L'Espagne au tournant du XXIe siècle : Bilan des années Zapatero (2004-2011)

Les années 2000 ont marqué un tournant politique significatif en Espagne, avec le retour des socialistes au pouvoir, succédant à une période controversée sous le Parti Populaire (PP). Ce changement s'est produit dans un contexte où diverses polémiques, telles que le Plan Hydrologique, la crise du Prestige, et le soutien à l'invasion de l'Irak, avaient ébranlé la confiance du public envers le PP.

Dans ce contexte, il est crucial d'analyser dans quelle mesure les réformes mises en œuvre sous la direction de José Luis Rodríguez Zapatero et la gestion de la crise économique ont profondément remodelé le paysage politique espagnol.

Deux mandats, deux réalités

Pour aborder cette question complexe, nous diviserons notre analyse en deux grandes parties. La première se concentrera sur le premier mandat de Zapatero (2004-2008). La seconde se penchera sur le second mandat (2008-2011).

Le premier mandat : vague de réformes et progrès sociaux

Durant son premier mandat, Zapatero a impulsé des réformes notables, réorientant la politique internationale en retirant les troupes espagnoles d'Irak. Sur le plan sociétal, des mesures progressistes ont été adoptées, dont :

• La Loi du mariage homosexuel en 2005
• La Loi d'égalité hommes-femmes en 2007

La reconnaissance des victimes de la Guerre Civile et du Franquisme par la Loi de la Mémoire Historique en 2007 a également marqué un moment historique.

Le second mandat : la crise et ses conséquences

Le second mandat a été entaché par la crise économique mondiale, entraînant :

• L'effondrement du secteur immobilier
• Une crise industrielle
• Un taux de chômage dépassant les 20%

Les mesures d'austérité, comprenant la réduction des pensions et des salaires, ont provoqué un mécontentement généralisé, symbolisé par la grève générale de 2010 et le mouvement des Indignés en 2011.

Conclusion

Le retour des socialistes au pouvoir a incontestablement apporté des changements majeurs, mais la crise économique du second mandat a créé des défis considérables, entraînant une défaite électorale en 2011. Cette période complexe continue de façonner l'Espagne contemporaine, soulevant des questions essentielles pour son avenir politique et économique.