Glossaire de la Guerre d'Indépendance et de la Constitution de 1812
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Termes liés à l'Ancien Régime et à la Guerre
Maires Juges de Móstoles
Le terme fait généralement référence à des autorités locales et judiciaires exerçant le pouvoir administratif, tel était le cas des maires qui pouvaient agir en tant que juges de première instance de la capitale.
Cette ville
Désigne le village et la cour de Madrid, capitale du royaume.
Cour
Peut être comprise comme l'endroit où vit le Roi (le palais ou la ville) et aussi le groupe de hauts fonctionnaires et le personnel de service de la Couronne.
Nation
Le terme, contrairement à l'État (mieux compris comme une structure administrative et de pouvoir), se réfère à un territoire avec ses paysages et sa culture, ainsi qu'à ses citoyens ou à un groupe ayant acquis un sentiment d'appartenance générale à la naissance.
Francisés et Patriotes dans la Guerre de l'Indépendance
Ce titre introduit les concepts de fidélité ou d'opposition à l'occupation française.
Libéral
Le terme « libéral » est un compliment pour Jovellanos, en reconnaissance de son opposition avant-gardiste à l'Ancien Régime, contrairement au nouveau régime introduit en Espagne par Napoléon. Jovellanos avait des idées avancées, mais un libéralisme modéré : économiquement, il était en phase avec les idées d'Adam Smith, ce qui se reflète dans son Rapport sur la loi agraire, et politiquement, il prônait un retour à la constitution interne ou historique de l'Espagne (pas une Constitution libérale au sens strict), l'abolition de l'absolutisme et de l'Inquisition.
Inquisition
L'Inquisition est une institution médiévale et ecclésiastique, mais, à partir des Rois Catholiques, elle est devenue un instrument de contrôle idéologique et politique aux mains de l'État. Elle fut l'une des institutions fondamentales de l'Ancien Régime en Espagne et symbolisait l'union ou la confusion entre l'État et l'Église, le trône et l'autel. La pensée libérale a toujours cherché son élimination (Constitution de Cadix), mais celle-ci ne fut effective qu'après la mort de Ferdinand VII.
Grands d'Espagne
Ils constituaient la plus haute noblesse d'Espagne, se situant juste après la famille royale dans la hiérarchie sociale (comme les maisons d'Albe ou de Medina-Sidonia). Représentant par leur pouvoir politique et économique (avec leurs privilèges et propriétés associés) l'essence même de la société d'ordres de l'Ancien Régime, la haute noblesse s'opposait donc aux réformes économiques (la réforme agraire en particulier) et politiques exigées par les libéraux.
Roi Juste et Éclairé
Je me réfère à Joseph Bonaparte, qui, depuis 1808, règne à Madrid par l'imposition de Napoléon Bonaparte. Le texte le présente comme un roi aux idées avancées. En fait, la Charte accordée régissant Bayonne contenait quelques réformes économiques et institutionnelles contraires à l'Ancien Régime. Mais son système politique était plus absolutiste que libéral, en plus d'être soumis aux plans de Napoléon pour l'Europe. Ce roi n'a jamais pleinement exercé son pouvoir en Espagne, car le roi français coexistait avec le gouvernement de la résistance espagnole. À la fin de la Guerre d'Indépendance, il quitte l'Espagne.
Cadix : Construction d'une Nouvelle Gibraltar ?
Cadix était un refuge pour le Conseil de Régence et les membres des Cortès constituantes, et est restée libérée de la domination française pendant la guerre grâce à l'aide et aux fournitures militaires anglaises. La présence britannique est remise en question par l'auteur du texte, qui voit l'Angleterre comme le véritable ennemi de l'Espagne ; Cadix ne peut prétendre être un nouveau Gibraltar, un siècle après la perte de celui-ci.
Termes liés au Libéralisme et à la Constitution de 1812
Constitution et Liberté
Le régime constitutionnel s'oppose à l'Ancien Régime. Les principes de base du libéralisme constitutionnel sont la souveraineté nationale, la séparation des pouvoirs et la déclaration des droits individuels (essentiellement la liberté, la vie et la propriété). Bien que Jovellanos (et l'Espagne) aient proposé une monarchie constitutionnelle, la Charte de Bayonne n'est pas une constitution en tant que telle ; elle ne contient ni la souveraineté nationale ni la séparation des pouvoirs, et les droits individuels n'y sont pas pleinement reconnus, même si elle en contient certains comme la liberté de la presse, l'abolition de la torture, la liberté économique et l'inviolabilité du domicile.
