L'évolution des politiques environnementales de l'Union européenne
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Introduction aux politiques environnementales
La politique de l'environnement est la plus récente de toutes. Elle avait pour objectif l'amélioration continue des conditions de vie et de travail de ses citoyens. Elle a atteint sa définition complète en 1972, lors de la Conférence sur l'habitat humain, qui a ressenti le besoin de créer cette politique et des conditions visant à protéger l'environnement et à atteindre les objectifs du Traité de Rome, notamment la lutte contre la pollution et ses conséquences.
La destruction de l'environnement s'est accélérée dans les années 70, et les lobbyistes ainsi que les groupes environnementaux ont commencé à apparaître. Les gens ont pris conscience des dangers, et du fait que le développement économique y est étroitement lié, car il dépend des ressources naturelles. Le développement et la qualité de vie ne sont pas des termes antagonistes. Si l'on épuise les ressources naturelles (pétrole, charbon) pour atteindre des niveaux maximum de développement, cela se retourne contre nous. Il faut donc concilier les deux. Les principes de l'Union européenne à cet égard sont mis en œuvre grâce à des programmes d'action.
Le premier programme d'action (1973-1976)
Il y a eu plusieurs programmes. Le premier programme, de 1973 à 1976, visait à atteindre les objectifs suivants :
Objectifs du premier programme
- L'utilisation rationnelle des ressources naturelles.
- Prévenir, réduire et éliminer la pollution et les dommages qui en découlent.
- Maintenir un équilibre écologique satisfaisant, protéger la biosphère et éviter l'utilisation de ressources pouvant endommager cet équilibre.
- Orienter le développement conformément aux exigences de la qualité de vie et de travail, et faire prévaloir les aspects des solutions aux problèmes environnementaux.
- Rechercher des solutions en coopération avec les États non membres de l'UE dans le cadre des organismes et traités internationaux.
Catégories d'actions
Conformément à ces objectifs, ce programme a créé trois catégories d'actions :
- Réduction des dommages liés à la pollution.
- Amélioration des conditions de vie.
- Actions relatives aux initiatives internationales.
Le deuxième programme d'action (1977-1981)
Le deuxième programme a débuté le 17 mai 1977 pour une période de quatre ans (jusqu'en 1981). Il s'agissait d'abord d'une continuation du premier, bien qu'une attention particulière ait été portée à la prévention de la pollution des eaux intérieures et maritimes, à la gestion des déchets et à l'aménagement du territoire.
Le troisième programme d'action (1982-1987)
Le troisième programme, de 1982 à 1987, a introduit des innovations en proposant de nouvelles approches qui mettaient l'accent sur la nécessité de prévenir et d'éviter les problèmes, en intégrant notamment le principe du « pollueur-payeur ». Cette planification de la prévention visait à éviter les dommages.
Évaluation des impacts et législation
On a commencé à donner de l'importance à l'évaluation des « impacts », c'est-à-dire que tout ouvrage ou installation était tenu de faire l'objet d'un rapport. Cela a conduit à l'émergence de sociétés spécialisées, bien que dans de nombreux cas, il ne s'agissait que d'une étape supplémentaire. Désormais, une législation majeure sur l'évaluation environnementale a été approuvée en tant que mandat. Les règles édictées ont soulevé un certain nombre de mesures d'ordre général, mais visaient aussi à réglementer des secteurs spécifiques :
Secteurs réglementés
Pollution de l'eau et de l'air
On a abordé la question des produits dangereux dans les eaux usées (marées noires) et la protection contre la pollution des rivières et des eaux. Il a été constaté qu'il y avait un grave problème de pollution atmosphérique, d'où des conseils de prévention : éviter les éléments nuisibles tels que les moteurs à gaz qui polluent l'atmosphère et les pluies acides qui détruisent les forêts.
La couche d'ozone
Une directive européenne (juin 1985) a établi la nécessité d'un permis pour l'installation. On a également commencé à découvrir que la couche d'ozone, qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil, était détruite. Il fallait identifier les produits les plus nocifs : les aérosols, les liquides de refroidissement, etc. Un conseil a été nécessaire pour réglementer toutes ces pollutions.
Gestion des déchets
Une autre pollution concerne les déchets. Des actions ont été lancées en 1975 pour la prévention et le recyclage, même si l'élimination mettait en danger la santé ou l'environnement. Ainsi, en mai 1978, l'avis sur les déchets dangereux a été adopté, interdisant l'élimination incontrôlée des déchets et forçant l'étiquetage des résidus.
