Évolution du Sport : Analyse Sociologique et Enjeux EPS

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Dynamique du champ sportif : Nouveaux enjeux

Selon Christian Pociello, l'analyse de la structure du champ sportif a permis de distinguer 4 fonctions sociales depuis les années 70 :

  • Une fonction intégrative et fédérale
  • Une fonction éducative et scolaire
  • Une fonction spectaculaire et médiatique
  • Une fonction ludique et transgressive

Ces fonctions peuvent être contradictoires, conciliables ou synergiques. Leurs relations peuvent varier selon les conjonctures :

  • Années 60 (Le cours d'EP se transforme en EPS) : Renforcement des instances intégratives (fédérations sportives).
  • Années 70 : Dimensions ludiques, transgressives et de libre expression (contre-culture). Beaucoup plus libertaire.

A. Fonction intégrative, réglementaire et éthique

Production et gestion d'une élite sportive. Assurer la reproduction de leurs structures. Accroître la puissance sociale et économique de leurs institutions respectives (TV, Radio…). Garantir des profils sociaux à leurs dirigeants.

B. Fonction éducative, scolaire et didactique

Démocratisation des activités, intégration scolaire (Disciplines de base [4] : natation, athlétisme, gymnastique et sport collectif).

Traitement des activités sportives dans le sens de leur adaptation au cadre spatial et moral de l'école. Pendant les années 60 apparaissent les équipements de première génération en France. Sports se prêtant particulièrement au travail et aux modes d'évaluation scolaires et correspondant au parc des équipements usuels existants.

C. Fonction ludique, récréative et transgressive

Stimulée par une culture adolescente en voie d'autonomisation. En opposition résolue avec la fonction scolaire. « Culture fun » (Alain Loret). Ces adeptes transgressent les valeurs traditionnelles du sport et pervertissent son éthique scolaire. Pair à Père.

Paul Yonnet (1998), Système des sports, Gallimard, Paris, 254p. « Extrême est dans tous ces sens utilisé comme argument positif, destiné à séduire en qualifiant le caractère (prétendu) limite, exceptionnel… »

Entropie

L'entropie d'un système caractérise son degré de désordre.

D. Fonction marchande, consommatoire et spectaculaire

Attachée à la production, la distribution et à la gestion de biens. Fonction particulièrement importante et efficiente dans la conjoncture actuelle. Connotation sociale des images sportives selon leur marquage social, le degré de marchandisation et leur plasticité fonctionnelle (performance, puissance, culte du corps, souci des figures d'exception…).

Évolution sur 30 ans

Un renforcement de la fonction de loisir. Jeux de détente, d'excitation, de vitesse et de vertige (ilinx) marqués par le goût de la nouveauté et la découverte de grands espaces. Opposition vis-à-vis des valeurs de sérieux, de travail, de progrès, d'efforts…

Usure symbolique du système traditionnel.

E. Variables pertinentes de développement

Dans notre société post-moderne en pleine mutation, les activités physiques sont en train de se transformer, de se décliner selon de nouveaux usages et d'utiliser des niches de plus en plus originales.

  • Les variables socio-économiques
  • Les variables d'ordre socio-culturel

Variables socio-économiques

Les effets de la compression des budgets des ménages. Les effets de la transformation des modes de vie et des habitudes de consommation des citadins. Augmentation du temps libre et de loisir. La segmentation des temps de vacances. L'économie des déplacements automobiles. La recherche d'activités de proximité dites « au quotidien ». L'effet structurant de la consommation télévisuelle sur le temps de loisir et sur la gestion du temps libre des ménages.

Gérard Mermet

Œuvre « Francoscopie », 14ème édition en 2013. Cet ouvrage décrit et décrypte les attitudes, les comportements, les opinions et les valeurs.

Influence de la TV

Entre 1986 et 1999, les Français avaient gagné une demi-heure de temps libre, et la TV en avait été le principal bénéficiaire, du fait notamment du développement de l'offre de programmes. Mais ce sont aussi les différents écrans qui vont être utilisés (Internet,…).

Changement d'écran

Mais, la montée en puissance d'Internet tend à amoindrir le rôle central de la TV. Les derniers chiffres des différentes études américaines montrent qu'un adolescent américain passe 8 heures devant un écran. Difficile de répondre.

Variables socio-culturelles

Les préoccupations pour la santé. L'aspiration à la libre expression et à l'épanouissement personnel. L'accroissement considérable des taux de scolarisation. Les transformations des rapports au système scolaire. L'allongement de la durée de la jeunesse. Une société actuelle qui fait l'apologie de la jeunesse. Dans la société actuelle, il faut être jeune. La versatilité grandissante des goûts du public.

F. Influence des variables

Externes : Intérêts industriels, sphères marchande et médiatique.

Nouveaux enjeux, réduction ou augmentation du temps de travail, crise financière, retour de la croissance, évolutions des comportements… Le paysage des activités physiques devrait connaître de profondes mutations dans les années à venir.

La valorisation du temps libre sera l'un des principes fondateurs d'une nouvelle civilisation. Joffre Dumazedier, « Vers une civilisation du loisir ? » (1963).

Effets observables

Ce qui produit sur le système des pratiques des effets observables de deux ordres :

  • Des tendances lourdes d'évolution du système.
  • Des faits porteurs d'avenir (Jacques Defrance, Christian Pociello, Pierre Parlebas = lancent la sociologie du sport).

G. Tendances lourdes : Loisirs à réinventer

Enquêtes nationales INSEP (1985-2001) et INSEE (1987, 2003).

