L'élection américaine de 2000 et la politique de Bush

Classé dans Histoire

Écrit le en français avec une taille de 4,31 KB

Contexte : la fin de la présidence Clinton

La fin de la présidence de Bill Clinton est marquée par des effets positifs, mais aussi par des échecs. En septembre 1993, les accords de Washington sont signés entre Israéliens et Palestiniens. Malheureusement, ce processus de paix est mis en cause par :

  • Des attentats-suicides menés par des extrémistes palestiniens ;
  • Une répression israélienne incontrôlée.

Pendant son second mandat, Clinton tentera de relancer ce processus de paix, mais sans succès.

La procédure de destitution

Comme Richard Nixon, Bill Clinton a failli être confronté à une procédure de destitution (impeachment). Celle-ci s'explique par sa relation extraconjugale avec une stagiaire de la Maison-Blanche. Il a risqué la destitution non pas pour la relation elle-même, mais parce qu'il a menti sous serment en niant les faits, ce qui constitue un délit aux États-Unis.

L'élection présidentielle de novembre 2000

En novembre 2000, Al Gore, alors vice-président, se présente aux élections présidentielles face à George W. Bush.

Résultats et paradoxe du vote

Au vote populaire, Al Gore devance son adversaire :

  • Al Gore : 48,4 %
  • George W. Bush : 47,9 %

Cependant, aux États-Unis, le vote populaire n'a qu'une valeur relative. C'est le vote des grands électeurs qui détermine le vainqueur. À ce jeu, Bush l'emporte par 271 voix contre 266.

La controverse du recomptage en Floride

Au soir des résultats, l'Amérique n'a toujours pas de président, car une contestation émerge concernant le décompte des voix dans certains districts de Floride. Pendant plusieurs semaines, une bataille de procédures s'engage pour obtenir un recomptage des bulletins.

La situation est d'autant plus tendue que le gouverneur de l'État de Floride est Jeb Bush, le propre frère du candidat républicain. Le temps passe et les États-Unis restent sans président élu.

Finalement, George W. Bush est déclaré vainqueur en décembre 2000, un mois après le scrutin. Al Gore accepte de renoncer à ses recours et reconnaît la victoire de son adversaire, un geste salué comme celui d'un homme d'État.

La nouvelle administration Bush et sa politique étrangère

Lorsque Bush arrive à la Maison-Blanche, il n'est pas considéré comme un grand spécialiste de la politique étrangère. Il s'entoure d'un cabinet composé de personnalités aux visions extrêmement divergentes, voire opposées, ce qui constituera l'une de ses faiblesses.

Les trois courants de la politique étrangère

Trois courants principaux s'affrontent au sein de son administration :

  1. Le courant multilatéraliste : Incarné par Colin Powell, secrétaire d'État. Il s'inscrit dans la lignée d'Henry Kissinger et prône le "Linkage", une vision multilatérale qui consiste à traiter les problèmes de manière globale et à justifier les actions américaines sur la scène internationale.
  2. Le courant néoconservateur : Représenté par Dick Cheney (vice-président), Donald Rumsfeld (secrétaire à la Défense) et Paul Wolfowitz (secrétaire adjoint à la Défense). Les néoconservateurs veulent maintenir l'hégémonie américaine en développant sa puissance et en empêchant l'émergence de toute nouvelle superpuissance rivale (comme la Chine ou la Russie). C'est la doctrine Wolfowitz.
  3. Le courant de la synthèse : Mené par l'universitaire Condoleezza Rice, conseillère à la sécurité nationale, ce courant cherche à faire la synthèse entre les deux autres.

Bush, devant arbitrer entre ces différents courants, se laissera finalement porter par celui des néoconservateurs.

Une politique de rupture

La politique de Bush peut se résumer par le slogan : "America first, security first". Sa politique étrangère sera marquée par une année de rupture et une remise en cause constante de la politique menée par son prédécesseur.

Entrées associées :