Gestion du Contrat de Travail : Modifications, Suspensions et Ruptures
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Gestion du Contrat de Travail
Modification, Suspension et Fin de Contrat
Modification de la relation d'emploi
Modifications des termes du contrat signé.
Suspension du contrat
L'interruption temporaire du contrat (l'employé cesse de travailler, l'employeur cesse de payer).
Résiliation du contrat
Fin définitive du contrat de travail.
Modification du Contrat de Travail
Mobilité fonctionnelle
Tout salarié, possédant les qualifications professionnelles et académiques appropriées, peut être amené à effectuer des tâches pour lesquelles il n'a pas été initialement employé, modifiant ainsi les fonctions de sa catégorie.
Mobilité descendante
Pour le temps nécessaire, en cas de raisons urgentes et imprévisibles, avec maintien du salaire.
Mobilité ascendante
Pour des raisons techniques, organisationnelles ou de production, affectant la compétitivité économique de l'entreprise. Si elle est maintenue plus de 6 mois sur une période de 1 an, ou plus de 8 mois sur une période de 2 ans, l'employé peut demander une promotion et réclamer le salaire correspondant.
Note : Si l'employé est en désaccord avec la mobilité, il peut résilier le contrat et saisir le Conseil de prud'hommes.
Mobilité géographique
Désigne le changement de lieu de travail au sein de la même entreprise, impliquant généralement un changement de résidence.
L'entreprise doit alléguer des raisons techniques, économiques, organisationnelles ou de production qui affectent la compétitivité de l'entreprise.
Transferts
Peut être indéfini ou pour une durée supérieure à 12 mois sur une période de 3 ans. Entraîne la résiliation du contrat avec une indemnité de 20 jours de salaire par année travaillée, plafonnée à 12 mois. Un préavis de 30 jours est requis. Les dépenses sont payées par l'entreprise. Recours devant le Conseil de prud'hommes après le changement. Si l'employé gagne, il peut obtenir 45 jours de salaire par année travaillée (plafond de 42 mois) ou le retour au travail.
Déplacements
Pour plus de 3 mois, avec un préavis de 5 jours. Tous les 3 mois, 4 jours de repos sont accordés. L'entreprise doit maintenir au moins la même catégorie professionnelle et le même salaire. Les dépenses sont payées par l'entreprise. Recours devant le Conseil de prud'hommes après le changement. Si l'employé gagne, il peut obtenir 45 jours de salaire par année travaillée (plafond de 42 mois) ou le retour au travail.
Modifications substantielles des conditions de travail
Ces changements affectent des aspects importants des conditions de travail tels que les heures de travail, le régime de travail posté, les systèmes de rémunération au rendement, sans impliquer de changement de fonctions (mobilité fonctionnelle). Un préavis de 30 jours doit être donné au travailleur et à ses représentants légaux.
L'entreprise a l'obligation de prouver que des raisons techniques, organisationnelles, économiques ou de production, affectant la compétitivité de l'entreprise, justifient ce type de modification. L'entreprise doit ouvrir une période de consultation avec les représentants légaux d'une durée minimale de 15 jours.
Une modification des conditions de travail est de nature collective lorsque l'un des cas suivants est atteint :
- 10 travailleurs dans les entreprises employant moins de 99 personnes.
- 10% des salariés dans les entreprises employant entre 100 et 299 travailleurs.
- 30 travailleurs dans les entreprises de plus de 300 personnes.
En cas de résiliation du contrat par l'employé, une indemnité de 20 jours de salaire par année travaillée est versée, avec un maximum de 9 mois.
Si l'employé ne résilie pas le contrat, il peut saisir le Conseil de prud'hommes pour contester la modification comme injustifiée. Deux options peuvent être données :
- Le maintien des conditions de travail initiales.
- La résiliation du contrat avec une indemnité de 45 jours de salaire par année travaillée, plafonnée à 42 mois.
Suspension du Contrat de Travail
L'interruption temporaire de l'exécution du contrat de travail.
Congé pour Projet Personnel (CPP)
- Exigences minimales : Un an d'ancienneté.
- Durée : De 4 mois à 5 ans.
- Conséquences : N'est pas compté pour l'ancienneté. Pendant la première année, le poste est réservé ; après la première année, seule une priorité de réembauche est garantie.
Congé pour mandat public ou syndical
- Exigences minimales : Être nommé ou élu à une fonction publique ou syndicale qui empêche l'exercice de l'activité professionnelle.
- Durée : La durée du mandat.
- Conséquences : L'ancienneté est calculée. Le poste est réservé. L'employé doit demander sa réintégration dans le mois suivant la fin de son mandat.
Congé pour soins d'enfants
- Réserve d'emploi pendant un an.
- Comptabilisé pour l'ancienneté.
- Droit à des actions de formation.
- Durée maximale de 3 ans à compter de la naissance, de l'adoption ou de l'accueil de l'enfant.
Congé pour soins de la famille
- Réserve d'emploi pendant un an.