  1. Une certaine massification des pratiques. Augmentation régulière des taux d'activité dans la population. Cette massification n'exclut pas une reconduction de la stratification sociale des activités et leur marquage social.
  2. Une féminisation de l'ensemble des activités.
  3. Un allongement des cycles de vie sportifs.
  4. Une recherche de structures ou de formes d'organisation à faibles contraintes.

H. État des lieux et analyse

Mutations à l'œuvre du côté de la consommation et des consommateurs : La demande. Patients (APAS), élèves (EM), athlètes (AEP) ou clients (MG)… Mettre en perspective quelques-unes des caractéristiques les plus originales. Travail de Robert Rochefort (directeur du Credoc - Centre de Recherche pour l'étude et l'observation des conditions de Vie) ou encore l'ouvrage de Patrick.

Comportements actuels des consommateurs

Lecture post-moderne de notre société de consommation. Description de certains comportements actuels des « consommateurs ».

Maîtres-mots explicatifs

1. L'éclectisme

Notion essentielle. Le « consommateur » est devenu bricoleur, zappeur… Il mélange les styles et les éléments à son gré. Il montre ainsi qu'il a du pouvoir dans le système, c'est son espace d'expression, de liberté, où il peut affirmer son existence, sa différence, son authenticité. On est dans la pluriactivité. Le parcours du « consommateur » ressemble alors bien plus à une quête.

Identité propre

Objectif : Avoir notre identité propre. La possession matérielle conduit les individus à exprimer leur identité au travers de ce qu'ils possèdent, utilisent ou consomment. La consommation contribue à exprimer matériellement la personnalité du consommateur. Le consommateur pourra beaucoup plus affirmer son identité à travers l'exploit réalisé. Ce qui est en jeu, c'est la notion d'expression de la personnalité. C'est la notion d'« extend self » (le soi étendu) de Russel Belk.

Mécanismes d'affirmation de soi

Exemple dans les APS : Auparavant, les pratiques physiques étaient quasiment exclusives, c'est-à-dire que chaque individu avait une activité mono-sportive. Les pratiques deviennent plurielles : un même individu va en pratiquer plusieurs (post-modernité).

2. L'hédonisme

Doctrine morale qui fait du plaisir le but de la vie. Principe posé par les économistes libéraux, selon lequel l'homme cherche ordinairement à acquérir le maximum de jouissance au prix du minimum d'efforts. Donner l'occasion de faire de manière « ludique » et « hédoniste ». La finalité de l'acte consommatoire est le plaisir.

3. Le tribalisme

Les tribus remplacent les classes sociales. (Citation sur photocopie). À la logique de l'identité est en train de succéder un processus d'identification à un groupe, un sentiment, une mode. (Citation photocopie).

La notion de tribu

En sciences humaines, la tribu a longtemps servi à désigner un groupe social vivant sur un territoire commun. Un groupe qui partage des valeurs, des rites, une culture spécifique. La « sous-culture », synonyme de tribu, insiste bien sur la notion de segmentation culturelle. Abandonné car : Connotation négative liée à une hiérarchie implicite entre d'éventuelles stratifications sociales. Il y a autres choses à faire, dans les tribus il y a des strates différentes.

Degré d'implication

L'anthropologue Ted Polhemus établit une différence entre les individus qui sont « réellement dans la tribu » et ceux qui n'y sont pas « réellement ». Selon lui, le degré d'implication et d'adhésion à certaines valeurs est une clé de lecture. Notion de « surface » et de « fond ». Selon la profondeur d'appartenance. On a plusieurs tribus et maintenant elles sont plus complexes.

Pratique de surface vs de fond

« Beaucoup d'individus adoptant ostensiblement tous les signes de la pratique, ne sacrifient pas réellement à l'activité. Toutes les enquêtes révèlent cette surestimation des déclarations d'activité individuelle et en même temps cette survalorisation culturelle dont la pratique sportive fait encore l'objet. La diffusion du modèle sportif dans le vêtement ordinaire et la diffusion du style sportif dans la vie courante en sont les manifestations plus courantes » (Auteur sur l'ENT).

Concept pertinent

Ce concept de tribu devient particulièrement intéressant pour mettre un bémol à l'analyse que font certains sociologues privilégiant l'idée que les occidentaux sont de plus en plus individualistes. L'individualisme croissant n'est pas à interpréter comme étant une forme de rejet de toute forme de collectivité ou de vie en groupe. La réalité sociale est en changement. Tout a changé, on choisit notre tribu ; antérieurement, on était dans une tribu, on acceptait ses sports, son lieu de travail… la tribu nous déterminait.

Mécanismes de recomposition sociale

À côté des formes traditionnelles de construction de la vie sociale (famille, classes sociales…) apparaissent de nouvelles formes de vie grégaires (ce qui pousse les hommes ou les animaux à s'assembler). L'individualisme prend alors une autre tournure car il peut s'interpréter comme la volonté des individus de décider par eux-mêmes : Avec qui veulent-ils être en contact ? Les tribus deviennent ainsi une forme sociale permettant de concilier individualisme et notion de collectivité.

I. Faits porteurs d'avenir (Pociello)

1. Individuation ou personnalisation

Chacun peut trouver :

  • Son mode de sociabilité : Trouver le côté individuel, amical, associatif…
  • La modalité la mieux adaptée à ses dispositions : Motrice, culturelle, esthétique…
  • La variante la plus conforme à ses désirs.
Recherche d'autonomie

C'est dans l'incitation, le type d'encadrement et les modes de transmission de savoir-faire que se manifeste une puissante aspiration des sujets à l'autonomie. Pas de contraintes didactiques et d'initiations longues et fastidieuses. Accéder rapidement à une maîtrise technique minimale des gestes et des appareillages pour parvenir à l'autonomie motrice et décisionnelle.

