Guerre du Golfe (1990-1991) : Conséquences pour l'Irak
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La première guerre du Golfe (1990-1991)
Dans la nuit du 1er au 2 août 1990, deux ans après la fin d'une guerre très coûteuse contre l'Iran, le dirigeant irakien Saddam Hussein donne l'ordre à son armée d'envahir le Koweït, petit pays riche en pétrole et jouissant d'une position stratégique dans le golfe Persique. Il argue de droits hérités de l'époque ottomane et de la complaisance de l'émirat vis-à-vis des États-Unis et d'Israël.
Dans les jours qui suivent, cette annexion est condamnée par l'ONU qui, sous la houlette des États-Unis, organise la mobilisation et l'envoi de troupes internationales en Arabie Saoudite et dans le Golfe. Le 17 janvier 1991 est déclenchée l'opération aérienne « Tempête du désert », suivie le 24 février d'une offensive terrestre qui contraint Saddam Hussein à accepter un cessez-le-feu dès le 28. Le Koweït recouvre ainsi son indépendance, mais l'équilibre géopolitique de la région se trouve bouleversé : les missiles irakiens tombés sur Israël ont ravivé les tensions au Proche-Orient, tandis que la répression des Kurdes d'Irak (qui ont profité de l'affaiblissement du régime pour se révolter) par le gouvernement de Bagdad a ému la communauté internationale. Toutefois, ni l'embargo économique imposé à l'Irak, ni les nombreuses opérations militaires postérieures n'ont conduit à la chute de Saddam Hussein.
Conséquences de la guerre pour l'Irak
S'il n'a fallu que quarante-cinq jours pour libérer le Koweït, les conséquences furent lourdes pour l'Irak. Lors de la « réunion de la dernière chance » tenue le 9 janvier 1991 à Genève avec le ministre irakien des Affaires étrangères Tarek Aziz, le secrétaire d'État américain James Baker menaça l'Irak de ravages tels que le pays serait rejeté dans l'ère préindustrielle s'il refusait de retirer ses troupes du Koweït. Cette menace fut mise à exécution et aboutit à la destruction de nombreux sites industriels militaires et, surtout, civils. L'Irak a perdu la majorité de son infrastructure, construite à grands frais et qui faisait la fierté du régime baasiste. Ainsi, 92 % de la capacité installée des centrales électriques ont été détruits, de même que toutes les raffineries de pétrole, à l'exception d'une seule dans le nord du pays, la quasi-totalité des complexes pétrochimiques, des centres de télécommunications, dont cent trente-cinq réseaux téléphoniques, plus d'une centaine de ponts - rendant le passage du Tigre et de l'Euphrate difficile, spécialement à Bagdad, de même que les réseaux de chemin de fer et les stations de radio et de télévision. Parmi les autres cibles de l'aviation américaine figurent des usines de textiles, d'aluminium, de câbles électriques et des cimenteries. L'économie irakienne fut presque entièrement ruinée.
- Cependant, au prix de grands efforts, la plupart des raffineries ont été remises en état de marche en l'espace de trois mois, et la presque totalité des centrales électriques en moins d'un an, de même qu'a été réparée la majorité des ponts et des bâtiments officiels de la capitale.
- Toutefois, il s'agit de réparations de fortune, car il existe une grande pénurie de matières premières, de pièces de rechange et de devises étrangères.
- En outre, les services publics restent largement déficients, et l'embargo empêche toute reprise économique véritable.