L'Acte unique européen (1987)
Ce n'est qu'en 1987 qu'apparaît pour la première fois dans le Traité CE un chapitre spécifique sur la politique de l'environnement. L'Acte unique européen, modifiant le Traité de Rome, reconnaît la nécessité de mesures pour protéger l'environnement, en reconnaissant sa relation avec les politiques communautaires. Ces mesures ne devraient pas entraver la réalisation des résultats attendus et devraient continuer à être protégées sans être un obstacle au développement économique. Tout ce qui est dit est obligatoire, et cela ne dispense pas les pays de leurs propres règles, qui peuvent devenir plus restrictives que l'action de la CE. L'action communautaire est fondée sur les principes suivants : prévention, correction à la source, et le principe du « pollueur-payeur ». Cette politique est une composante des autres politiques sectorielles. Elle est réglementée comme une politique européenne à part entière. Sans aucun doute, l'incursion de l'environnement dans l'Acte unique est la modification la plus importante des traités depuis la Constitution de la Communauté.
Le quatrième programme d'action (1987-1992)
Le quatrième programme d'action s'étend de 1987 à 1992. Les programmes précédents cherchaient des solutions immédiates aux problèmes. Dès 1983, une stratégie globale de prévention a été mise en place. Ce chemin long et complexe s'est achevé en 1987 avec l'entrée en vigueur du nouveau programme d'action pour l'environnement européen le 19 octobre 1987.
Cadre et impératifs
Ce programme constitue le cadre sur lequel s'appuie la politique environnementale de l'ensemble de la Communauté. Pour son développement, la Commission a considéré que l'environnement n'était pas une simple action, mais un impératif économique. Elle a fait de la protection environnementale un élément essentiel des politiques industrielle, agricole, énergétique, des transports, économique et de l'emploi.
Aspects positifs et négatifs
Cette politique devait avoir des effets positifs sur la création d'emplois, car de nouvelles lignes de travail, entièrement liées à l'environnement, allaient apparaître. Pour cela, d'autres mesures politiques étaient nécessaires, ainsi que l'harmonisation des législations dans les différents pays. Ces réglementations présentaient des aspects négatifs et positifs. Les aspects négatifs concernaient d'éventuels problèmes de financement à court terme et de compétitivité. Les effets positifs, à long terme, incluaient l'introduction de nouvelles technologies plus efficaces.
Le cinquième programme d'action (1992-2000)
Le cinquième programme, de 1992 à 2000, visait une approche plus ambitieuse. Le Traité de Maastricht a introduit de nouveaux points, comme la promotion du développement durable.
Contexte et nouvelles approches
Par ailleurs, d'autres raisons ont motivé ce programme. Divers rapports sur l'environnement étaient en préparation, révélant l'existence d'un lent déclin. Il a été noté que, dans cet état de choses, les mesures précédentes ne prenaient pas suffisamment en compte le développement économique et étaient agressives.
En 1992, des problèmes mondiaux tels que les changements climatiques, la déforestation et la crise énergétique sont apparus, ainsi que les problèmes économiques de l'Europe de l'Est. Cela a conféré de nouvelles responsabilités à la CE. Il a été reconnu que les problèmes étaient de plus en plus graves et menaçaient l'équilibre écologique de la planète.
Problèmes et principe de subsidiarité
Il fallait reconnaître que la production et la consommation d'énergie devaient être généralisées (entreprises et ménages). Il fallait accepter le fait que les comportements et la consommation des gens devaient changer. Mais l'important est que, dans ce cinquième programme, les problèmes n'étaient pas considérés comme de simples problèmes, mais comme les symptômes d'une mauvaise gestion et de l'existence d'abus.
Les vrais problèmes étaient liés à l'existence de sociétés qui produisaient de manière erronée. Le principe de subsidiarité nous dit que chacun est responsable et n'est pas uniquement la seule victime de tout ce qui arrive. Dans ce cinquième programme, les problèmes sont présentés comme des symptômes de mauvaise gestion, conséquence de l'abus des ressources naturelles.
Actions prioritaires
Plusieurs actions prioritaires ont été envisagées :
- Gérer le sol, l'eau, les espaces naturels et les zones côtières.
- Lutter contre la pollution en cherchant sa réduction par la baisse de production et des mesures de recyclage.
- Rechercher des mesures supérieures pour améliorer la qualité de l'environnement urbain.
- S'entraider pour l'amélioration de la santé et une plus grande sécurité publique.
Secteurs clés
Cinq secteurs ont été considérés comme répondant aux mesures les plus importantes :
L'industrie
Elle est encouragée à s'autoréguler.
L'énergie
Il s'agit de rechercher une livraison sûre et efficace, et un environnement propre compatible avec le développement économique.