2. Délocalisation des pratiques

Ce sont les prémices d'une recherche de nouveaux cadres d'exercices. Manifestation agoraphile qui retrouve une autre tendance : l'écologisation des activités. Nouvelles territorialisations : J.P. Augustin (1985).

Manifestation agoraphile

Christian Pociello, Sports et sciences sociales : « Goût, tendance et émotions agréables pour l'évolution dans les grands espaces libres ». Volonté de recherche de grands espaces.

Contexte culturel

Les modèles urbains d'équipements sportifs les plus classiques (stades, piscines, gymnases) font l'objet d'une certaine désaffection ou d'une transformation progressive. Les multiples réhabilitations visent à les adapter à ces évolutions de la demande (ludique, récréative…) et s'inspirent des décors et des éléments naturels (végétation, rocailles, ruissellements, courants, vagues…). Exemple : Caldea ! Mais ce mouvement centrifuge se complète par un mouvement croisé et paradoxal d'urbanisation des pratiques écologiques de pleine nature. Les gens ne veulent pas se déplacer (on crée des installations à la ville pour ne pas se déplacer : mouvement centripète).

3. Tendance à la technologisation

Préférence des activités sportives à dominante informationnelle. Selon Pociello, les appareillages attractifs sont les équivalents sportifs du « High-tech », des signes prégnants de la modernité. Nouveaux rapports avec la nature, qualifiés d'« hyper-naturels ». Les conditions de pratique sont tellement sophistiquées que les Sports de Pleine Nature « mériteraient mieux l'appellation de Sports de Pleine Culture » (Pierre Parlebas). Dieter Hillairet analyse cette prolixité, cette exubérance d'appareillages et d'inventions sportives.

4. Tendance à la combinaison/hybridation

Besoin d'expression et de singularisation des pratiquants. Envie de bouger, de zapper sportivement. Public « touche à tout ». La polyvalence sportive tendra à devenir une valeur nouvelle. Ce processus d'hybridation est un processus de renouvellement dans un espace sportif saturé.

5. Mise en forme aventurière

Nombre d'activités se réaménagent en intégrant la thématique de l'aventure. L'écologisation et l'agoraphilie. Les catalogues de Terres d'aventures, Nouvelles frontières, UCPA… sont révélateurs de ce moment général d'escapades sportives. Les médias font rentrer le lointain dans le quotidien. Les acteurs et agents de l'aventure vécue par procuration marquent aujourd'hui les esprits jusque dans leur démesure. Faire des acteurs des aventuriers - mise en forme aventureuse !

Représentations différenciées de la nature

On trouve des différenciations :

  • Dans la nature des régions explorées (chaque individu a une nature…).
  • Dans le mode de pénétration offert pour investir ces espaces inconnus.

L'ascèse physique / La puissance motorisée
Le calme méditatif / L'impatience chronométrée
Humeur contemplative / Consommation effrénée d'espaces
Incertitude du milieu / Confort des lendemains
Quête respectueuse des autochtones / Traversée opulente du tiers monde.

6. Mise en forme festive

Mise en forme festive, hédoniste, carnavalesque ou folklorique des activités. Assimilable à un regain de la « paidia » de Caillois. Retour aux sources culturelles des sports de tradition.

Loisirs contre travail

Transgression des valeurs de concurrence et de compétition : équivalents exacts de la compétitivité et de la productivité industrielle. Recul des « sports digitaux » et une faveur pour les « sports analogiques » (Alain Loret, 1992). Certains experts prévoient un glissement de l'« ascèse » (personne qui fait une activité physique avant le travail) au « festif » ou le passage d'une culture « de l'apollinien (dieu de la beauté) » au « dionysiaque ».

Ludification des activités

Pierre Parlebas (1981). Plus une pratique physique tend à prendre le statut de sport, à se « sportiviser », plus elle tend à se « déludiser ». Cette « sportification » illustre l'expression de Johann Huizinga (Homo Ludens). Le sport est devenu plus sérieux, il a perdu l'origine ludique. (Citations Johann Huizinga et Pierre Parlebas sur photocopie).

Cette « ludification » (transformation, évolution d'une pratique, retour vers le ludique), ce phénomène très net dans les pratiques de pleine nature est encore plus marquée dans les sports de glisse. Les Beatniks (aller partout, vivre en dehors de la société) sortent les sports rebelles, contre-culture.

Double statut

Dans les activités de glisse… qui gardent la notion de jeu traditionnel : pas de règles, pour s'amuser, et après se développer en sport. Double statut : c'est avoir des notions du jeu et du sport. Ces activités sont appelées par Parlebas « activité physique libre » (tu n'as pas besoin d'entraîneur, tu n'as pas besoin…).

J. Traits pertinents des pratiques nouvelles

Actuellement, ce qui fait qu'une pratique trouve un intérêt dans le public, c'est le trait « présence d'incertitude ».

  • Conduite de décision, de type stratégique. Les initiatives détiennent le rôle majeur.
  • Liées à la lecture du milieu : le trait « psychomoteur ».
  • Autonomie et liberté : le trait « sauvagerie ».
  • Non-aménagement du milieu.
  • Incertitude. Aventure. Risque.

Ce sont des personnes qui veulent vivre une aventure au quotidien ! Le trait de sauvagerie valorisé à ce point est une nouveauté institutionnelle.

