Espagne : de la dictature à la démocratie
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Le régime franquiste (1939-1959)
Le régime de Franco est une dictature militaire se conformant aux valeurs les plus traditionnelles et s’appuyant sur certaines composantes de la société issue de la guerre civile. Surnommé « El Caudillo », Franco élimine les opposants républicains pour fonder un régime autoritaire durable.
Les fondements du franquisme
L’État né de la « Croisade » est fondé sur la souveraineté de Franco, personnage sacralisé considéré comme responsable seulement « devant Dieu et devant l'Histoire ». Même s’il cherche à montrer un visage plus technique, plus démocratique et moins totalitaire, Franco continue de concentrer tous les pouvoirs et de légiférer seul. Le régime évolue cependant de l’isolement phalangiste aux allures fascistes de l’époque autarcique, à la technocratie et à l’alignement avec le bloc occidental.
Idéologie et culte de la personnalité
Les idées ayant inspiré ce régime mélangent les valeurs les plus traditionalistes :
- Un nationalisme ignorant les régions ;
- Le catholicisme devenu religion d'État ;
- L'anticommunisme ;
- L'antilibéralisme, qui élimine les partis politiques et la représentation démocratique.
De même, Franco construit autour de lui un culte de la personnalité, où il apparaît en sauveur et en guide sacré de la nation.
Les piliers sociaux du régime
Les piliers privilégiés du régime sont l'Armée et l'Église. D’autres groupes sociaux rallient rapidement le franquisme :
- La bureaucratie d’un système très centralisé ;
- L’oligarchie de l’industrie et des finances ;
- Les grands propriétaires fonciers ;
- La masse catholique.
En définitive, Franco a réussi à mettre en place un régime autoritaire qui, bien qu’inspiré d’idées ultraconservatrices, a joui d’appuis sociaux au point de donner lieu à la période politique la plus longue et stable du XXe siècle en Espagne.
La transition démocratique (1975-1982)
Entre la mort de Franco en 1975 et l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1982, l’Espagne traverse une période politique où le pays passe d’un régime autoritaire à une véritable démocratie, et ce grâce à un certain nombre de réformes de loi, sans rupture ni révolution. Le roi Juan Carlos avait chargé Adolfo Suárez de mettre en place la démocratie : lorsque Felipe González arrive au pouvoir, la Transition peut être considérée comme réussie.
Causes et étapes de la transition
À sa mort, Franco laisse un régime autoritaire, prévu pour perdurer sous l’autorité du roi. Mais celui-ci, dans un climat de pression populaire et internationale, nomme à la tête du gouvernement Adolfo Suárez, en lui fixant comme objectif « la restitution de la souveraineté au peuple espagnol ».
Les grandes réformes
La transition s'est déroulée en plusieurs étapes clés :
- La Loi pour la réforme politique : en moins d’une année, cette loi amorce la fin du système franquiste. Les partis politiques sont légalisés et les principaux droits individuels et collectifs reconnus. L’organisation d’élections démocratiques en juin 1977 couronne cette première étape.
- La consolidation démocratique : la seconde étape est réalisée avec la loi d’Amnistie, les Pactes de la Moncloa et, finalement, la Constitution de 1978.
- L'alternance politique : une troisième étape se caractérise par l’affaiblissement du gouvernement de l’UCD, qui aboutit à la victoire électorale des socialistes.
Dès lors, l’arrivée de la gauche au pouvoir initie une alternance politique qui marque la fin de la Transition démocratique. La nouvelle démocratie semble s’implanter durablement en Espagne : le pays est alors accepté sur la scène internationale par les autres pays développés.
Ainsi, la transition politique espagnole, prônée par le roi et menée par Suárez dès la promulgation de la Loi pour la réforme politique, est un succès. Elle place l’Espagne parmi les pays les plus avancés sur la scène internationale.