L'Évolution du Droit Canonique: Codes, Conciles et Églises

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Le Code de Droit Canonique de 1917

Après la Révolution française, au dix-neuvième siècle, la hiérarchie ecclésiastique et le droit canonique ont pris un rôle de premier plan au sein de l'Église. Le droit canonique a cessé d'être un ordre pour le monde pour devenir un ordre au sein de l'Église. Le droit de l'État et de l'Église a commencé à être régi par des traités et accords, comme une solution technique au problème des matières mixtes. La science juridique séculière a connu son siècle d'or, une splendeur qui contrastait avec la situation de l'Église et de son droit dans un monde hostile.

Le premier Concile du Vatican a défini la doctrine de la foi comme l'enseignement infaillible du Pontife romain, sous certaines conditions. Il a également été l'occasion pour de nombreux évêques d'exprimer l'espoir que le droit canonique soit codifié en un seul corps de loi, afin de faciliter la connaissance, l'étude et la diffusion de la loi telle qu'elle a été édictée par Benoît XV en 1917. Le code contenait 2414 canons et était divisé en cinq livres :

  • Règles générales
  • Les personnes
  • Les choses
  • Les procès
  • Les crimes et les peines

Comme il est indiqué, le Code Lombardie a servi à fournir une structure formelle à l'Église. Le Codex a longtemps été un excellent outil pour la discipline du clergé, offrant des orientations claires et une base solide pour l'action pastorale. Il convient de noter qu'il s'agissait d'une entité juridique qui contenait l'ancien droit canonique, fondé sur le concept de la « société parfaite ». Il s'appliquait de façon stricte, ne laissant de marge que pour les affaires matrimoniales. Il mettait un accent particulier sur le principe hiérarchique, où il était entendu que la décision était juste parce qu'elle émanait de l'autorité compétente. Les autres causes qui ont conduit à la révision du code n'étaient pas techniques, mais plutôt la rupture du code dans son approche face à l'enrichissement ecclésiologique expérimenté par l'Église lors du Concile Vatican II.

Le Nouveau Code de Droit Canonique de 1983

Jean XXIII a annoncé en 1959 la célébration d'un concile œcuménique et la réforme du Code de Droit Canonique. La réforme est intervenue après le concile. Jean XXIII a ouvert la session du Concile en octobre 1962, et il a été clôturé par Paul VI en 1965. Ce Concile est l'un des points forts du XXe siècle, non seulement pour l'Église mais pour le monde entier.

Les travaux d'élaboration du nouveau code ont débuté en 1966 et se sont poursuivis jusqu'en 1982. Une grande partie du processus a consisté en une consultation judiciaire : le projet de code a été envoyé à de nombreux experts juridiques afin qu'ils transmettent leurs avis au Pape. Des milliers de réponses ont été reçues et, en avril 1982, le projet final a été envoyé au Pape et à une petite commission de dix hommes pour examen et approbation.

Il a été publié le 10 janvier 1983, accompagné de la Constitution apostolique Sacrae Disciplinae Leges.

Le nouveau code a été promulgué et ses bénéficiaires sont des millions de personnes sur chaque continent. Ce code a eu une longue période de vacatio legis (suspension de la législation) jusqu'en novembre 1983. Ce nouveau code était d'une technique romaine et son contenu était tout à fait légal. Il intègre la terminologie et les approches théologiques et juridiques. Les principes du code de 1917 sont toujours présents, mais avec des ajouts (1752 canons) et une division en 6 livres :

  • Règle générale
  • Le peuple de Dieu
  • La fonction d'enseignement de l'Église (qui réglemente les universités de l'Église)
  • La fonction de sanctification (les sacrements, le mariage et les règlements)
  • Les procès
  • Les sanctions

C'est le code qui régit l'Église latine aujourd'hui. Tout comme en 1917, ce code s'applique uniquement à l'Église latine, car un code spécifique régit les Églises orientales.

Le Code des Canons des Églises Orientales

Les Codes de 1917 et de 1983 s'adressent tous deux à l'Église catholique de rite latin. D'autres Églises de l'Est, ou de tradition byzantine, appelées Églises orientales, conservent leurs propres rites et leur propre droit. Malgré les difficultés liées à la codification de leur diversité, ce droit a été rassemblé et promulgué par Jean-Paul II par la Constitution apostolique Sacri Canones le 18 octobre 1990. Avec la promulgation du Code des Canons des Églises Orientales et du Code latin, l'unité et la variété de l'unique Église du Christ s'expriment, respirant avec ses deux poumons : l'Est et l'Ouest. Ce droit oriental comprend une organisation spéciale de ces Églises au sein du patriarcat et la manière de structurer une communion unique avec le Siège de Pierre. L'analyse comparative des deux codes apportera une riche contribution à la compréhension du droit de l'Église.

La Science du Droit Canonique

En droit canonique, les sources du droit sont la loi, les constitutions, les principes généraux du droit et la science canonique elle-même. La science canonique se reflète notamment dans des revues spécialisées. On distingue deux types de science canonique :

  • La science curiale (destinée aux prêtres et enseignée dans les universités pontificales comme Comillas ou Salamanque).
  • La science civile (destinée au grand public et enseignée dans des universités comme la Complutense ou l'UAM).

Parmi les revues canoniques, on peut citer :

  • L'*Anuario de Derecho Canónico Español* (publié par l'Université de Salamanque)
  • L'*Ius Canonicum* (publié par l'Université de Navarre)
  • L'*Annuaire de Droit Ecclésiastique de l'État* (initialement édité par la Complutense)

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