  • Le trait « locomotricité d'origine externe » : Une fois que la pratique gagne en popularité, il faut la réglementer ! Créer des règles et des institutions. Le pratiquant n'est pas directement à la source du déplacement effectué.
  • Le trait « vertige (chercher des sensations inhabituelles) » : Le référentiel d'attitude et de déplacement est profondément modifié.

Actuellement, toutes les pratiques cherchent à respecter ces critères. Analyser cette activité par les critères (Possible question d'examen). Analyser une activité par les critères de post-modernité (Possible question d'examen).

K. Nouveaux territoires sportifs

Ces pratiques nouvelles vont ainsi faire appel à de nouveaux lieux. Se déroulant dans un milieu incertain, privilégiant la « sauvagerie » (lieux où l'homme n'a fait ni modifications ni codifications) et sublimant l'ilinx. Ces nouveaux territoires entretiennent un rapport hyper-naturel avec la nature.

Processus en œuvre

La thématique de l'aventure. L'hybridation. La délocalisation des pratiques. La technologisation. L'écologisation et l'agoraphilie. Dominante du loisir : Jeux de détente, d'excitation, de vitesse et de vertige marqués par le goût de la nouveauté. Exemple : Caldea, du tennis sur l'héliport d'un hôtel, du VTT dans les Rocheuses, du ski en plein désert, les nouvelles piscines du Japon, jouer au golf dans la neige…

EPS et nouvelles pratiques sportives

L. Marginalisation des sports de nature à l'école

M. Avènement des APPN et nouvelles cultures

S'insère dans une évolution du goût des Français. Nouvelles cultures sportives, nouvelles pratiques. Inscrites dans une logique différente de celle des sports de compétition traditionnels. Sociologues : Gilles Lipovetsky, Alain Loret… montrent cette évolution des goûts des Français. Confirmé par l'enquête MJS/INSEP (2000).

Enquête MJS/INSEP 2000

36 millions de pratiquants recensés. Objectifs relevés sont multiples : Loisirs, compétition, santé… Les lieux de pratique suggèrent une recherche du contact avec la nature : 63% des activités ont lieu en nature. La liste du tableau 2 témoigne de la forte présence des activités se déroulant dans un cadre naturel, fréquemment en dehors des équipements et cadres habituels du sport.

Recherche d'un cadre naturel. Activités menées en dehors de tout esprit de compétition. La marche arrive en tête avec 21 millions de pratiquants (Marche, vélo et natation). L'escalade et le ski (qui arrive en 8ème position avec 5,3 millions de participants). Selon Oliver Bessy, les activités de loisir visent de nouvelles finalités et véhiculent de nouvelles valeurs (… 2 articles…).

Naturalité

La naturalité serait-elle le « Graal » (c'est ce que tout le monde cherche, se rapprocher du naturel) de notre époque ?

N. Intérêt d'une classification

Notamment pour la mise en place de séances, pour la pédagogie… Avant, une mise au clair est nécessaire… Toute classification est contestable, elles sont toujours arbitraires. Elles sont valides à un moment donné… Pas de lois en sociologie. Les classifications sont arbitraires selon l'espace, le temps, la société.

Athlétisme, ski, gymnastique, natation (Sports de base).

Exemple CAPEPS (EM)

Les compétences propres : CP1 : réaliser une performance mesurée (athlétisme, natation), CP2 : Agir dans un milieu incertain (sports de nature)…

Exemple ES (Éducation Spécialisée ?)

Intérêt de la psychomotricité, de la sociomotricité : Sports collectifs : Intérêt d'apprendre à dribbler autour des plots ?... On répète les exercices mais après, en situation, il faut s'adapter.

Question type

Mettre en place une situation d'apprentissage sur le duel tireur/GB. Quel que soit le niveau, que la question porte sur le GB ou sur le porteur de balle… Répéter le geste jusqu'à être parfait.

Exemple APA (Activité Physique Adaptée)

Ultra domestiqué. « Notion de « représentations sociales différenciées » ».

Aménagement

Notamment dans les « sports nature ». Mais cela concerne aussi l'APA, l'EM et l'AEP. Incertitude créée par le milieu. Différence entre le milieu « sauvage » et le milieu « domestiqué ». Différence entre un comportement stéréotypé et le déchiffrage, l'adaptation au milieu. Notion de risque, d'aventure…

Sauvage : Milieu fluctuant et nécessité de choisir une stratégie. L'influence des grands mythes relatifs à la nature. L'aventure et le risque sont profondément associés à l'idée d'aventure (…).

Christian Pociello, Sports en Ville, Nº69 : « La thématique insistante de l'aventure, avec ses dimensions d'autonomie décisionnelle, d'exploration d'inconnu (personne ne connaît), d'affrontement à des dangers, de conquête des grands espaces, structurent de nombreuses activités de la jeunesse. C'est là le réservoir fantasmatique d'une Jeunesse des Temps de crise trop longtemps contenue dans une sorte de « moratoire social » ».

Mise en forme aventurière des pratiques, activité psychomotrice, explore son principe inconnu. Inconnu absolu : Ce que personne ne connaît. Inconnu relatif : Ce que l'on ne connaît pas. Fantasme. Jouer sur le mythe de la nature.

Objectivité vs Subjectivité

  • Vilfredo Pareto (1965) : Notion de territoire sauvage, aventure, risque.
  • 2 aspects pour tout fait social : Objectif / Subjectif.
  • Subjectif : Manière dont on va voir le fait social.
  • Objectif : Ce qui se passe réellement.
  • 2 dimensions : Prise de risque Objective (telle qu'elle va se dérouler) et Subjective (telle que la perçoit le sujet).
  • Écart optimal : Linda Allal.
  • 2 parties : Ce que l'élève peut faire et ce qu'il ne pourra pas fixer.
  • Ici les 2, il y a l'écart optimal.

