La Guerre Civile Espagnole : Conflit et Conséquences

La Guerre Civile (1936-1939)

Introduction

La guerre d’Espagne est un conflit qui opposa les nationalistes et les républicains. Elle se déroula de juillet 1936 à avril 1939, avec la défaite des républicains et l’établissement de la dictature de Franco jusqu’à sa mort en 1975.

1. Le Déclenchement de la Guerre Civile

• Les Causes

L’échec de la CEDA aux élections de février 1939 finit par entraîner des complots militaires (discréditation de Gil Robles). Le Général Mola prend en charge la préparation du putsch avec l’aide de l’Union Militaire espagnole et de généraux républicains. Mola ne parvient pas à convaincre Franco de se joindre à lui.

L’assassinat de Calvo de Sotelo (13 juillet 1936) détermine à la fois la date du soulèvement et l’engagement de Franco.

• De l’Échec du Coup d’État au Déclenchement de la Guerre Civile

Le coup d’État commence le 17 juillet au Maroc espagnol (Franco).

Le gouvernement républicain tente une conciliation avec les militaires. Après avoir constaté que les deux côtés ne veulent aucun compromis, Diego Martinez Barrio est remplacé par José Giral après son échec.

Les militants de la CNT commencent à s’armer à Barcelone, et le 19 juillet, le coup d’État est écrasé en Catalogne.

Une grande partie du pays reste fidèle à la République (Madrid, Valence et Barcelone également). En une semaine, le pays est divisé entre la zone des nationalistes et celle des républicains, qui conservent les régions les plus riches et industrielles.

2. Les Étapes de la Guerre Civile

• Guerre des colonnes et lutte pour Madrid (juillet 1936 – mars 1937)

1. Le Rapport des Forces

L’armée espagnole est plutôt médiocre avant la guerre, et la livraison d’armes allemandes et italiennes permet une amélioration de l’armement de l’armée nationaliste. Le côté nationaliste semble être plus puissant et fort.

Les républicains sont équipés d’armes soviétiques. Il s’agit d’une armée populaire sans commandement centralisé. Devant l’échec d’organisation du côté républicain, le gouvernement a tenté de créer une armée populaire sous la forme d’un corps national.

2. L’Internationalisation du Conflit

L’aide apportée aux nationalistes fut décisive pour la victoire (Portugal, Italie et Allemagne).

L’aide italienne au camp nationaliste devient massive dès la fin de l’année 1936 après l’échec de Franco à Madrid (700 avions et 950 chars + soldats). Pour Mussolini, c’est une propagande d’ampleur internationale.

L’aide allemande se concentre sur la Légion Condor (unité aérienne spéciale) en octobre 1936.

L’aide du Portugal (Salazar) est formée par 20 000 hommes.

Les États-Unis ont joué un rôle indirect mais décisif dans le déroulement du conflit (pétrole).

Le côté britannique voit l’Espagne comme un pays en pleine révolution communiste. Tout est fait pour éviter un conflit avec les puissances totalitaires (s’entendre avec Hitler et ses ambitions expansionnistes).

Léon Blum propose le pacte de non-intervention (signé par la plupart des pays européens).

Quant à l’aide de l’Union soviétique, elle n’arrive pas avant octobre 1936 à la demande de Caballero (républicains). Cet envoi d’armes permettra au gouvernement républicain d’équiper son armée et d’arrêter les nationalistes à Madrid.

3. Les Opérations Militaires

Il s’agit d’une guerre qui, sauf dans la dernière phase, se déroule sur plusieurs fronts à la fois. Les républicains sont souvent sur la défensive, résistant souvent bien. Leurs offensives se traduisent par des pertes (humaines et matérielles), ce qui les affaiblit.

4. Batailles pour Madrid

L’objectif principal des nationalistes est toujours la prise de Madrid. Ainsi, l’opération fondamentale était de contrôler Gibraltar. Le 5 août, les troupes du Maroc de Franco, avec l’aide de l’Allemagne et de l’Italie, passent le détroit de Gibraltar et rejoignent le reste de l’armée. La deuxième opération consistait à diriger les militaires de Séville vers le nord afin de rejoindre l’armée de Mola (républicains), (prise de Badajoz le 14 août). Ensuite, l’attaque d’Irun et San Sébastien (aide des carlistes) (atteint en septembre). Finalement, Franco décide d’attaquer Tolède et Madrid.

Le 29 octobre, la mobilisation générale est décrétée à Madrid. Les troupes franquistes commencent la bataille en novembre 1936, mais les républicains se défendent jusqu’au 28 mars 1939.

• L’Offensive du Nord (avril-novembre 1937)

Devant l’impossibilité de prendre Madrid, les nationalistes changent de direction. Ils orientent leur offensive vers la zone nord. Cette offensive s’étale d’avril à octobre 1937 (direction de Mola). Guernica est bombardée le 26 avril par la Légion Condor.

Les nationalistes prennent Bilbao le 19 juin malgré la résistance des nationaux et contrôlent le reste de la province également. Toutes les Asturies sont finalement conquises le 17 octobre.

Les républicains prennent une série de mesures afin de renverser le cours de la guerre sous le commandement du général Rojo. Ils contre-attaquent au centre de la péninsule, mais la progression est très limitée. La perte du nord est un fait catastrophique pour la République.

• Vers l’Aragon et la Méditerranée (décembre 1937 – novembre 1938)

Les républicains ont gagné du temps avec les dernières victoires. À la fin de 1937, les troupes républicaines engagent le combat pour Teruel. Franco perd Teruel, mais il la reprend à nouveau le 20 février 1938.

Le territoire sous contrôle de la République est coupé en deux, et la pression des nationalistes sur Valence et le Levant méditerranéen devient insupportable.

Les républicains essaient encore d’attaquer dans la bataille de l’Èbre avec l’objectif de le franchir au niveau du delta et de reprendre l’offensive pour unifier leurs deux zones (dirigé par Rojo). Lancée le 25 juillet 1938, ils prennent des positions solides, mais Franco stoppe l’offensive républicaine en envoyant des renforts. En novembre, les républicains sont obligés de repasser l’Èbre.

• Les Dernières Actions Militaires et la Défaite de la République (décembre 1938 – avril 1939)

Le 23 décembre 1938, Franco ordonne d’attaquer la Catalogne, finalement conquise sans grande résistance le 4 février.

470 000 réfugiés refluent vers la France, ainsi que d’importantes figures politiques qui prennent le chemin de l’exil.

Situation désespérée des républicains, mais Negrín revient de France pour reprendre la situation en main.

Franco renonce aux négociations avec la Junte de Défense et entreprend la conquête de toute la frange méditerranéenne.

Le général Franco annonce la fin de la guerre le 1er avril 1939 et établit une dictature autoritaire qui dure jusqu’à sa mort en 1975.