Formation des Seigneuries au Moyen Âge
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Formation des Seigneuries
La Crise de l'Empire et le Régime Féodal
La crise de l'Empire, produite par le régime féodal, a été aggravée par les liens de dépendance personnelle qui avaient commencé à se former dans la période précédente. La différence entre le domaine, avec une forte absorption, et la propriété de Monsieur réside dans les fonctions juridiques publiques. S'il n'y a pas de domination, la connotation est différente. Le manoir représente de vastes zones, pas toujours avec une continuité géographique, ce qui nous amène à distinguer une partie de la Couronne (espaces soumis à l'autorité du roi) et d'autres relevant de la maîtrise (soumis à l'autorité d'un seigneur). On parle d'espaces, mais ils ne doivent pas être homogènes ou constitués de territoires, car ils peuvent être considérés uniquement en fonction des personnes.
Constitution des Seigneuries
Il existe plusieurs formes de constitution des seigneuries :
- Transferts des rois en paiement de services, constituant un droit réel sur une terre étrangère. Souvent, le seigneur va trop loin et usurpe des avantages indûment.
- Dons royaux.
- Acquisitions ultérieures de Messieurs à l'aide du secteur privé (ventes, trocs, dons, héritages).
- Dons de petits propriétaires qui recherchent une protection, profitant de la faiblesse des systèmes.
- Usurpation de terres communales, etc.
Types de Seigneuries
On distingue généralement trois types de domaines :
- La seigneurie territoriale : de grands domaines ou propriétés privées d'un seul sujet, qui non seulement exerce son droit en tant que propriétaire, mais qui, par cession ou par usurpation, a autorité sur certaines questions qui vont au-delà de la collecte des loyers.
- La seigneurie juridictionnelle : lorsque les tribunaux, le seigneur est accrédité pour exercer le droit public, en particulier dans la perception des impôts et l'exercice de l'administration de la justice, ce qui exclut l'entrée officielle du roi dans le pays pour exécuter les tâches de ses fonctions (immunités, privilège de non introitus). Il n'occupe pas nécessairement un poste de domination territoriale.
- La seigneurie mixte : lorsque s'accordent, en la personne du seigneur, une seigneurie territoriale et juridictionnelle.
Détenteurs des Droits Seigneuriaux
Selon le sujet titulaire du droit du manoir, on peut parler de :
- Seigneuries ecclésiastiques : évêques (tables épiscopales), monastères (abadengo) et ordres militaires. Ces domaines ont été augmentés grâce à des dons, ce qui représente une grande diversité géographique et une variété dans les formes d'exploitation, ainsi que dans la situation juridique des individus soumis à ce type de seigneurs.
- Seigneuries nobiliaires (ou ancestrales) : elles apparaissent à la fois sur les licences accordées pour repeupler par le roi à la noblesse, et sur les dons royaux auxquels s'ajoutent leurs propres achats, ventes, trocs, dons de femmes, héritages, etc., ainsi que par des transferts de leurs terres par des agriculteurs libres ou par la formule de recommandation des pauvres.
- Behetrías : une forme particulière de domination, avec une attache moins personnelle au seigneur, dans laquelle les hommes ont la compétence de choisir librement leur seigneur. Si l'élection peut être effectuée entre les membres d'une famille aristocratique, on parle de Behetrías de lignage ; si elle peut choisir parmi toutes les familles nobles du royaume, il s'agit d'une Behetrías d'une mer à l'autre.
Usages et Abus des Droits Seigneuriaux
De nombreux seigneurs sont accusés d'usurper des prestations au roi ou au conseil, ce qui a conduit à la fois à des usages et à des abus. En Catalogne, l'utilisation approfondie de ces prestations, en particulier dans un ensemble de charges, a été appelée les "six mauvais usages" catalans.
Les Six Mauvais Usages Catalans
Quatre sont des droits écrits (Intestia, Cugucia, Exorquia et Eixorquia) et deux sont des droits coutumiers (Arcia ou Arsina et Firma de Spoli).
- Droit de Remença : le paysan ne pouvait quitter la terre qu'il cultivait, appartenant au seigneur. Bien qu'attaché à la terre comme lui appartenant, il pouvait la vendre ou en hériter. Il existait une possibilité de rachat par le paiement d'une redevance.
- Intestia : participation du seigneur féodal à l'héritage laissé à la mort du paysan, s'il n'avait pas fait de testament. Elle pouvait représenter la moitié des biens s'il n'y avait pas de descendants, ou un tiers dans le cas contraire.
- Exorquia : montant équivalent à la part qui aurait correspondu à un enfant, si le paysan mourait sans descendance. Ce droit est analogue à la mainmorte. Il ne peut être appliqué conjointement avec l'Intestia sur la propriété d'une même exploitation.
- Cugucia : amende payée par le paysan au seigneur quand la femme du paysan commettait l'adultère. La moitié des biens de la femme revenait au paysan et l'autre moitié au seigneur. Si le mari avait consenti à l'adultère, tous les biens étaient attribués au seigneur. "Cocu et battu", dit le proverbe.
- Arxina, Arsi : indemnisation du seigneur en cas d'incendie des terres cultivées par le paysan, par sa négligence.
- Firma de Spoli : taxe que le seigneur recevait pour autoriser le paysan à hypothéquer ses biens en garantie de la dot ou du trousseau de sa femme.
Le jus primae noctis, ou droit du seigneur de passer la première nuit de noces avec les femmes des colons, n'est pas avéré, bien qu'il ait été mentionné dans la Concordia de 1462 et la Sentencia de 1486.