Église et État en France : de la Révolution à la loi Falloux

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Le culte de l'Être suprême et la fin de la Terreur

S'opposant à la déchristianisation mais sans vouloir revenir au culte traditionnel, Robespierre propose une solution de remplacement : le culte de l'Être suprême. Il fait passer un décret qui introduit ce culte, lequel restera une parenthèse mais mettra fin à cette politique. Pourquoi cette initiative ? Pour obtenir l'adhésion des Français et assurer la paix, il ne fallait pas heurter les consciences de manière trop directe. Les 9 et 10 thermidor an II (juillet 1794), Robespierre est renversé et guillotiné, marquant la fin de la Terreur.

En 1795, les Conventionnels proposent une loi inédite, celle de la séparation de l'Église et de l'État (article 354 de la Constitution de l'an III).

Le Consulat et le Concordat de 1801

Durant la période du Consulat, Bonaparte, Premier consul, s'attelle à rétablir la paix religieuse dans le pays. En 1801, il signe avec le pape Pie VII le Concordat. Ce texte stipule que « le catholicisme est la religion de la grande majorité des Français ». Le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle sont d'ailleurs toujours soumis à cette loi concordataire. Bonaparte profite de ce traité pour y ajouter des articles organiques sans en informer le pape. Il s'arroge ainsi le droit de nommer les évêques selon des critères politiques, manifestant une claire volonté de contrôle de l'Église tout en faisant preuve de pragmatisme.

La Restauration et le retour de l'influence de l'Église

L'épisode napoléonien s'arrête en 1814-1815, avec la première abdication à Fontainebleau en 1814 et la défaite de Waterloo. La Restauration (1815-1848) marque le retour à la souveraineté monarchique de la maison de Bourbon, sous les règnes de Louis XVIII puis Charles X.

Pour l'Église, ce retour est une bénédiction. Elle tente de reconquérir la place que la Révolution lui avait enlevée et retrouve une part de ses prérogatives. Néanmoins, elle se heurte à la réalité : les idées héritées de la période précédente sont toujours d'actualité et la Restauration ne parvient pas à rétablir la situation d'avant 1789. L'enjeu de l'éducation devient alors déterminant pour l'avenir.

La loi Falloux de 1850 et l'organisation de l'éducation

La grande loi scolaire du milieu du XIXe siècle est la loi Falloux de 1850. Cette loi, qui n'a été abrogée qu'en l'an 2000, a vu certains de ses articles repris dans le Code de l'éducation. Elle définit les bases de l'instruction en France pour l'enseignement primaire et secondaire et propose un double modèle éducatif :

  • Elle instaure le principe de l'école publique. Une « école de garçons » devient obligatoire dans toute commune d'au moins 500 habitants, et une « école de filles » dans celles de plus de 800 habitants.
  • Elle définit les programmes scolaires : enseignement de la lecture, de l'écriture et du calcul. Pour les filles, un enseignement de la couture est ajouté.
  • Elle accorde au maire de la commune le pouvoir de destituer un instituteur.

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