

Le Sexennat Absolutiste (1814-1820)

Avec le Sexennat Absolutiste, l'Ancien Régime fut rétabli, ramenant l'Espagne à d'anciens problèmes qui la firent sombrer, y compris dans le domaine de l'éducation. On revint à l'enseignement précédent, après que le nombre d'écoles eut été réduit par la guerre. Les fonds des Sociétés Économiques furent également coupés, affectant ainsi les avantages pour les enseignants des enfants pauvres et l'aide précieuse qu'elles fournissaient aux études.

Les professeurs exercèrent leur droit de libre établissement dans les grandes villes, où ils attiraient la plupart des étudiants, ce qui conduisait à des inégalités en milieu rural. Le tableau était clair : peu d'écoles et la quasi-totalité d'entre elles payantes.

Pour enrayer cette situation, le roi ordonna la création d'écoles de charité par les ordres religieux pour les enfants pauvres jusqu'à 10-12 ans. Les enseignants virent leurs revenus affectés par ces écoles, qui attiraient de nombreux étudiants.

Un autre argument opposé à l'éducation publique était la responsabilité des enseignants, un problème que le Conseil de Castille décida de transmettre au conseil d'administration pour la création d'une nouvelle loi sur l'éducation.

Face à tous ces problèmes, le Cardinal Romo proposa au roi de confier l'enseignement au clergé, sans préjudice des écoles déjà établies, en créant une école religieuse dans chaque paroisse. La solution visait à améliorer l'image du clergé et à répondre aux besoins éducatifs. Cette action était inappropriée, car la société avait développé une mentalité anticléricale, elle ne fut donc pas mise en œuvre.

Une nouvelle méthodologie importée d'Angleterre, l'apprentissage mutuel, fut également incorporée, s'avérant très utile pour pallier le manque d'écoles et de professionnels.

Le Triennat Libéral (1820-1823)

Le Triennat Libéral mit en place un modèle didactique visant à former les individus à l'exercice de leurs droits politiques. Dès 1820, la loi sur l'éducation fut remplacée par une version améliorée du projet de décret de 1814, qui n'avait jamais vu le jour, donnant naissance au Règlement général de l'Instruction publique en 1821. Cette loi décréta l'enseignement du calcul pour les filles et la retraite des enseignants, en plus de la proposition initiale. Elle prévoyait également une aide gouvernementale et économique aux municipalités et aux provinces.

En 1821, la Direction générale de l'Instruction publique fut créée, dirigée par Quintana, afin d'améliorer l'éducation existante. Un guide méthodologique, issu de ces études, fut publié en 1822.

Alors que toutes ces dispositions étaient étudiées et prêtes à s'épanouir, la voie politique bascula de nouveau vers l'absolutisme.

La Décennie Ominieuse (1823-1833)

Avec l'arrivée des « Cent Mille Fils de Saint Louis », une nouvelle période commença, s'étendant jusqu'à la mort de Ferdinand VII en 1833. Des réunions de « purification » furent organisées pour purger l'administration des fonctionnaires libéraux, affectant également les niveaux d'enseignement supérieur.

Les écoles religieuses furent confirmées dans le programme national, et le programme général de 1815 fut rétabli en 1824. Dès les premiers mois de cette année, divers systèmes d'éducation virent le jour, élaborés par le conseil nommé. Tous ces plans furent signés par Francisco Tadeo Calomarde, qui leur donna son nom.

Avec l'approbation des nouveaux plans, des concours et des examens eurent lieu, relançant le débat sur la liberté académique. Celui-ci fut réglé par un arrêté royal permettant aux diplômés de la formation des enseignants de choisir un lieu d'exercice conforme au nouveau règlement.

Curieusement, les critiques centralisatrices des libéraux furent maintenues et même amplifiées.

Le plan Calomarde présentait de multiples influences libérales, telles que l'inspection des écoles publiques, l'uniformité de l'éducation, la division territoriale de l'enseignement ou la séparation des sexes en classe.

