L'Émergence de la Science et des Universités au Moyen Âge
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Les Racines de la Culture et de l'Enseignement
Jusqu'aux Xe et XIe siècles, avec le début de la croissance économique et démographique en Europe, la culture était l'apanage des clercs, des hommes d'Église, et se développait principalement au sein des monastères. Mais à partir du XIIe siècle, les villes s'étendent et la culture monastique dépasse les anciens murs et bâtiments pour se développer dans les écoles cathédrales, où étaient enseignés les arts libéraux de l'Antiquité, regroupés en deux branches :
- Le quadrivium (arithmétique, astronomie, géométrie et musique)
- Le trivium, arts de l'éloquence (grammaire, rhétorique, dialectique ou logique)
La Naissance des Universités
C'est dans ce contexte qu'émerge l'université. L'université était alors une association informelle. À Paris, la Universitas magistrorum et scolarium (l'Université des maîtres et des étudiants), l'une des premières universités européennes avec celle de Bologne, regroupait enseignants et étudiants. Au début du XIIIe siècle, de nouveaux ordres religieux apparaissent en Occident : les ordres mendiants, représentés par les Franciscains et les Dominicains, vont progressivement prendre en charge l'enseignement universitaire.
La Scolastique et la Théologie
Dans ce cadre se développe la Scolastique, mouvement religieux et philosophique dominant au Moyen Âge, qui visait à concilier la foi et la raison, en s'appuyant sur les principes d'Aristote. Dès lors, la théologie est devenue une science accessible par son langage et ses méthodes.
La théologie fut intégrée dans la classification des disciplines et fut divisée en « théologie naturelle », dont le thème est Dieu, abordée par la raison, et « théologie révélée », développée à partir du domaine de la foi et nommée par Thomas d'Aquin sacra doctrina.
Thomas d'Aquin distingue deux types de sciences :
- Celles qui procèdent de principes connus par la lumière naturelle de l'intellect (comme l'arithmétique, la géométrie).
- Celles qui procèdent de principes connus à la lumière d'une science supérieure (comme l'optique qui procède de principes connus par la géométrie).
La théologie (sacra doctrina) appartient à ce dernier groupe ; c'est une science qui procède de principes connus par une science supérieure, à savoir la science que Dieu possède.
Vers une Science Originale et Inductive
L'Europe occidentale médiévale, ayant assimilé les modèles gréco-arabes, a commencé à développer une pensée scientifique originale, basée sur l'observation et l'expérience.
La méthode inductive fut la seule méthode capable de développer la science moderne, fondée sur la « vraie science ». Ainsi, la perception des choses individuelles par les sens (connaissance intuitive) nous amène à construire des propositions sur ces choses, ce qui constitue le fondement de la « vraie science ». Il faut la distinguer des théories construites pour expliquer les faits observés, qui forment la base de la « science sûre », où les concepts sont des noms et non des réalités.