Notion d'inconnu

Paul Yonnet : Notion d'inconnu absolu et relatif. Absolu : Ce que personne n'a jamais fait. Relatif : Ce que les personnes qu'on accompagne / nous n'avons jamais fait. L'inconnu absolu n'existe plus maintenant.

Marathon des sables : 6 jours en autosuffisance (plusieurs marathons). Aventure : Balisage, lumière (si allumée), laser, 4x4, un médecin pour 8 coureurs, hélicoptère. Recherche ultime de baisser le poids du sac. Obligation : Nombre de calories min., fusée de détresse.

Risque : Marianne Barthélémy (1999) « Pour les concurrents le seul risque réel est de ne pas arriver au bout de leur périple ». Par l'organisation et le coureur, on laisse peu de place à l'incertitude et au hasard. Ça a l'air aventureux mais très domestiqué. « Le M.S est une version euphémisée (+douce, atténuée) de l'aventure ». Ce qui compte c'est le rapport aux médias, l'image.

O. Classification et intérêt (suite)

Par (avec JO, fédérations, licenciés...). 2 Types de chiffres :

  • L'offre sociale : Mondiale (JO), Nationale (Subventions).
  • La demande sociale : Les licenciés.

Quelles sont les valeurs imposées par l'institution ? Quelle éthique du sport ? Valeurs, images imposées par les institutions ? Est-ce que cela correspond à une demande sociale globale ? L'argent de l'État va vers le sport médiatisé et non là où est la demande.

L'offre institutionnelle

Mondial : Quand un sport est olympique, c'est la consécration sociale / reconnaissance suprême. Double choix de société : Sportivisation des jeux sportifs. Chaque société va élire un sport national. Élection du sport olympique (l'universalisation, l'amateurisme) changement depuis 1992 (spectacularisation).

Les subventions nous permettent de voir ce que l'État privilégie.

Référence (Caillois)

Agon, de Caillois : Égalité des concurrents au départ. Le sport mis sur un piédestal car il fait rêver quand on réussit. Le sportif est l'exemple à suivre. Brown « sport opium du peuple ». Éthique : Transparence du sport. Sport « clean » (programme anti-dopage, règles simples). Baseball, squash : plus durs à comprendre, non transparents donc pas subventionnés par l'État. Personne qui ne doit pas tricher ; réussit seul = sportif = citoyen parfait/modèle. Personne qui triche, qui ne respecte personne : on le détruit (médiatiquement).

La demande sociale

Représente les licenciés. Pose problème car ce n'est pas l'ensemble des pratiquants, car certains font des APS (non licenciés). Certains vont s'habiller, faire comme une tribu mais ne font pas la pratique : ceux qui sont à la surface de la tribu. La licence est condition sine qua non à la pratique comme en sport collectif pour être sûr d'avoir des adversaires et partenaires. « Actions libres » : Action sans cadre fédéral, action seule. Pratiquants difficilement comptabilisables dans les milieux sauvages.

Divergences offre/demande

Décalage telle offre et demande : Divergence. Décalage très important si on prend en compte toutes les pratiques libres. On verrait que la plupart des pratiquants ne sont pas issus des sports olympiques.

Modèles sociaux privilégiés

Premier : Compétition (homme seul/duel). 80% Pratiques des milieux domestiqués (20% des semi-domestiqués). Territorialisation : Transformation par territoire. 3 catégories : Vide, A, et AP.

Conclusion (Offre/Demande)

L'institution sportive favorise massivement des modèles privilégiés : Le combat de l'homme seul qui prouve son excellence face à un milieu stable, codifié et comparable. Duel de 2 adversaires ou 2 équipes grâce à la normalisation en champ clos, affrontement équitable et absolue : égalité au départ (recherchée). Il existe une éthique sociale très orientée de la rencontre sportive. Valeurs prônées pour la société. Exemple voulu par la société.

P. Décalage entre pratiques sociales et scolaires

a. Marginalisation relative à l'école

Malgré cet « incontournable contexte ». La pratique de ces nouvelles activités physiques reste souvent confidentielle et globalement peu importante dans le cadre de l'EPS. Catherine Louveau, Michelle Métoudi, « Les loisirs sportifs : Un incontournable contexte ».

Analyse d'Olivier Bessy

Olivier Bessy « Nouvelles pratiques, Sports de base ? ». Écart grandissant entre les activités enseignées et celles qui sont pratiquées dans le cadre de l'école. Cette analyse dévoile « un ménage à trois » constitué par l'athlétisme, la gymnastique et les sports collectifs qui monopolisent entre 80 et 85% du temps scolaire d'EPS. Cela s'appuie sur une enquête : Bertrand René « Les matières enseignées en EPS ». L'athlétisme, les sports collectifs, la gymnastique, la natation. Ce tableau dénote une totale ignorance des pratiques sociales. Autre étude à ces résultats : « La trilogie traditionnelle (athlétisme, gymnastique, natation) ainsi que les sports collectifs de petit terrain arrivent largement en tête. » Et les sports collectifs sont séparés (Handball, football…) et pour cette raison ont disparu du podium.

b. Tendance traditionnaliste de l'EPS

L'ensemble de ces résultats fait penser à une tendance traditionnaliste dans l'EPS.

Constat qui perdure

« Il est aujourd'hui acquis que les pratiques sportives de nature ne répondent pas à un phénomène de mode mais à une réelle attente sociale s'inscrivant dans la durée ». Dans la pratique sociale, l'offre se diversifie, ces pratiques sont délaissées par l'institution scolaire. L'enseignement de ces activités reste marginalisé.

