La fin de la transition démocratique espagnole (1979-1982)

L'affaiblissement du gouvernement de l'UCD

Suite à l'adoption de la Constitution, des élections municipales ont eu lieu. L'opposition de gauche, composée du PSOE et du PCE, a remporté la victoire. Ils ont établi une entente municipale et ont pris le contrôle des conseils municipaux des grandes villes. Le gouvernement d'Adolfo Suárez a été soumis à une rude usure. Les divergences entre le gouvernement et l'opposition se sont accentuées, et Suárez a dû faire face à la désintégration de son propre parti.

La tentative de coup d'État du 23 février 1981

Le 23 février 1981, pendant le débat d'investiture du successeur de Suárez, Leopoldo Calvo-Sotelo, un détachement de la Garde civile commandé par le lieutenant-colonel Antonio Tejero a pris d'assaut le Congrès des députés, retenant les parlementaires en otage. L'intervention du roi à la télévision, appelant au respect de la Constitution, a finalement convaincu les indécis et a fait échouer la tentative de coup d'État. Le 24 février, les assaillants se sont rendus et les députés ont été libérés sains et saufs.

La fin de l'UCD et la victoire socialiste

Le coup d'État manqué a revitalisé la démocratie espagnole. Le nouveau Premier ministre, Leopoldo Calvo-Sotelo, a rejeté l'offre des socialistes de former un gouvernement de coalition. À partir de 1979, la crise économique s'est aggravée en raison de la hausse des prix du pétrole. Le déficit de la balance des paiements a augmenté et le chômage a continué de croître, touchant plus de deux millions de personnes en 1982. L'adoption de la loi sur le divorce a provoqué la rupture interne définitive du parti au pouvoir. Des ministres ont démissionné pour rejoindre le PSOE. L'effondrement interne était tel qu'il a conduit à la dissolution du Parlement et à la convocation d'élections en octobre 1982. Ces élections ont abouti à une victoire écrasante du PSOE, qui a obtenu près de la moitié des suffrages exprimés. C'était la première fois que l'Espagne avait un gouvernement entièrement socialiste.

Les transformations de la société espagnole

Parmi les changements les plus évidents dans la société espagnole, on note la baisse de la natalité. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : l'intégration des femmes au travail, le recul de l'âge du mariage et l'utilisation de contraceptifs. Cette baisse de la natalité, couplée à une augmentation significative de l'espérance de vie, a entraîné un vieillissement progressif et rapide de la population.

Les élections de 1982 : la fin de la transition

On peut considérer que les élections générales d'octobre 1982 marquent la fin de la transition pour trois raisons principales :

• Consolidation institutionnelle : La transition a été consolidée avec l'adoption de la Constitution.
• Alternance politique : Pour la première fois, un parti sans lien avec le système antérieur est arrivé au pouvoir.
• Mobilisation électorale : La participation a fortement augmenté, avec plus de trois millions de nouveaux électeurs. Le PSOE a remporté plus de dix millions de voix, obtenant un soutien massif des jeunes qui votaient pour la première fois, ainsi que des électeurs urbains particulièrement réceptifs aux médias.