Les transports
La tendance observée indique que la situation de l'UE ne s'améliore pas, mais ne fait qu'empirer. Cela conduit à une plus grande pollution et à une détérioration de la santé humaine. La demande de voitures va augmenter, ce qui rend difficile de mesurer l'ampleur des défis après l'élargissement de l'UE. Il est donc nécessaire de se préparer au transport de marchandises, notamment aux pratiques les plus dangereuses.
L'agriculture
L'agriculture génère une surexploitation de certaines zones, ce qui entraîne une dégradation des ressources naturelles dont dépend la vie. Cela implique la création d'excédents et le dépeuplement.
Le tourisme
Ce secteur est un exemple de la relation entre le développement économique et l'environnement. Le tourisme est le reflet de l'amélioration du niveau de vie des citoyens : des revenus plus élevés, davantage de temps libre, plus de tourisme. Il est également vrai qu'un développement touristique excessif serait préjudiciable en raison de l'augmentation de la pollution qui en résulterait. L'effet le plus positif est aussi remarquable que l'enrichissement, ce qui rend les aspects négatifs moins visibles.
Création de l'Agence européenne pour l'environnement
Il est important de souligner que, dans ce cadre, l'Agence européenne pour l'environnement a été créée en 1999. Elle vise à poursuivre les travaux du programme CORINE, un programme pilote pour la collecte, la coordination et la cohérence des informations sur l'état de l'environnement.
Les 12 problèmes environnementaux de l'UE
Voici un résumé des 12 problèmes environnementaux majeurs de l'UE :
- Problèmes météorologiques : des réductions ont été obtenues dans les émissions de plomb et de chlorofluorocarbures.
- Changement climatique : réchauffement de la planète par les gaz à effet de serre.
- Détérioration de la couche d'ozone : grâce au Protocole de Montréal, une amélioration a été obtenue, mais plusieurs années seront nécessaires pour une solution complète (si elle peut être réalisée).
- Destruction des forêts par la pollution photochimique et les pluies acides.
- Pollution atmosphérique : un problème majeur, bien que le niveau de trafic ait diminué dans certains pays, il a augmenté dans d'autres.
- Production de déchets : elle continue d'augmenter, ce qui n'est pas positif. L'accumulation de déchets dans des décharges souvent non contrôlées est très dangereuse pour la santé.
- Menace sur la biodiversité.
- Qualité des eaux continentales et maritimes : malgré les plans, elles sont sous la menace et l'eau est de mauvaise qualité.
- Dégradation des sols agricoles par l'abus, la coupe abusive des arbres, etc.
- Érosion et désertification : préoccupations majeures, ainsi que la salinisation des terres et les incendies. Ces problèmes sociaux sont les plus graves dans la région méditerranéenne. Peu de progrès sont faits, le processus est très lent.
- Détérioration de l'environnement urbain : la population augmente et vit dans des villes où la qualité de l'air est polluée. Il y a trop de bruit (circulation, construction, etc.).
- Risques : naturels (tremblement de terre de Lisbonne, volcaniques), mixtes (naturels mais influencés par l'homme), et humains (technologiques, fuites radioactives, incendies).
Le sixième programme d'action (2001-2012)
Le sixième programme d'action communautaire pour l'environnement, intitulé « Environnement 2010 : notre avenir, notre choix », couvre la période du 22 juillet 2001 au 21 juillet 2012. Ce programme s'inspire du cinquième programme d'action pour l'environnement (1992-2000) et de la décision sur son réexamen.
Objectifs et stratégie
La communication indique que, pour faire face aux défis actuels en matière d'environnement, il faut dépasser l'approche strictement législative et la remplacer par une autre stratégie. Cette approche devrait inclure des mesures et des instruments pour influencer les décisions des entreprises, des consommateurs, des politiciens et des citoyens.
Priorités d'action stratégiques
La communication énonce cinq priorités d'action stratégiques :
- Améliorer la mise en œuvre de la législation existante.
- Intégrer l'environnement dans les autres politiques.
- Collaborer avec le marché.
- Associer les citoyens et modifier leurs comportements.
- Prendre en compte l'environnement dans les décisions relatives à l'aménagement et à la gestion.
Mesures spécifiques pour la mise en œuvre
Pour chacun de ces axes, des actions spécifiques sont proposées. Pour améliorer la mise en œuvre de la législation, les mesures spécifiques suivantes sont prévues :
- Soutien du réseau IMPEL (Mise en œuvre de la législation communautaire sur l'environnement) et son extension aux pays candidats.
- Rapports sur la mise en œuvre du droit de l'environnement, présentant les résultats les plus importants ou les plus médiocres.
- Amélioration des normes d'inspection de l'environnement.
- Lutte contre la criminalité environnementale.
- Assurer la mise en œuvre grâce à l'utilisation de la Cour européenne.