Trois Grandes Dames de la Littérature Française
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Marguerite de Navarre
Elle est l'auteure de l'Heptaméron. Femme cultivée, elle réalisera des traductions de textes classiques. Durant toute sa production, elle créera un recueil de textes poétiques, parfois mystiques, intitulé Les Marguerites (1547).
Parmi ses œuvres poétiques, on trouve :
- Le Dialogue en forme de vision nocturne (1542)
- Le Navire
- Les Prisons
Ce dernier se divise en trois livres dont les thèmes sont les suivants : un gentilhomme se délivre tour à tour des liens d'amour dans le premier livre ; il se libère de l'ambition, de l'avarice et de la concupiscence dans le deuxième livre ; et dans le troisième, il se libère de la science pour pouvoir retourner à Dieu.
Elle fut la première femme auteure de pièces de théâtre en langue française. Son texte le plus connu est La Comédie des quatre femmes (1542). La représentation eut lieu en pleine « Querelle des Amies ». Il s'agit d'un recueil regroupant les pièces de Marguerite de Navarre, réalisé par V.L. La Comédie des quatre femmes met en scène quatre attitudes différentes, ou types de femmes, comme par exemple la première indépendante et l'autre jalouse.
L'Heptaméron, dont le Décaméron de Boccace est le modèle italien, est l'œuvre majeure de Marguerite de Navarre. Il met en scène dix voyageurs réunis dans une abbaye de Cauterets, alors qu'un violent orage a coupé toute communication. Sa structure est celle d'un « récit-cadre » qui introduit d'autres narrateurs dont le rôle est d'introduire d'autres points de vue, et est clôturé par un débat. Dans tous ces textes apparaissent des préoccupations humanistes et néoplatoniciennes ; il s'agit d'un essai de réalisme.
Madame de Roland
Elle était une femme de lettres, dotée d'une grande aptitude pour les études. Elle se passionna pour la lecture et lut les philosophes des Lumières, notamment Montesquieu, Voltaire et surtout Rousseau, qui furent ses maîtres. Elle continua sa formation de façon autodidacte et très vite, ses lectures la firent adhérer aux idéaux républicains. Cependant, l'influence de Rousseau fut négative sur son comportement, la rendant trop discrète. Elle fut une grande lectrice de Locke et de Montaigne.
De plus, elle y ouvrit un salon qui fut fréquenté par de grands hommes de la Révolution comme Robespierre, Danton et Marat. Elle partageait les idées des Girondins, penchant pour le fédéralisme, et elle s'opposa aux Jacobins qui voulaient un État unitaire. Déçue par les grands révolutionnaires comme Robespierre et Danton, elle prit position contre la Terreur. Alors que les dirigeants girondins, parmi lesquels son mari, fuirent, elle resta à Paris où elle fut arrêtée en 1793.
En prison, elle prit conscience de la gravité de sa situation. Elle voulut expliquer ses positions en écrivant Les Notices historiques, ainsi que Les Portraits et anecdotes et Les Mémoires particuliers, qui sont plus autobiographiques. Elle écrivit son dernier texte, Dernières Pensées, considéré comme son testament, où elle exposa ses réflexions. Étant considérée comme la muse des Girondins, elle servit de bouc émissaire. Elle ne put se défendre équitablement et fut guillotinée le 8 novembre 1793.
Madame de Sévigné
Marie de Rabutin-Chantal naquit à Paris le 5 février 1626. Orpheline de bonne heure, elle fut d'abord élevée par ses grands-parents maternels, et par M. et Mme de Coulanges. Mais ceux-ci moururent bientôt, et elle fut confiée à son oncle, l'abbé de Coulanges. L'abbé donna à sa nièce une excellente instruction : il lui fit enseigner le latin, l'espagnol et l'italien.
En 1644, elle se maria avec le marquis Henri de Sévigné, qui ruina sa femme. Restée veuve avec ses deux fils, elle décida de s'adonner à une vie mondaine. Grâce à sa correspondance de plus de 1500 lettres, elle nous introduit dans la vie mondaine parisienne, la politique et aussi la vie littéraire. Ces lettres constituent un témoignage de premier ordre sur l'époque de Mme de Sévigné, la société et la cour de Louis XIV. Dans ses lettres, elle nous montre un caractère passionné, sensible et poétique.
Après sa mort, sa fille demanda que l'on brûle beaucoup de lettres de sa mère. Les lettres restantes furent publiées un an après sa mort par son cousin, Monsieur Bussy-Rabutin.
Son style
Elle adopte un style très divers, tenant compte du contexte dans lequel la lettre est envoyée, gardant un langage très vivant ou « précieusiste ». Elle a une grande facilité pour transmettre ses émotions et les nuances avec un ton impressionniste.