- Comptabilisé pour l'ancienneté.
- Droit à des actions de formation.
- Durée maximale de deux ans.
Fin du Contrat de Travail
La cessation de la relation d'emploi marque la fin de toutes les obligations contractuelles pour les deux parties. L'entreprise a l'obligation de notifier la fin de la relation de travail, de remettre le solde de tout compte et de délivrer les documents de fin de contrat au travailleur.
Le solde de tout compte peut être détaillé dans ce document ou dans un document séparé. Ce solde inclut les salaires du mois en cours, les heures supplémentaires non payées, les primes et les congés non pris.
Rupture Unilatérale du Contrat (Licenciement)
Résiliation par le salarié
Résiliation du contrat sans justification
- Départ sans préavis.
- Démission.
Résiliation du contrat justifiée
- Modification substantielle des conditions de travail au détriment du travailleur.
- Non-paiement ou retard de paiement des salaires.
- Graves manquements de l'employeur.
- Départ à la retraite.
Résiliation par l'employeur
Licenciement pour motif objectif
- Les absences au travail, même justifiées mais intermittentes, si elles atteignent au moins 20% des jours ouvrés sur 2 mois consécutifs, ou 25% sur 4 mois, sur une période de 12 mois. De plus, le taux d'absentéisme total de l'entreprise doit être supérieur à 5% sur la même période de référence.
Licenciement pour insuffisance professionnelle
Elle doit être constatée après l'embauche du travailleur et ne peut être invoquée pour des faits antérieurs à la période d'essai.
Licenciement pour inadaptation aux changements techniques
Les changements doivent être raisonnables au regard des connaissances et compétences du travailleur. Une période d'adaptation d'au moins 2 mois doit être accordée.
Licenciement pour suppression de poste
Il survient pour des raisons économiques, techniques, organisationnelles ou de production, lorsque l'entreprise doit supprimer un poste pour surmonter des difficultés avérées.
Procédure de licenciement pour motif objectif
- La lettre de licenciement doit être communiquée par écrit.
- Préavis de 30 jours entre la date de notification et la date d'extinction du contrat.
- Indemnité de 20 jours de salaire par année de service, plafonnée à 12 mois.
- Octroi d'une autorisation d'absence de 6 heures par semaine pendant le préavis, sans perte de salaire, pour permettre au travailleur de rechercher un autre emploi.
Qualification judiciaire du licenciement
- Fondé : Lorsque le motif est justifié.
- Sans cause réelle et sérieuse : Indemnité de 45 jours de salaire par année d'ancienneté, plafonnée à 42 mois, ou réintégration de l'employé.
- Nul : Violation des droits fondamentaux ou discrimination. Entraîne la réintégration de l'employé et le rétablissement de la situation antérieure à la discrimination.
Licenciement disciplinaire
Violation grave des obligations de l'employé dans le cadre de ses fonctions. Causes :
- Absences répétées et injustifiées ou retards répétés.
- Indiscipline ou désobéissance au travail.
- Violences verbales ou physiques envers la direction ou les collègues.
- Baisse volontaire et persistante des performances au travail.
- Manquement à l'obligation de bonne foi.
- Ivrognerie habituelle ou toxicomanie affectant négativement l'exécution du travail.
- Harcèlement (moral ou sexuel) ou discrimination (fondée sur l'origine raciale, la religion, l'ethnie, les convictions, le handicap, l'âge, l'orientation sexuelle) envers l'employeur ou d'autres personnes travaillant dans l'entreprise.
Procédure de licenciement disciplinaire
- Notifier par écrit la rupture du contrat, en détaillant la cause et la date d'effet.
- Remettre à l'employé le solde de tout compte et les documents de fin de contrat.
- Engager la procédure de licenciement dans les 60 jours suivant la date à laquelle l'employeur a eu connaissance de la faute.
Qualification judiciaire du licenciement disciplinaire
Le Conseil de prud'hommes peut qualifier le licenciement disciplinaire de :
- Fondé : Lorsque la faute est justifiée.
- Sans cause réelle et sérieuse : Lorsqu'il y a un défaut de justification ou de procédure.
- Nul : Lorsque la cause de la rupture viole les droits fondamentaux ou est discriminatoire.
Rupture d'un Commun Accord
Accord entre l'employeur et le salarié (rupture conventionnelle).
Autres Modes de Rupture du Contrat
- Arrivée du terme du contrat (CDD) : Indemnité de 8 jours de salaire.
- Rupture conventionnelle : Indemnité spécifique (sauf accord contraire).
- Autres causes prévues au contrat : À condition qu'elles ne soient pas abusives.
- Décès ou invalidité de l'employeur : (Sauf si un héritier reprend l'entreprise) Indemnité d'un mois de salaire.
- Dissolution de la personne morale (entreprise) : Indemnité de 20 jours de salaire par année d'ancienneté, payée par le FOGASA (Fonds de Garantie des Salaires).