Espagne : Crise Politique et Avènement du Front Populaire (1934-1936)
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L'Espagne en 1934 : Crise et Insurrection
En 1934, le rapprochement entre Lerroux et Gil Robles se traduit par l’entrée de trois ministres « cédistes » au gouvernement. Les partis de gauche recourent alors à l’insurrection. À Barcelone, Companys proclama l’État catalan sans succès. Dans les Asturies, où socialistes et anarchistes mènent une insurrection dans la région minière, l’armée, dirigée par le général Franco, l’écrase. La gauche en sort complètement détruite et déstructurée : les réseaux associatifs défaits, les dirigeants emprisonnés ou exilés.
Dès lors, les positionnements politiques se polarisèrent et la droite et la gauche se constituèrent en blocs antagoniques, de plus en plus irréconciliables.
Un scandale financier ruine la popularité de Lerroux. Le président Niceto Alcalá Zamora dissout les Cortès et de nouvelles élections sont convoquées en 1936.
Le Front Populaire et les Élections de 1936
La répression qui suit incite les républicains et les socialistes à s’unir de nouveau pour demander une amnistie et pour préparer leur retour au pouvoir. C’est chose faite en février 1936. Battue par le suffrage universel, la droite autoritaire ne voit alors de salut que dans un soulèvement armé.
En Espagne comme en France, l’année 1935 est marquée par un rapprochement des forces « antifascistes ». En 1935 est formé un Front Populaire, qui regroupe les socialistes, les communistes et les groupes républicains de centre gauche. Son programme est réformiste plutôt que révolutionnaire : il s’agissait avant tout de renouer avec la politique du premier bienio et de continuer la tâche interrompue par les deux années radical-cédistes. Mais il introduit en toute priorité des mesures de réparation à l’égard des victimes de la répression : amnistie des délits politiques, réintégration dans leurs postes de fonctionnaires « épurés » à la suite de l’insurrection d’octobre, et indemnisations accordées aux familles des victimes.
Les Premières Mesures du Gouvernement Azaña
Dès le 19 février, Manuel Azaña forme le nouveau gouvernement. Il prend un décret d’amnistie au bénéfice des condamnés de 1934, puis rétablit le statut de la Catalogne et donne un coup d’accélérateur à la réforme agraire. En mai, Azaña remplace Alcalá Zamora à la présidence de la République. Il charge Casares Quiroga de former le nouveau gouvernement.
Montée des Tensions Sociales et Politiques
Au printemps, la conflictualité sociale augmente : dans les campagnes, les journaliers procèdent à des occupations illégales de terrains. Le nombre de grèves augmente, l’ordre public est troublé, des églises sont brûlées, des rencontres sanglantes opposent militants d’extrême gauche et phalangistes.
Aux Cortès, les chefs de l’opposition, Gil Robles et Calvo Sotelo, dénoncèrent l’incapacité du gouvernement dans une atmosphère passionnée. Le 13 juillet, Calvo Sotelo fut assassiné, en représailles du meurtre d’un lieutenant de la Garde d'Assaut.