Les principales différences avec le plan précédent étaient les suivantes :

  • Les riches devaient payer pour leur éducation, mais pas les pauvres.
  • Une large participation du clergé séculier à la création d'écoles et au contrôle de l'éducation.

Ce plan fut très bien conçu, malgré son élaboration sous un régime absolutiste et en des temps très turbulents. Il répondait en détail à l'organisation de l'éducation et à la réglementation de la profession enseignante. D'autre part, il convient de noter que le système d'éducation libérale n'avait pas pu être pleinement mis en œuvre, et que presque aucun des résultats escomptés n'avait été observé.

Le principal problème du plan Calomarde fut la négligence dans sa mise en œuvre, en ignorant des facteurs qui faussèrent significativement les résultats.

Le Règne d'Isabelle II et l'Éducation

La Première Guerre Carliste (1833-1840) fut un affrontement entre différentes conceptions de la monarchie espagnole. Avec le retour des conflits, l'éducation fut affectée, mais non négligée. En 1834, un décret de la Régence créa un Comité central de l'enseignement. Le décret émis par ce comité proposa un vaste programme éducatif, avec l'objectif pressant de restaurer les écoles mutuelles et de généraliser la méthode libérale par la création d'une école normale.

En 1834, l'inspection de l'Instruction publique de 1826 fut remplacée par la Direction générale des études, pleinement constituée en 1836. Cette direction élabora un plan général de l'Instruction publique, également connu sous le nom de Plan du duc de Rivas, du nom du ministre de l'Intérieur.

Ce plan fut conçu pour remplacer la législation Calomarde, avec la contribution du Comité central.

Le Plan du duc de Rivas créa une division entre l'enseignement primaire et secondaire, applicable aux secteurs public et privé.

L'enseignement primaire incluait la religion, les mathématiques simples, la grammaire espagnole, la lecture et l'écriture.

L'enseignement supérieur incluait également d'autres opérations mathématiques, l'histoire naturelle, la géographie et l'histoire (universelle et nationale).

Pour être enseignant, il fallait remplir les exigences suivantes : avoir vingt ans, un diplôme d'enseignement et un certificat de bonne conduite.

Chaque enseignant devait se voir fournir un logement, une salle de classe avec les ustensiles nécessaires et un salaire minimum de 500 réaux pour l'enseignement élémentaire et 2000 pour le supérieur. Toutefois, ils n'avaient pas droit à la retraite ni à une pension de réversion, ce qui autorisa le gouvernement à créer (au nom des enseignants, sans fonds publics) la maison de « l'aide mutuelle ».

La loi prévoyait la gratuité de l'enseignement primaire pour les plus pauvres, mais leur exclusion de l'enseignement supérieur.

Il y avait une liberté presque totale pour ouvrir des écoles privées, il suffisait de notifier l'autorité civile, mais pas dans l'enseignement supérieur, qui relevait de l'État.

La formation des enseignants était assurée par l'École normale centrale de Madrid et ses succursales dans les provinces.

L'éducation des femmes était séparée de celle des hommes, dans des établissements distincts, bien que les lignes directrices fussent les mêmes.

L'enseignement primaire devait être confié au ministère de l'Intérieur et aux commissions locales. Le Conseil de l'Instruction publique fut créé pour l'exécution du plan, en remplacement de la Direction générale des études.

Le plan ne fut pas entièrement mis en œuvre, car il s'agissait d'une proposition ministérielle. La loi de Cadix fut imposée, puis la Charte royale de 1836, qui définissait l'éducation comme une responsabilité des tribunaux et invalidait l'ensemble du plan.

Cette nouvelle vigueur de « La Pepa » (Constitution de 1812) fut interprétée par les progressistes comme le prélude à une réforme politique. Une fois au gouvernement, ils remplacèrent la Constitution de 1812 par celle de 1837, un document intermédiaire entre Cadix et la Charte royale, qui portait l'idéologie libérale.

