L'État-Nation Face aux FMN et à la Globalisation

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Thèse : FMN et Banques Redéfinissent l'Analyse Économique

L'internationalisation de la production des firmes multinationales (FMN) et la transnationalisation des circuits monétaires et financiers, opérée par les banques multinationales, ont remis en cause le cadre analytique traditionnel. Le statut de l’État-nation doit être révisé.

Redéfinition du Rôle de l'État-Nation

Initialement, les États-nations étaient considérés comme les pivots du système, échangeant des marchandises sur la base d’une spécialisation internationale fondée sur la dotation en facteurs des espaces nationaux. Le libre-échange devait mener à une allocation optimale des ressources, l'État-nation étant le pivot du système des échanges commerciaux.

À cause des stratégies des FMN, la structure interne des pays d’origine et d’accueil est bouleversée. L'espace national, en tant qu'unité territoriale, voit ses délimitations frontalières perdre de leur validité. Le contour des États-nations devient flou et leur maîtrise sur l’activité économique s'en trouve affaiblie.

L’internationalisation de la production met en cause le statut traditionnel de l’État-nation. Les FMN se substituent à l'économie internationale classique.

Érosion de la Souveraineté par la Multinationalisation

Les nations deviennent de simples territoires où le capital se reproduit sans contraintes majeures. Au niveau économique, on assiste à un effacement des relations internationales, au sens des échanges se développant entre entités nationales indépendantes.

Auparavant, l'État-nation reposait sur l'idée d’un espace spécifique et clos, entretenant avec d’autres entités semblables des relations d’extériorité fondées sur l’autonomie des acteurs.

L'État subit une perte de pouvoir, car un nombre croissant d’entreprises nationales effectuent une partie importante de leur activité et/ou de leurs profits hors des frontières nationales. Ainsi, l'expansion des réseaux multinationaux des FMN et des banques modifie le tracé des frontières économiques, tout en respectant généralement les frontières politiques. De plus, il devient difficile d’admettre que les États-nations commercent entre eux lorsque les flux de produits circulent au sein des réseaux complexes des structures des FMN. Les États-nations sont vidés de leur cohérence interne par la pénétration étrangère et la multinationalisation des FMN ; ils sont dépossédés de leurs relations économiques externes par l’internationalisation de la circulation des produits.

Transformation de l'État et Nouvelles Dynamiques Mondiales

Il ne s'agit pas tant d'un effacement de l'État-nation que d'une transformation discrète de sa nature. L'État-territoire succède à l'État-nation. La formation d’un système économique mondial se réalise au-delà des États et des agents multinationaux.

Les FMN prennent majoritairement racine dans les pays industrialisés : États-Unis, Japon, Union Européenne. La dynamique de multinationalisation n'est pas indépendante de la dynamique des économies d’origine. La croissance de l'économie mondiale reste encore à chercher dans la performance de certains États-nations.

Défis et Contradictions pour l'État Moderne

L'État est soumis à des tensions contradictoires : d'une part, un système de référence dépassé (l'économie internationale classique qui lui assignait le premier rôle) et, d'autre part, les pressions d’un monde changeant qu’il ne maîtrise plus. Il existe une contradiction entre son rôle traditionnel dans l'économie internationale et les impératifs d'un monde en mutation.

La conception traditionnelle de l’État-nation comme sujet absolu de l’économie internationale, défini par un territoire doté d’une combinaison spécifique de facteurs de production, est remise en cause par le décalage de plus en plus marqué entre l’espace politique (la nation) et l’espace économique.

Conclusion : Internationalisation du Capital et Souveraineté

L’internationalisation du capital signifie que celui-ci ne se met plus principalement en valeur sur une base nationale correspondant à l’exercice de la souveraineté de l’État.

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