La France d'après-guerre : entre collaboration, résistance et instabilité politique

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La France face à l'Occupation : Résistance et Collaboration

Dès 1945, la France, vaincue, capitule face à l’Allemagne nazie. Son territoire étant occupé, deux possibilités s’offrent aux dirigeants : collaborer avec l’ennemi d’hier, option choisie par le maréchal Pétain, ou poursuivre la lutte coûte que coûte, comme le souhaite le général de Gaulle.

Pourquoi et comment les Français deviennent-ils résistants ou collaborateurs ?

La montée de la Résistance

Dans un premier temps émerge le mouvement de la Résistance, lorsque le général de Gaulle lance le 18 juin 1940 un premier appel à refuser la défaite. Mais il faut attendre l’année 1941 pour voir les communistes s’y engager massivement après l’invasion de l’URSS, ou encore l’année 1943 pour que l’ensemble des organisations de résistants s’unisse au sein du Conseil National de la Résistance.

En ce sens, le patriotisme est donc la cause première de la Résistance, également motivée par la lutte contre le fascisme ou par la volonté de protéger les populations juives lorsque le génocide se met en place. Après une période de non-violence, la Résistance oriente davantage son action vers la lutte armée (sabotage, assassinat ou organisation de zones de guérilla : les maquis).

Les motivations de la Collaboration

D’autre part, des collaborateurs acceptent l’idée de devenir l’allié de « l’ennemi héréditaire », en accord avec Pétain. Pour lui, cette entente est surtout pragmatique afin de soulager le poids de l’occupation. Pour des industriels comme Louis Renault, elle permet surtout de maintenir l’activité de leur entreprise. Pour d’autres collaborateurs, comme l’intellectuel Robert Brasillach, la France doit s’engager sans retenue aux côtés de l’Allemagne pour qu’elle puisse gagner la guerre. 

Une réalité contrastée

Ainsi, le choix entre la collaboration et la Résistance n’est pas aisé pour la grande majorité de la population. Loin d’une France uniformément résistante ou collaboratrice, la réalité est plutôt celle de Français préoccupés par leur survie au jour le jour que par l’appartenance à un des deux camps.

L'instabilité de la Quatrième République

Ce document est une caricature de presse élaborée en 1955 à Paris par Jean Effel, un dessinateur proche du parti communiste, pour le magazine L’Express. Il représente de manière satirique l’instabilité gouvernementale de la Quatrième République. Le dessinateur figure plusieurs hommes politiques ayant exercé ou essayé d’exercer les fonctions de Président du Conseil, et qui ont soit échoué à former un gouvernement, comme Pflimlin ou Pinay, soit ont été renversés rapidement, comme Mendès-France ou Pineau. L’auteur de la caricature se moque de cette instabilité en représentant ces hommes en pilotes d’avion à réaction expulsés par leur siège éjectable.

La IVème République est proclamée en octobre 1946 mais, dès 1955, elle est en situation de crise institutionnelle : le régime d’assemblée ne permet pas de réunir de majorité stable pour appuyer les gouvernements. La plupart des premiers ministres sont rapidement victimes de ce système. Ainsi Pierre Mendès France, malgré ses succès (fin de la guerre d’Indochine), est forcé de démissionner au bout de sept mois. Par ailleurs, les fragilités du régime sont aggravées par la situation internationale (guerres de décolonisation, échec de la CED).  

Quelles sont les causes de l’échec de la IVème République française ?

L'instabilité politique chronique

En premier lieu, l’instabilité chronique du régime est une cause majeure de sa chute. La IVème République est en effet un régime d’assemblée : l’Assemblée nationale investit et renverse les gouvernements. La stabilité des gouvernements dépend donc du soutien des députés, comme le montre avec humour le document.  Par conséquent, en l’absence de majorité stable et face à la multiplicité des partis, les gouvernements se succèdent à un rythme effréné : plus de vingt en douze ans, comme l’illustre la caricature d’Effel qui évoque les avions à réaction. Mendès France lui-même est renversé en 1955 au bout de sept mois de gouvernement. Après cette crise, il est très difficile pour ses successeurs de former un gouvernement, ainsi que le suggère la métaphore des sièges éjectables dans le document.

La question de la décolonisation

En dernier lieu, la décolonisation qui commence en 1945 avec la guerre d’Indochine puis la guerre d’Algérie (1954) aggrave les fragilités du régime et divise l’opinion. Mendès France décide de lancer des réformes en Algérie, mais l’Assemblée, dont une partie lui est hostile depuis l’échec du projet de CED à cause des tensions liées à la Guerre froide, décide de le renverser. L’enlisement de la France en Algérie finit par provoquer l’effondrement du régime : la crise du 13 mai 1958 voit le retour de De Gaulle et le passage à la Cinquième République.

Conclusion

En définitive, la difficile gestion de la décolonisation met en évidence l’extrême fragilité de la Quatrième République, liée à ses fondements institutionnels. Ce régime d’assemblée se montre rapidement ingouvernable et finit par s’effondrer en 1958.

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