Someruelos présenta deux projets d'éducation, l'un pour le primaire et l'autre pour l'enseignement secondaire et supérieur, dont seul le premier prévalut.

Ce plan était presque une copie du Plan du duc de Rivas.

  • Un enfant pauvre pour dix enfants riches en enseignement supérieur.
  • Salaire des enseignants : 1100 réaux pour le primaire (en biens immobiliers), 2500 pour le supérieur (en espèces ou en nature, en accord avec la municipalité).
  • Formation de commissions provinciales d'examen, approuvées par le ministère de l'Intérieur pour la délivrance des titres.
  • Nomination des enseignants par les conseils municipaux, en collaboration avec le chef politique et la commission provinciale.
  • Nécessité d'écoles maternelles et d'éducation des adultes.

Un aspect positif de ce plan fut son ouverture à de futures révisions, établissant une base solide mais laissant certains points inachevés.

La Direction Générale des Études demeura en fonction jusqu'en 1843, date à laquelle elle fut remplacée par le Conseil de l'Instruction publique et le Conseil de la centralisation des fonds.

En 1838, le Règlement de l'école élémentaire publique pour l'enseignement primaire fut publié, afin d'améliorer le plan mentionné ci-dessus.

La liberté laissée aux enseignants de choisir les textes, à condition qu'ils ne soient pas contraires au pouvoir, provoqua des effets négatifs. Il fallut donc établir une liste de textes approuvés par le gouvernement en 1848.

La présence d'élèves d'âges, de niveaux d'enseignement et de classes sociales différents fut gérée par la division des élèves en groupes d'âge et de niveau, combinant l'enseignement mutuel et simultané.

Il était prévu deux examens publics en juin et décembre, ainsi que des examens privés hebdomadaires et mensuels pour les bourses et la promotion en classe.

Il n'y avait pas de vacances d'été, mais dans les zones agricoles, une réduction des heures de classe était prévue pendant les périodes de forte activité où les jeunes étaient nécessaires.

Un plan de formation spécifique pour les femmes ne fut jamais publié, bien qu'il ait été prévu. Ainsi, les écoles de filles durent se contenter de la loi des hommes, ce qui ne prenait pas en compte les tâches associées aux femmes. Cette grave négligence causa des préjudices à l'État, qui dut établir des règles pour améliorer la situation.

En 1839, parurent le règlement des commissions primaires et le règlement d'examen pour les enseignants du primaire.

En 1836, la Régente tenta de proposer la création de jardins d'enfants, mais les turbulences de l'époque rendirent cette initiative inaudible. Cependant, deux ans plus tard, Someruelos s'adressa à la Société Économique de Madrid, demandant la création d'un partenariat pour ouvrir une ou plusieurs écoles maternelles à Madrid. L'initiative fut si rapide et efficace que, dès la première année, quatre écoles furent fondées à Madrid pour accueillir tous les candidats. L'une des figures clés de cette période fut D. Pablo Montesinos, qui soutint l'initiative et forma les premiers enseignants pour ce travail.

Ces écoles furent si bien accueillies et leurs résultats si probants qu'en seulement quatre ans, des écoles maternelles existaient dans presque toutes les provinces espagnoles. En 1843, le règlement professionnel pour ces écoles fut publié.

Les évaluations de nombreux intellectuels de l'époque, tels que Javier de Quinto et Gil de Zárate, démontrent l'action positive de la couronne d'Isabelle II sur l'éducation, notamment primaire. Ils affirmaient que les nombreuses améliorations réalisées durant cette période continueraient de croître si les actions promues étaient maintenues.

Ils critiquaient également l'action de l'époque de la guerre civile, soulignant la mauvaise gestion des conseils locaux dans les écoles, qui privilégiaient l'argent plutôt que l'amélioration des services éducatifs.