Et les élèves ?

Comme le montre l'enquête, les disciplines sportives pratiquées dans le cadre de l'école sont parmi celles que les élèves souhaitent le moins pratiquer (exception : natation). Inversement, les activités sportives de nature sont peu pratiquées mais très prisées par les élèves. Christian Pociello : « Les enseignants d'EPS peuvent-ils alors se soustraire à ces mutations culturelles et économiser une réflexion sociologique » ?

Quid des instructions officielles ?

Pour les lycées, l'EPS « fonde son enseignement sur des pratiques s'inscrivant dans l'organisation sociale d'activités de compétition, de loisir, d'entretien et d'expression ».

Pour les collèges

L'enseignement de l'éducation physique doit intégrer l'ensemble de ces pratiques (compétition, expression…).

Q. Formation continue et textes officiels

1991 : l'IGN (Inspection Générale Nationale), demande à des experts de réfléchir à l'intégration des APPN (Activité Physique de Pleine Nature) dans l'enseignement obligatoire de l'EPS.
1992 : L'Université d'Été. Comment les intégrer ??
1995 : Autre université d'été, travaillant sur le thème des pratiques d'entretien corporel, propose de concevoir des éléments permettant aux enseignants d'introduire ces pratiques, fortement demandées par les adultes sortis du système scolaire.

Contexte institutionnel : Textes officiels

Pour rappel, les trois objectifs assignés à l'EPS sont :

  • Développer les potentialités motrices.
  • Offrir l'accès à la culture que représente la pratique des APS.
  • Donner aux élèves savoirs et connaissances leur permettant l'entretien et l'organisation de leur vie physique future.

À travers les textes officiels, le législateur souhaite adapter l'EPS au contexte socioculturel. 1985, les Instructions Officielles ne manquent pas de sensibiliser à la nécessaire diversification des APS en milieu scolaire. On insiste sur la diversification des activités.

Double décalage (Textes/Pratiques EPS)

Ces constats révèlent en effet « un double décalage entre les pratiques dominantes en EPS et les textes officiels, et les pratiques sociales ». Les APSA programmées offrent peu de changements.

Étude de Geneviève Cogérino (1999)

« Les enseignants les plus expérimentés présentent les routines les plus efficaces […] mais aussi les plus ancrées. Alors que les enseignants plus récemment formés sont encore préoccupés de la concordance entre les objectifs annoncés pour une séance et les contenus d'enseignement choisis ».

R. Tentative d'explication pratique (Niveau 1)

1. Difficultés d'organisation

« Le coût de ces pratiques et surtout des déplacements semble un obstacle ». « La combinaison des contraintes matérielles, temporelles, économiques, administratives et humaines apparaît comme un frein au changement ». Si les établissements ne bénéficient pas d'un environnement favorable. Une solution existante est la mise en forme particulière :

  • Regroupement des heures d'EPS
  • Projet de classes transplantées
  • Stages

2. Espace et apprentissage

Adéquation entre l'espace utile et le nombre d'élèves en action. La notion d'espace « doit intégrer le calcul du coût en temps des options prises, plus précisément en temps d'apprentissage collectif, rapporté au temps réel de mise en situation d'apprentissage moteur de chacun des élèves » (Claude Pineau). Les activités permettant de faire travailler une grande quantité d'élèves sur de petits espaces apparaissent comme incontournables dans les programmations d'EPS.

S. Analyse complexe du phénomène (Niveau 2)

Malgré cette contrainte matérielle, les enseignants disposent d'une certaine marge de manœuvre. La contrainte liée aux conditions matérielles d'enseignement ne permet pas d'expliquer à elle seule les choix.

Enquête de Marie-Paule Poggi-Combaz

Analyse du curriculum s'il avait tout le temps, le matériel et le lieu, toutes les conditions. Les professeurs amèneraient les mêmes activités, ils feraient la même chose, même s'ils avaient toutes les conditions. Interrogation sur le contenu du « curriculum réellement mis en œuvre » mais également sur celui d'un « curriculum idéal » ou imaginé… Exemple : Test du pêcheur…

Curriculum et sociologie

Le curriculum idéal s'aligne sur le curriculum réel. « Les choix pédagogiques ne sont pas seulement liés aux moyens matériels disponibles, ils sont dépendants, [...] des représentations que les enseignants se font des caractéristiques de leurs élèves et du pouvoir éducatif des APS » (Marie-Paule Poggi-Combaz). L'école produit des différenciations dans les cursus. Les choix sont d'autant plus traditionnels que les enseignants exercent dans des établissements défavorisés (Activités psychomotrices et sans incertitude). Lorsqu'ils sont dans des établissements favorisés, activités avec de l'incertitude et de l'interaction motrice. Les choix se font de manière involontaire. Dans des contextes difficiles, les enseignants s'appuient sur des pratiques sportives universellement reconnues, donc incontestablement et incontestées mais surtout codifiées. « Les pratiques sportives sont productrices d'ordre là où le désordre menace ». « La tradition ferait donc office de situation refuge rassurante » (M.P Poggi-Combaz). Quand le lycée est difficile, certaines activités ; quand le lycée est facile, certaines activités (refuge dans les activités traditionnelles). D'autres facteurs semblent alors peser sur les choix, notamment par la conviction exprimée par les enseignants que ces activités ne méritent pas une place dans le cursus scolaire.

TABLEAU DE POCIELLO : Fonction éducative différente de la notion ludique.