Constitution donnée par le Sublime et Vaste Génie de l'Empereur
Il s'agit d'un texte qui n'est pas vraiment une constitution, car il ne découle pas de la souveraineté de la nation, mais est plutôt une lettre octroyée (Statut ou Charte de Bayonne) imposée par Napoléon. Fondamentalement, le roi y octroie de larges pouvoirs, les Cortès sont consultatives sans véritable pouvoir législatif, elle reconnaît la confession catholique, son contenu supprime l'Inquisition, et elle reconnaît certains droits plus avancés, comme l'inviolabilité du domicile, les droits des personnes arrêtées et détenues, et l'abolition de la torture. En outre, la figure de Napoléon y est présentée comme providentielle et supérieure pour le progrès en Europe, ce qui justifiait la soumission à ses desseins.
Constitution de 1812 : Contexte
Le Conseil Central appelle à la réunion des Cortès en 1809, telles qu'elles sont comprises dans l'Ancien Régime, c'est-à-dire par ordres : la réunion de la noblesse, du clergé et des représentants des villes, avec un droit de représentation au nom du roi, loin de la capitale (d'où le terme « extraordinaires »). Cependant, les libéraux, en position dominante, ont imposé une salle de réunion unique, à la manière de l'Assemblée française, contre les conservateurs et Jovellanos, partisans d'un système bicaméral à l'anglaise, avec un Sénat composé du clergé et de la noblesse pour faire contrepoids à la chambre basse composée de représentants directs de la nation.
La Nation Espagnole
Le concept moderne de nation est né avec le libéralisme. Il a deux significations principales :
- ce que les révolutionnaires français comprenaient comme un territoire unitaire défini et des citoyens qui se donnaient leurs propres lois et étaient contraints de s'y conformer (la Constitution) ;
- comme une unité linguistique et ethnique, au sens du romantisme politique allemand.
La Constitution de 1812 reprend l'esprit de la Révolution française : une unité territoriale (centralisme administratif, sans différences régionales, égalité devant la loi).
Souveraineté
Le pouvoir politique est plénier ou illimité. Depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque moderne, différentes incarnations sont enregistrées :
- la souveraineté partagée par la Couronne et les Cortès, typique du Moyen Âge (et que Jovellanos identifie comme la vraie souveraineté, même doctrinaire conservateur ou libéral) ;
- la souveraineté absolue des Bourbons depuis Philippe V ;
- la souveraineté nationale, proclamée par le libéralisme constitutionnel, où le pouvoir suprême appartient à l'ensemble des citoyens (la nation) qui exerce tous les pouvoirs de l'État.
Droits Individuels
La proclamation des droits de l'individu et l'obligation de l'État de les défendre est un principe fondamental du libéralisme. On trouve l'enregistrement de ces droits dans les révolutions américaine et française du XVIIIe siècle. Les droits proclamés dans la Constitution de Cadix ne le sont pas de manière systématique. Cependant, leur liste peut être considérée comme exhaustive. L'article 4 établit le droit à la liberté et à la propriété ; d'autres articles listent des droits comme l'interdiction de la détention arbitraire, l'inviolabilité du domicile, l'abolition de la torture et des châtiments corporels, et la liberté de la presse. Toutefois, elle présente la limitation de l'absence de liberté religieuse.
Constitution Écrite
La constitution écrite est une caractéristique du libéralisme et de ses principes de base : la déclaration des droits individuels et la séparation des pouvoirs. La constitution est la source du droit de l'État, créée par les Cortès de Cadix au nom de la nation souveraine.
Religion Catholique, Apostolique, Romaine
C'est la religion traditionnelle de l'Espagne, dont l'autorité suprême est le Pape de Rome. Cette déclaration définit la Constitution comme celle d'un État confessionnel, contrairement aux constitutions française et américaine, plus révolutionnaires à cet égard. La défense de la religion catholique, qui n'autorisait pas l'exercice public d'autres cultes, est interprétée comme une concession à la tradition, étant donné que ce principe était défendu par les absolutistes et un grand nombre de clercs et de députés.