Sous le gouvernement de Pérez de Castro et l'action centralisatrice du pouvoir civil, la Loi sur les municipalités fut promulguée. Cette période de calme relatif fut de courte durée, car la loi retirait au peuple le droit d'élire ses maires, provoquant un soulèvement général. Le général Espartero, très populaire dans le pays, rejoignit ce mouvement, incitant la Reine à le nommer président et à abolir la Loi des municipalités, puis l'armée à prendre la régence de la nation. Cependant, ses erreurs de gestion interne ternirent son image populaire et créèrent un mécontentement généralisé. Son action divisa les progressistes et les modérés, ces derniers prenant un poids politique considérable. Tout cela mena à la promulgation de la Constitution de 1845 par Narváez, reflétant l'idéologie politique modérée.

Dans cette optique de centralisation, un arrêté royal fut promulgué pour augmenter le nombre d'écoles publiques dans le Royaume.

Cette ordonnance obligeait les municipalités à soutenir l'éducation primaire, à créer de nouvelles écoles et à assurer les objectifs de la nouvelle loi.

L'arrêté royal de 1847 fut institué pour améliorer la situation des enseignants, augmentant le montant de leur rémunération en fonction du nombre d'habitants de la localité où ils enseigneraient. Pour les enseignants du primaire supérieur, ces montants augmentèrent d'un tiers, et pour les enseignantes, ils étaient inférieurs d'un tiers à ceux de leurs homologues masculins.

Ces améliorations devaient être effectives pour les nouveaux enseignants entrant dans la profession.

Mais ces améliorations s'accompagnèrent également d'un meilleur contrôle de l'enseignement et d'une demande accrue, avec plus de 3000 postes à pourvoir par concours. Certains collèges furent également supprimés pour utiliser leurs enseignants comme inspecteurs provinciaux.

L'arrêté royal de 1849 réforma les écoles normales et créa le corps des inspecteurs de l'enseignement primaire.

Les écoles accueillaient l'enseignement élémentaire et primaire supérieur.

Un réseau national d'écoles normales fut mis en place, chaque district universitaire disposant d'une école normale supérieure, en plus des écoles de base.

La durée de la carrière d'enseignement comprenait deux cours à l'école normale primaire et trois à l'école normale supérieure.

Toutes les provinces devaient soutenir financièrement les écoles, en fonction de leur catégorie. Les provinces étaient également responsables du paiement du matériel scolaire et avaient le droit de conserver le montant des frais de scolarité et des frais pour les enfants de familles aisées.

Les écoles continuaient d'être gérées par les municipalités.

La même année, une nouvelle réglementation pour l'école normale de l'enseignement primaire dans le Royaume fut décrétée, régie par les présidents.

Un autre besoin était d'inspecter correctement le grand nombre d'écoles existantes, ce qui mena à la création du Règlement pour les inspecteurs de l'enseignement primaire dans le Royaume, complétant la nomination d'inspecteurs provinciaux des écoles par le gouvernement.

Après avoir soutenu l'absolutisme et le carlisme, et suite au désamortissement, l'Église s'était éloignée de l'éducation. Mais après la régence d'Espartero, la décennie modérée produisit une réconciliation avec le Concordat de 1851. Celui-ci accorda la légitimité des biens ecclésiastiques désamortis aux acheteurs, tout en octroyant divers avantages à l'Église, en déclarant le catholicisme seule religion nationale et en lui donnant le droit de contrôler l'enseignement et l'édition de livres. Il en résulta un retard dans la sécularisation de l'enseignement prévue.

Le ministère du Commerce, de l'Éducation et des Travaux publics fut également remplacé par le ministère de la Grâce et de la Justice, très conservateur, pour le développement et la prestation de l'éducation.

La Direction générale de l'Instruction publique fut également abolie après le départ de Gil de Zárate, éloignant sa mentalité de l'éducation, qui n'intéressait plus le gouvernement de l'époque.