T. Recherche de légitimité permanente de l'EPS

Selon André Rauch, l'EPS se situe à mi-chemin entre les activités de loisir et les disciplines communément qualifiées d'instructives. « L'éducation physique n'est pas installée à l'école, elle y campe » (Dumazedier). Avant : EP des militaires ? Santé ? Profs ?

Analyse de la Revue Contre Pied

EPS-Sports-Cultures, n.2: Au cœur des pratiques. Permanence dans la recherche de légitimité et dans la référence au travail scolaire. L'école tout de même / Activités proprement scolaires / Certaine continuité dans une école transplantée (ex: ski) / Préserver le caractère scolaire / Éviter le piège d'une rupture scolaire. Ces activités ne doivent pas tomber dans une dérive vers la contre-école, une évasion, un séjour type club. « Nous ne serons pas en vacances de neige ». Pas Club Med. Les APPN sont marquées d'une valeur loisir, détente, vacances.

U. Le travail versus le jeu en EPS

Ces nouvelles pratiques semblent… Les activités pratiquées en un milieu incertain sont jugées beaucoup moins formatrices que celles se déroulant en milieu domestiqué. Ces activités ne sont pas jugées par le corps enseignant dignes d'un enseignement.

Institution scolaire

Valeurs du travail et du sérieux. Sport traditionnel, avec des valeurs d'ascétisme, d'effort, est proclamé sérieux et noble donc digne d'enseignement. Alors que les pratiques sportives de nature sont le plus souvent qualifiées de délassement puéril.

Répétition de l'histoire

Guerre des méthodes

Le débat opposait alors l'ÉP rationnelle et sérieuse contre le sport. Le sport se révélait dans ce contexte comme une activité sans grandes finalités pratiques (JP Callède). Le rôle tenu par le sport s'est inversé.

Pas de répétition mais plutôt bégaiement

L'histoire de l'éducation scolaire est une histoire bégayante. Le bègue ne se répète pas, il insiste. L'histoire de l'éducation scolaire de même.

L'athlétisme comme archétype scolaire

L'athlétisme peut être considéré comme répondant aux valeurs de l'école. L'athlétisme est l'activité la plus souvent pratiquée en cours d'éducation physique. C'est elle qui se maintient le mieux de la classe de 6ème à la 3ème. Discipline des JO = activité de base devant tenir une place primordiale en EP (Combaz).

Rapport avec l'éthique scolaire

L'athlétisme est synonyme de souffrance physique et morale, en ce que l'apprentissage et l'entraînement reposent sur la répétition, la rigueur, l'ascèse. L'ingratitude de l'effort pour un résultat non garanti...

Affirmations péremptoires...

Les actions de course, de saut et de lancer sont considérées comme l'alphabet du sport.

L'essence anthropologique

Cette discipline apparaît comme propédeutique aux apprentissages sportifs, ce qui lui permet de s'imposer comme contenu d'enseignement prioritaire à l'école. Pour certains même, il est préférable de procéder à l'initiation et à la préparation des sauts, des haies, des lancers car c'est plus éducatif qu'un sport collectif (Sprecher). Mais cette hiérarchisation de la valeur pédagogique des APS ne s'appuie sur aucun fondement scientifique. Elle est le produit de présupposés idéologiques bâtis sur un postulat d'évidence de la valeur intrinsèque universelle de certaines activités. Ce postulat est révélateur d'une conception…

V. Parlebas et Dugas : Jeux traditionnels vs Sport

Défense des Jeux Sportifs Traditionnels. Il souhaite démontrer qu'ils pourraient rentrer dans l'EP et dans le cursus scolaire (transversalité). Pour ces 2 auteurs, les programmes officiels s'appuient sur une hiérarchie naïve des APS et sur une conception idéologique et normative de l'apprentissage. La référence au sport est présentée comme motivante, mais elle peut être un obstacle à la culture scolaire.

Des jeux pré-sportifs ?

Auquel accorder la prééminence ?

Les textes officiels considèrent les Jeux Traditionnels comme des activités mineures. Le sport représente la pratique supérieure, l'objectif d'aboutissement. L'acte tactique en jeu de Malho. Selon lui, la forme de jeu supérieure dans l'EP est le sport d'un point de vue social. Forme préparatoire au sport ? Jeu sportif. C'est un postulat qui envisage une progression se déroulant du jeu traditionnel vers le sport.

Expérience de Malho : Il a comparé les comportements tactiques d'une population expérimentale ayant fait des petits jeux et les comportements tactiques d'une population témoin. Les enfants qui ont eu une formation aux petits jeux ont eu une meilleure note et sont plus évolués en sports collectifs. CL: Une préparation tactique systématique est possible et souhaitable. Que révèle finalement cette expérience ? Les enfants qui ont joué sur les conseils de l'enseignant jouent mieux que les autres, au regard des critères de l'efficacité en sports collectifs. CL: Le jeu traditionnel est un jeu simple, préparatoire au sport complexe.

Quels arguments permettent d'affirmer que le sport est une forme de jeu supérieure, objectif final et couronnement de l'éducation physique ?

Contre-expérience

Parlebas propose une situation de jeu traditionnel. Ceux qui ont joué au handball ont mieux joué dans le jeu traditionnel. Le handball serait-il une activité simplette ? Il permet de préparer une activité beaucoup plus complexe, la balle assise. CL ironique : La balle assise serait du même type que le handball. Cela revient à confondre des mouvements et des conduites motrices.

Mouvement vs Conduite motrice
  • Mouvement : cette notion répond à l'idée d'un corps biomécanique défini par des déplacements appréhendés de l'extérieur.
  • Conduite motrice : cette notion permet de prendre en compte les éléments de type cognitif, affectif et relationnel... Elle se manifeste par un comportement moteur dont les données observables sont investies d'un sens.

