La France de 1939 à 1940 : Défaite et Régime de Vichy

La Drôle de Guerre (Septembre 1939 - Mai 1940)

Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne et proclame qu’elle assumera ses obligations envers la Pologne. Protégée par les fortifications de la Ligne Maginot, la France applique sa stratégie défensive. Cette période, jusqu’à mai 1940, fut dénommée la « Drôle de Guerre » : le pays est en guerre, mais aucune opération majeure n’est menée sur le front franco-allemand. La « Drôle de Guerre » répond sans doute aux aspirations d’une grande partie de la population. Après le printemps 1939, celle-ci était favorable à l’adoption d’une attitude ferme face à Hitler et avait accepté la déclaration de guerre.

La Défaite de 1940

Le 10 mai 1940, Hitler déchaîne son offensive contre la France, attaquant à la fois à travers les Pays-Bas et la Belgique. Les chars et les bombardiers allemands jouèrent un rôle essentiel dans cette offensive. Les divisions blindées nazies refoulèrent devant elles les unités françaises en retraite ainsi que des réfugiés. L’offensive allemande fit fuir des populations venues de Belgique et du nord de la France. Cet exode prit des proportions spectaculaires : au mois de juin, c’est tout le nord de la France qui fut touché par ce mouvement.

L'Armistice du 22 Juin 1940

Devant l’ampleur du désastre, un débat s’engage au sein du gouvernement dirigé par Paul Reynaud. Il était favorable à l’hypothèse d’une capitulation qui n’engagerait que l’autorité militaire et permettrait de continuer la lutte depuis l’empire colonial. Cependant, certains ministres étaient partisans de l’armistice, qui engagerait l’autorité politique du pays et entraînerait la cessation des hostilités entre la France et l’Allemagne.

• Le Maréchal Pétain, qui faisait partie du gouvernement, était favorable à un armistice, car il permettait d’interrompre une guerre qui lui paraissait perdue.
• Ainsi, l’armistice fut signé le 22 juin à Rethondes. Le 17 juin, le Général de Gaulle s’était envolé vers Londres, où il lança le lendemain un appel à continuer le combat. Face au désastre, Charles de Gaulle et Pétain incarnaient deux conceptions opposées de la France dans la guerre.
• Après quelques jours durant lesquelles s'opposèrent les partisans d’une capitulation et ceux d’un armistice, celui-ci fut signé le 22 juin 1940. Ses conditions étaient dures et déterminèrent l’histoire de la France tout au long de la Seconde Guerre mondiale.
• Le pays, amputé de l’Alsace et de la Lorraine, fut désormais coupé en deux parties, dont la plus grande et la plus riche était occupée militairement par l’Allemagne. La ligne de démarcation séparait une zone libre au sud et une zone au nord, occupée par l’Allemagne.

Le Régime de Vichy

La III^e République ne survécut pas à la défaite. Dans le contexte de l’effondrement général du pays, le 10 juillet 1940, le Maréchal Pétain obtint de l’Assemblée tous les pouvoirs pour promulguer une nouvelle Constitution de l’État français. Le vote massif de cet acte par les parlementaires mit fin à la III^e République. Pétain jouissait d’une popularité considérable et pouvait se prévaloir de la légalité qui découlait du vote du 10 juillet. Le régime issu de ce vote prit le nom de l’État français. On l’appelle aussi le Régime de Vichy, du nom de la ville de la zone sud où il s’installa à partir de juillet 1940. Dans le climat d’effondrement de l’époque, Pétain apparut comme un sauveur, et autour de sa personne se mit en place un véritable culte.