Espagne XVIIe : Crise, Réformes Manquées et Blocages Institutionnels

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Crise et Hégémonie Espagnole au XVIIe Siècle

Après l'hégémonie espagnole, une crise s'est produite, offrant la possibilité d'apporter des modifications pour maintenir son hégémonie. Pourquoi ces changements n'ont-ils pas eu lieu ? Parce que les institutions ne l'ont pas permis.

Au milieu du XVIIe siècle, une nouvelle phase de croissance a émergé, caractérisée par l'augmentation de la population, des produits agricoles, du commerce maritime, du commerce avec les Amériques, et l'émergence de banquiers espagnols remplaçant les étrangers.

Elle a aussi produit la diffusion de cultures diversifiées et spécialisées (comme le maïs). Il y a une différence notable entre l'Espagne de la périphérie (plus progressive) avec une économie dynamique, et l'Espagne centrale (plus conservatrice) avec une économie stagnante.

Récupération et Nouvelle Phase de Croissance

Cette période a été marquée par plusieurs dynamiques :

  • La croissance démographique inégale dans les régions.
  • L'augmentation du produit agricole.
  • Le dynamisme du commerce maritime, long-courriers (péninsule et Amériques) et court-courriers (côtiers).
  • Deux domaines où des progrès sont réalisés, et d'autres où l'économie américaine commence à surpasser celle de l'Espagne.
  • Les banquiers et les établissements financiers ont prêté de l'argent à l'État, proposant des prêts aux étrangers et laissant les banquiers espagnols de côté.

Cela s'ajoute à une période où les guerres et leurs coûts financiers sont réduits. Le Trésor s'est également amélioré en augmentant le volume des recettes, simplement en centralisant la collecte. Cela a permis de réduire l'imposition sur les produits de base, augmentant ainsi la consommation. Cela a permis à la Couronne de mener une réforme monétaire avec la dévaluation de la monnaie, le problème étant le remplacement des ressources en argent.

Bien que ces mesures aient été positives, elles ont eu un impact limité sur la croissance économique. La croissance est venue du terrain. Cela a consolidé un certain nombre de locataires qui ont pu accéder à un marché agricole et de bétail sur pied, nécessitant l'organisation pour introduire de nouvelles cultures et l'élevage de bétail.

Principales nouveautés : de nouvelles cultures (comme le maïs) ont eu des effets sur le développement de l'élevage. Nous insistons également sur la diversification et la spécialisation.

Le problème est qu'ils faisaient face à un cadre institutionnel qui bloquait le changement. Le XVIIe siècle se termine avec deux économies différentes : un centre castillan sans innovation et une périphérie littorale où des innovations ont été introduites, pouvant être intégrées dans l'économie moderne.

Blocages Institutionnels et Structures Sociales

La structure de la Castille a été maintenue et n'a pas été remise en question. C'était une société articulée autour d'une idéologie qui valorisait les activités les moins productives.

Après les tentatives ratées de réforme du Comte-Duc d'Olivares, la crise financière s'est accentuée (elle reposait sur l'argent emprunté à des banquiers bien établis et servait à payer les armées des Habsbourg). Mais cela ne suffisait pas, ce qui a conduit à la manipulation de la monnaie et à la faillite.

Tout cela a été aggravé par le poids des structures sociales :

  • L'aristocratie ne s'engageait pas dans des activités productives et, pour faire face à sa crise, elle a changé la nature de ses terres.
  • L'Église a agi de même, mais a réussi à tirer parti de la ferveur religieuse de l'époque. Les nobles ont également été financés.
  • La noblesse urbaine a commencé à percevoir des taxes et à investir dans l'agriculture, contrôlant des terres publiques (propriété commune), et tirant profit de la chasse, du bois, etc.

La population a diminué dans toutes les régions. Il y a eu un exode rural, et la crise a particulièrement touché la campagne castillane.

Défis et Tentatives de Surmonter la Crise

Le modèle extensif n'était pas la solution attendue ; la diminution de la population a entraîné le déclin des terres marginales (modèle malthusien). Cependant, il était possible d'opter pour des améliorations (rotation des cultures, élimination de la jachère, nouvelles cultures complémentaires, élevage, etc.).

Pour que les innovations se développent, il fallait les financer. L'Angleterre féodale avait cette mentalité, mais l'Espagne ne l'avait pas, et c'était là la clé. Peut-être qu'il y avait des tentatives, mais elles n'étaient pas assez fortes et étaient inégales selon les régions. En Castille, on était plus réticent à ces améliorations, tandis que dans la région méditerranéenne, on y était plus propice.

Bien que certaines innovations aient été introduites, elles étaient insuffisantes. La noblesse urbaine a tenté d'opter pour les revenus de l'élevage et a utilisé sa position de force pour la perception des impôts.

En conclusion, la crise exigeait l'introduction de changements institutionnels. Ceux qui auraient pu changer le modèle de production ne l'ont pas fait avec l'intensité nécessaire.

Le réseau urbain a diminué au siècle précédent. La capitale a été déplacée de Valladolid à Madrid. Le secteur tertiaire s'est développé avec l'aide des fonctionnaires.

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