Conclusion

Il est frappant de constater que la coupure péjorative entre le travail, considéré comme activité noble et le jeu qualifié de délassement puéril est fidèlement reproduite ici entre le jeu institutionnel proclamé noble et sérieux et le jeu traditionnel taxé de puéril et inférieur.

W. Éviter les effets pervers ?

L'effet pervers et son importance sociologique

Effet pervers : contradiction entre ce que l'on recherche et ce que l'on obtient. Exemple : les bouchons. Boudon voit en eux une des sources principales des changements sociaux. Les effets pervers font bouger le social (circulation, mode...).

L'effet pervers dans les jeux

L'observation et l'analyse de certains jeux sportifs mettent en évidence des comportements entachés de contradiction qui relèvent de l'effet pervers. Le jeu des 3 camps : l'effet pervers se manifeste toujours.

Trois camps différents et trois équipes : chaque équipe ne peut intervenir que sur une équipe ; le but est d'éliminer des joueurs. Plus les joueurs font de prisonniers parmi leurs adversaires, plus ils deviennent vulnérables face à ceux qui ont une emprise sur eux. Les joueurs capturés sont leurs seuls protecteurs contre leurs adversaires directs.

Paradoxe : ce sont les actes par lesquels les joueurs pensaient gagner qui précipitent leur perte. Ambiguïté et ambivalence. Aucun sport n'a cet effet paradoxal.

Analyse des jeux sportifs :

  • Jeux paradoxaux (ambivalence de la vie sociale)
  • Jeux non paradoxaux ? Jeux institutionnels ? Sport (côté positif de la vie sociale).

Le jeu paradoxal : un jeu dangereux ? Objectif des institutions : éviter de faire rentrer les effets pervers. Les jeux sportifs institutionnels ne sont pas paradoxaux. Les jeux paradoxaux reflètent mieux la réalité ambivalente de la vie sociale. Sport = transparent. Vie = parfois adversaires, parfois amis.

Hypothèse : L'institution va éviter de faire rentrer ces effets pervers pour montrer une image de la société rêvée (poursuite d'une éthique, de la rencontre loyale et transparente (ex: circulation)). Le sport est placé sur un piédestal au niveau social. OU par crainte des aspects subversifs d'un jeu qui, en favorisant des interactions laissées aux seules initiatives individuelles, magnifierait le paradoxe et le désordre social ?

Élimination des effets pervers

Tout ce qui peut amener au désordre social doit être réglementé. C'est le cas du vertige, de la sauvagerie. Pour Caillois, l'institution doit dominer les instincts menaçants et les éliminer de la vie collective. Si on fait rentrer l'effet pervers, l'institution va être balayée. On dompte, sécurise les activités pour les faire rentrer. L'institution sportive impose aux pratiques de respecter les principes assurant sa propre stabilité :

  • Centralisation et standardisation
  • Mesure et hiérarchie
  • Limpidité des comportements

Lecture marxiste de la société. Le développement des formes actuelles du sport peut être interprété comme une tentative pour éliminer les effets pervers (Boudon).

CM3 : Just do it

« Just do it ». Cette publicité emprunte les voies de la contre-culture américaine. « Do it » = invitation à la liberté, libre expression des sentiments et des sensations individuels. = fais ce que tu veux, quand tu veux, où tu veux.

Jerry Rubin : auteur du livre Do it! Scenario de la Révolution. Il est à l'origine de la synthèse entre le courant hippie et le gauchisme des jeunes révolutionnaires blancs américains. Il offre aux gens une scène sur laquelle ils viennent jouer leurs rêves et leurs désirs. Message : ne grandissez pas (grandir = abandonner ses rêves).

Yippie : Différence square (=carré, conformiste, 1 parmi la foule) et hippie (= individu reconnaissable avec sa propre sensibilité).

X. La Contre-Culture

The counter culture (1960). En réaction à l'Amérique de l'opulence où la consommation est un mode de vie. Square = carré, américain moyen, conformisme et matérialisme, sécurité matérielle, physique et morale. Époque de conformité sociale et d'effacement de l'individu. Naissance du mouvement beatnik.

La Beat Generation

La société est divisée en deux types d'individus :

  • Square : obéissant aux règles de l'organisation sociale.
  • Beat : rejette les règles communautaires pour en promouvoir d'autres différentes.

L'émotion, la sensation personnelle

L'homme primitif et le monde naturel, vierge et sauvage sont nettement valorisés face au monde industriel et à la pollution qu'il engendre. On revient sur les valeurs naturalistes dont les principaux fondements symboliques sont la forêt, le coureur des bois, culte de la simplicité et durabilité des biens.

Un mouvement littéraire

Film Easy Rider. Denis Hopper (ex: publicité voiture born to be wild).

La Silent Generation

Celle qui ne s'exprime pas, qui ne se manifeste pas, qui ne vit pas. Ils se désengagent de son organisation en devenant hors-la-loi mais pacifistes.

Réaction contre la société américaine

C'est uniquement l'attitude conformiste des Américains confits dans leurs habitudes de consommateurs qu'ils condamnent. Redécouvrir les vertus de l'Amérique. Prendre la route et valoriser les origines profondes de l'identité américaine. Comportement en rupture avec l'American Way of Life.

On the Road

Kerouac (1957) trace les lignes directrices de ce mode de vie particulier dans un texte qui devient la référence de la Beat Generation et plus tard pour les mouvements beatnik et hippie. L'ouvrage et le mythe.

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