La Génération de 98 : Crise et Renouveau Littéraire

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La Génération de 98, avec le modernisme, représente un mouvement de renouveau de la littérature en opposition aux tendances passées (le réalisme et le naturalisme). Elle est née de la crise politique, économique et morale de la fin du XIXe siècle, marquée par la perte des colonies et l'épuisement des thèmes et des formes.

Par conséquent, les auteurs de 98 sont unis par une protestation contre les coutumes et l'état de la société espagnole, et par une vision subjective et personnelle des choses.

Tous se concentrent sur deux questions clés : le sujet de l'Espagne, avec des visions différentes de celle-ci, se reflète dans la tentative de découvrir l'âme du pays à travers le paysage, surtout le castillan, dans l'histoire de son peuple (intrahistoire), et la littérature médiévale et classique, en particulier celle de Cervantes. D'autre part, ces auteurs montrent un intérêt particulier pour la préoccupation existentielle, le sens de la vie, l'obsession du temps et l'indécision religieuse.

Stylistiquement, ils rejettent les rhétorismes et optent pour un langage clair, sans perdre de puissance expressive. Leur vocabulaire est précis et ils utilisent des mots régionaux (terruñeras). De nombreux termes ont une connotation négative et pessimiste.

Leurs romans sont complètement différents du réalisme. La perspective est personnelle et subjective, et l'auteur donne des avis et des leçons de morale sans intentions rhétoriques. Les histoires sont courtes, avec un personnage qui se concentre sur l'action (par exemple, Andrés Hurtado).

Voici plus de détails sur les œuvres de certains auteurs :

Valle-Inclán a été le plus avant-gardiste, passant du modernisme et de l'avant-garde au grotesque. Ses premières œuvres en prose majeures ont été les Sonates (d'automne, d'été, de printemps et d'hiver), avec le marquis de Bradomín comme protagoniste, et un style moderniste avec l'amour et la mort comme thèmes. Une autre œuvre importante est Tirano Banderas, où un dictateur intimide les hommes américains.

Azorín, dans des œuvres comme La Volonté et Les Confessions d'un petit philosophe, essaie d'être approfondi, mettant en évidence les détails dans une description simple, brève, claire et ordonnée.

Unamuno projette ses intérêts personnels dans ses romans, avec une nature philosophique et critique forte. Toute son œuvre est basée sur le souci de l'Espagne (intrahistoire) et, surtout, le souci de la personnalité de l'homme (l'existence, la mort, la religion...). Une de ses premières œuvres est Amour et Pédagogie. Brouillard est une de ses Nivolas où le protagoniste, Augusto Perez, se rebelle contre l'écrivain lui-même, mettant l'accent sur un thème : l'angoisse de l'existence humaine. Dans San Manuel Bueno, martyr, le héros est un prêtre admiré par ses paroissiens, mais sans la foi.

Baroja est le meilleur narrateur de la Génération de 98. Pessimiste, il adopte un ton de protestation contre la société, critiquant ses défauts avec une sincérité totale. Il montre une grande tendresse pour les marginaux et un scepticisme envers les aspects éthiques et religieux de l'homme, avec l'importance de l'action dans ses œuvres. Il a écrit des œuvres d'opinion (Chemin de perfection, L'Arbre de la science) et d'autres d'action (Zalacaín l'Aventurier). Son style est insouciant, spontané et anti-rhétorique. Dans certaines œuvres, il rejette une structure prédéfinie (pas dans L'Arbre de la science). Les paragraphes sont courts, le vocabulaire et la syntaxe simples, avec l'utilisation d'expressions familières et l'abondance de dialogues. Les descriptions sont brèves et nerveuses, parfois difficiles, et d'autres fois, elles décrivent des états d'âme.

Un autre groupe d'auteurs qui partagent un intérêt pour le problème de l'Espagne ou l'art nouveau sont regroupés dans la Génération de 14, comme Ortega y Gasset.

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