L'instabilité des gouvernements modérés et leur échec (six changements de cabinet en un an et demi), ainsi que la présidence de Narváez et la force idéologique du parti durant cette période, marquèrent le début d'un processus de déclin, associé à la volonté de modifier la Constitution de 1845, déjà violée à plusieurs reprises.

La crise des gouvernements modérés, exerçant un pouvoir arbitraire, conduisit à un soulèvement populaire issu du même parti. Cela mena à la proclamation par la reine d'un nouveau gouvernement dirigé par Espartero, marquant l'ouverture du « Biennat Progressiste » (1854-1856).

La première étape fut la création de l'Assemblée constituante pour élaborer une nouvelle Constitution, la Non Nata de 1856, qui n'entra jamais en vigueur. Un projet de loi sur l'Instruction publique fut également présenté, soulignant la nécessité de réglementer au Parlement le collège et le lycée, ainsi que l'enseignement obligatoire pour les deux sexes.

La démission d'Espartero et l'arrivée d'O'Donnell à la présidence marquèrent un virage à droite, avec O'Donnell comme président du cabinet et Narváez comme ministre des Travaux publics.

Les principes fondamentaux de la Loi Moyano de 1857, élaborés par Alonso Martínez, visaient l'éducation obligatoire pour les enfants, la protection de l'enseignement supérieur et l'établissement d'un consensus gouvernemental en matière d'éducation. À cette fin, le ministre établit une loi fondamentale sur laquelle différentes orientations pourraient être développées selon le gouvernement en place.

L'élaboration de la loi fondamentale fut effectuée par une commission nommée à cet effet par Moyano, qui acheva rapidement sa mission, aboutissant à la Loi sur l'Instruction publique ou « Loi Moyano », mise en œuvre en 1857.

L'enseignement primaire fut divisé en enseignement primaire élémentaire et supérieur. Des matières telles que l'agriculture, le commerce et l'industrie furent ajoutées à l'éducation des hommes, et le travail domestique et l'hygiène à celle des femmes, en plus des matières déjà enseignées.

L'enseignement n'était pas limité à un certain nombre de cours, et la mixité (co-éducation) fut désapprouvée.

Elle prévoyait également l'enseignement obligatoire pour tous les Espagnols entre six et neuf ans, avec des amendes pour les parents ne respectant pas cette règle. L'éducation primaire restait gratuite uniquement pour les pauvres, qui devaient justifier de leur condition par un certificat du prêtre et du maire.

Elle prévoyait également la création de districts scolaires.

Pour être enseignant, il fallait avoir vingt ans, un certificat de bonne conduite, le titre requis et la nationalité espagnole. Pour les enseignants du primaire élémentaire ou de la garderie, seul un certificat de bonne conduite était nécessaire. Les postes de plus de 3000 réaux (2000 pour les enseignantes) seraient pourvus par concours.

Le salaire des enseignantes fut fixé à un tiers de moins que celui de leurs homologues masculins. En outre, les enseignants avaient droit à la rémunération des enfants de familles aisées et à un logement pour s'installer avec leur famille.

Les enseignants du primaire élémentaire pouvaient cumuler leur profession avec celle de guérisseur, de greffier de la ville, etc., mais pas avec l'enseignement scolaire.

Pour la création d'écoles privées, il était uniquement requis d'avoir vingt ans et le titre, et les ordres religieux restaient exemptés de qualification.

La loi établit la création d'écoles normales dans toutes les provinces, en plus de l'École normale centrale de Madrid. Elle propose également la création d'écoles normales pour les enseignantes.

L'inspection était effectuée par des inspecteurs provinciaux, sous la supervision de l'inspecteur général. Elle reconnaissait également le droit d'inspection de l'Église.

En bref, la Loi Moyano fut une synthèse des lois sur l'éducation modérées du début du XIXe siècle.

Entrées associées :